Pleins feux sur la situation sanitaire en Ukraine, le regard tourné vers l’avenir

Dans le contexte de la guerre actuelle, l'OMS et le ministère ukrainien de la Santé ont confirmé le partenariat durable qu'ils avaient établi entre eux pour répondre aux besoins sanitaires essentiels et renforcer les systèmes de santé de l'Ukraine pour l'avenir. Leur dialogue, qui a couvert de nombreux sujets et s'est prolongé toute la journée, a eu lieu aujourd'hui à Copenhague, alors que le ministre de la Santé, Viktor Liashko, effectuait sa première visite officielle au siège de l'OMS/Europe.

Accompagné par Serhii Dubrov, ministre adjoint de la Santé d'Ukraine, et Mykhailo Vydoinyk, ambassadeur d'Ukraine au Danemark, le ministre Liashko a rencontré le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l'OMS pour l'Europe, et l'équipe de direction de l'OMS, ainsi que le docteur Jarno Habicht, représentant de l'OMS en Ukraine, pour discuter de l'impact de la guerre, notamment sur les services et prestations de santé, les personnels de santé et d'aide à la personne, et l'infrastructure sanitaire. Ils ont également évoqué les réformes de l'Ukraine dans le domaine de la santé, qui permettent d'esquisser un plan d'action pour l'avenir.

« Comme j'ai pu le constater moi-même lors de mes 4 visites en Ukraine depuis le début de l'année 2022, la guerre a infligé des souffrances considérables à la population ukrainienne, endommageant les systèmes et les infrastructures de santé, perturbant l'accès aux services de santé et aux médicaments pour l'ensemble de la population et, en particulier, pour les plus vulnérables », a déclaré le docteur Kluge. « Pourtant, comme je l'ai déjà fait observer, le système de santé est également resté remarquablement résilient. En collaboration avec le ministère de la Santé et nos centaines de partenaires sur le terrain dans tout le pays, y compris dans les zones difficiles d'accès et reconquises, nous poursuivrons notre action en faveur du maintien des services de santé, en soutenant l'acheminement des fournitures essentielles, des vaccins et des médicaments là où les besoins sont les plus urgents. »

Pour compléter les remarques du docteur Kluge, le docteur Habicht a ajouté : « L'OMS apporte un soutien constant à l'Ukraine en livrant des fournitures sanitaires vitales et en assurant des soins essentiels pour les populations, même si la guerre fait rage. En outre, nous nous engageons à soutenir les réformes sanitaires ambitieuses, mais réalistes, proposées par l'Ukraine dans le cadre de sa stratégie 2030 pour la santé, afin de jeter les bases d'un redressement du secteur de la santé pour de nombreuses années. »

« Le bureau de pays de l'OMS en Ukraine est très présent sur le terrain et ses équipes apportent leur expertise et leur soutien dans le cadre de divers programmes et dossiers, de la réadaptation et de la santé mentale à la vaccination, en passant par le VIH, la tuberculose et les maladies non transmissibles », a déclaré le ministre Liashko. « Nous avons entamé nos réformes sanitaires avant même que la guerre n'éclate l'année dernière, et nous sommes vraiment reconnaissants à l'OMS de nous aider à concrétiser notre vision : améliorer la qualité, rendre les services accessibles et garantir des prix abordables dans le cadre de la couverture sanitaire universelle. »

Les discussions avec divers directeurs de programmes de l'OMS/Europe ont également porté sur les soins de santé primaires en Ukraine pendant et après la guerre, sur les travaux dans le domaine du financement de la santé, sur l'importance de la surveillance et de l'action contre les épidémies de maladies infectieuses, sur les besoins croissants de la population en matière de santé et les priorités qui englobent les maladies chroniques, la nécessité de renforcer les services de santé mentale et de soutien psychosocial, et l'importance de la réadaptation pour les patients ukrainiens et de la diffusion des technologies d'assistance. Il est également nécessaire de protéger et de soutenir les personnels de santé et d'aide à la personne du pays, qui sont épuisés, notamment en introduisant et en appliquant des méthodes de santé numérique innovantes qui facilitent l'accès aux patients et leur suivi dans les zones reculées.

« J'attends depuis longtemps la visite de M. Liashko à l'OMS/Europe », a déclaré le docteur Kluge. « Je lui suis vraiment reconnaissant d'avoir accepté l'invitation que nous lui avons faite encore tout récemment lors de ma dernière visite en Ukraine, en février de cette année. Je salue le leadership dont il a fait preuve depuis plus de 2 ans, à la fois dans le contexte de la crise de la COVID-19 et dans celui de la guerre totale des 14 derniers mois. J'espère me rendre à nouveau en Ukraine dans le courant de l'année, conformément à l'engagement que j'ai pris de constater régulièrement par moi-même le travail crucial et exemplaire que les autorités sanitaires et nos équipes de l'OMS accomplissent en dépit des circonstances. »