WHO - World Health Organization

08/30/2024 | Press release | Archived content

Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point de presse du 30 août 2024

Bonjour ou bonsoir,

Je vais tout d'abord vous donner quelques informations sur les flambées de mpox en Afrique.

Plus de 18 000 cas suspects de mpox, dont 629 mortels, ont été signalés en République démocratique du Congo depuis le début de l'année.

Parmi ces cas, plus de 5000, dont 31 mortels, ont été notifiés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, à l'est du pays, où la nouvelle souche du virus du clade 1b s'est propagée.

Le nombre de cas signalés dus au virus du clade 1b augmente rapidement depuis plusieurs semaines. Heureusement, relativement peu de décès ont été notifiés ces dernières semaines.

En outre, 258 cas dus au virus du clade 1b ont été confirmés au Burundi, 4 au Rwanda, 4 en Ouganda, 2 au Kenya, 1 en Suède et 1 en Thaïlande.

Nous sommes également toujours préoccupés par les flambées dues au virus du clade 1a dans d'autres régions de la RDC.

Je reviens ce matin de RDC, où j'ai eu l'honneur de rencontrer Son Excellence le Président Félix Tshisekedi pour discuter des flambées.

J'ai remercié le Président pour son leadership de la riposte aux flambées, comme en témoigne l'engagement pris par le gouvernement à y consacrer 10 millions USD.

Je l'ai assuré du soutien total de l'OMS, avec les CDC d'Afrique et d'autres partenaires.

J'ai également eu l'occasion de rencontrer les membres de l'équipe de pays des Nations Unies, avec qui j'ai abordé la coordination de la riposte à la mpox entre les institutions des Nations Unies, sous la direction du gouvernement.

Nous avons discuté de l'importance capitale de communiquer clairement avec les personnes qui risquent de contracter la mpox et de collaborer étroitement avec les communautés et les partenaires locaux.

J'ai également rencontré des partenaires mondiaux et locaux du domaine de la santé pour discuter de l'intensification de la vaccination systématique contre d'autres maladies, notamment la poliomyélite, la rougeole et le paludisme, et de la mobilisation des agents chargés de la lutte contre la poliomyélite en première ligne pour soutenir la riposte à la mpox.

L'OMS s'efforce d'agir plus vite pour faciliter l'accès aux vaccins ainsi que la distribution des vaccins.

Les fabricants des deux vaccins ont soumis leurs demandes d'autorisation d'utilisation d'urgence vendredi dernier, 23 août, que nous nous efforçons d'examiner le plus rapidement possible.

L'innocuité et l'efficacité des vaccins sont notre priorité absolue. Nous ne sauterons aucune étape.

Les deux principaux organismes qui achètent des vaccins pour les pays à revenu faible, Gavi et l'UNICEF, ont besoin d'une autorisation d'utilisation d'urgence de l'OMS pour acquérir des doses destinées à être utilisées dans des pays où une approbation réglementaire nationale n'a pas encore été délivrée.

La semaine dernière, j'ai donné le feu vert à Gavi et à l'UNICEF pour procéder à l'achat de vaccins, parallèlement au processus d'autorisation d'utilisation d'urgence au titre du protocole EUL.

Cependant, l'autorisation d'utilisation d'urgence de l'OMS n'est pas un obstacle au déploiement des vaccins en RDC.

L'autorité de réglementation pharmaceutique de la RDC a approuvé les deux vaccins en juin dernier, et le gouvernement a demandé des dons bilatéraux de vaccins de la part de pays à revenu élevé disposant de stocks importants.

En collaboration avec les CDC d'Afrique, l'OMS a également contribué à obtenir des dons de l'Union européenne et de certains de ses États membres.

L'OMS collabore avec les CDC d'Afrique, GAVI, l'UNICEF, la CEPI et l'HERA pour mettre en place un mécanisme de coordination afin d'allouer les vaccins reçus en don et d'améliorer l'accès dans les pays touchés.

Hier, nous avons également invité les fabricants d'outils de diagnostic de la mpox à manifester leur intérêt en vue d'une autorisation d'utilisation d'urgence. Aujourd'hui, nous avons reçu la première manifestation d'intérêt.

Au cours des deux derniers jours, nous avons également convoqué une réunion de chercheurs afin de déterminer les priorités de la recherche et de favoriser une approche coordonnée fondée sur la collaboration pour la mise au point de vaccins, d'outils de diagnostic et de traitements.

Il ne faut surtout pas oublier que les vaccins sont une arme puissante, mais qu'ils ne sont pas la seule arme. L'OMS et ses partenaires déploient beaucoup d'efforts pour prévenir et diagnostiquer les infections et traiter les malades.

La flambée de mpox due au virus du clade 1b frappe l'une des régions les plus pauvres et les plus dangereuses de la RDC, ce qui complique la riposte.

Malgré ces difficultés, des centaines de membres du personnel de l'OMS sont sur le terrain en RDC et dans les autres pays touchés, aux côtés de nos partenaires, pour enrayer la transmission et maîtriser ces flambées.

Grâce au leadership du gouvernement et à l'étroite collaboration entre les partenaires, nous pensons pouvoir mettre fin à ces flambées au cours des six prochains mois.

Mais cette région de la RDC a besoin avant tout d'une solution politique face à l'insécurité qui règne depuis longtemps.

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Passons maintenant à Gaza.

Dimanche, l'OMS et ses partenaires lanceront une campagne de vaccination contre la poliomyélite à Gaza, dans le cadre de laquelle nous visons à vacciner plus de 640 000 enfants de moins de 10 ans.

Deux doses de vaccin seront administrées en deux cycles, à quatre semaines d'intervalle.

Plus de 1,2 million de doses de vaccin ont été livrées à Gaza, et 400 000 doses supplémentaires arriveront bientôt.

Nous avons formé plus de 2180 agents de santé et agents de proximité communautaires pour fournir des vaccins et donner aux communautés des informations sur la campagne.

Nous visons à atteindre une couverture vaccinale d'au moins 90 % à chaque cycle de la campagne en vue d'enrayer la flambée actuelle et de prévenir la propagation internationale de la poliomyélite.

Cette campagne sera menée par étapes, à raison de trois jours pour chaque cycle, en commençant par le centre de Gaza et en poursuivant par le sud et par le nord de Gaza.

Je remercie le Ministère palestinien de la santé, l'UNICEF et l'UNRWA et d'autres intervenants de s'associer à cette campagne.

Je salue l'engagement en faveur de pauses humanitaires dans certaines zones pour permettre le déroulement de la campagne de vaccination.

En raison de l'insécurité, des dommages causés aux routes et aux infrastructures, ainsi que des mouvements et déplacements de population, il est peu probable que trois jours dans chaque zone suffisent pour obtenir une couverture correcte.

La couverture vaccinale fera l'objet d'un suivi tout au long de la campagne, et il a été convenu que la vaccination serait prolongée d'un jour si nécessaire.

Les équipes de vaccination doivent être protégées et autorisées à mener les campagnes en toute sécurité. Nous exhortons toutes les parties à assurer leur protection, ainsi que celle des établissements de santé et des enfants.

Les pauses humanitaires sont une bonne chose, mais en fin de compte, la seule solution pour préserver la santé des enfants de Gaza est un cessez-le-feu. La paix est le meilleur remède.

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Passons maintenant à la situation au Soudan, où les combats se poursuivent depuis 500 jours.

Les hôpitaux ferment leurs portes et les fournitures vitales s'épuisent.

Les flambées de choléra, de dengue, de paludisme et de rougeole font des victimes et représentent une charge supplémentaire pour le système de santé.

L'OMS est particulièrement préoccupée par la situation à El Fasher et dans les zones environnantes du Darfour septentrional, où des cas de famine ont déjà été signalés dans le camp de Zamzam.

L'OMS a confirmé plus de 100 attaques visant les services de santé depuis le début du conflit.

La récente attaque contre l'hôpital El Daein, au Darfour oriental, a tué 16 civils, dont des enfants et une infirmière.

L'attaque a frappé les services de dialyse et de gynécologie, ainsi que les stocks de vaccins et d'autres fournitures vitales.

L'OMS collabore avec l'UNICEF et ses partenaires pour aider le Ministère fédéral de la santé à faire face à de nombreux problèmes sanitaires.

Il s'agit notamment de distribuer des vaccins essentiels aux enfants et d'assurer un appui technique, opérationnel et financier pour la riposte au choléra.

Le prépositionnement de fournitures pour lutter contre le choléra et d'autres fournitures médicales essentielles a permis de relancer la riposte.

L'OMS a récemment envoyé 51 000 doses de vaccin anticholérique oral dans l'État de Kassala, où les cas sont très nombreux.

Le Groupe international de coordination pour l'approvisionnement en vaccins a approuvé une demande d'envoi de plus de 450 000 doses afin d'intensifier la campagne de vaccination dans l'État de Kassala.

La semaine dernière, cinq camions de l'OMS et de ses partenaires ont livré plus de 175 tonnes de fournitures sanitaires.

Ces fournitures, dont des médicaments, du matériel de diagnostic et des fournitures pour la nutrition, seront utilisées par les partenaires humanitaires pour prodiguer des soins de santé d'urgence, traiter les maladies infectieuses et aider à atténuer la menace de malnutrition.

Mais il reste encore beaucoup à faire pour empêcher les maladies de se propager et éviter la famine dans certaines parties du pays.

Un cessez-le-feu et un accès humanitaire sans entrave sont les meilleurs moyens d'empêcher l'aggravation de la crise sanitaire.

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Enfin, cette semaine, j'étais à Brazzaville à l'occasion de la session annuelle du Comité régional de l'OMS pour l'Afrique.

Le Comité a désigné un nouveau Directeur régional, le Dr Faustine Engelbert Ndugulile, de la République-Unie de Tanzanie, qui succédera à la Dre Tshidi Moeti, dont le deuxième mandat se termine en janvier prochain.

Je félicite le Dr Ndugulile pour sa désignation, et je remercie la Dre Moeti pour ses 10 années de leadership, de dévouement, de vision et d'engagement au service des peuples d'Afrique.

Pendant le Comité régional, une réunion a également été organisée pour l'annonce de contributions dans le cadre du Cycle d'investissement de l'OMS, afin de mobiliser le financement durable dont nous avons besoin pour mettre en œuvre nos activités au cours des quatre prochaines années.

J'ai demandé à chaque État Membre et à chaque partenaire de contribuer selon ses moyens.

Je remercie du fond du cœur les 14 États Membres de la Région africaine et les nombreux partenaires qui ont promis plus de 45 millions USD dans le cadre du cycle d'investissement.

L'Afrique montre l'exemple. J'appelle les autres Régions à la suivre.

Fadéla, c'est à vous.