11/28/2024 | Press release | Archived content
Bonjour ou bonsoir,
Depuis hier, l'OMS est sous le choc et en deuil après le décès du Dr Faustine Ndugulile, Directeur régional élu pour l'Afrique, à l'âge de 55 ans. Il était marié et père de trois enfants.
Le Dr Ndugulile, de nationalité tanzanienne, avait été désigné pour le poste de Directeur régional par le Comité régional de l'Afrique en août dernier.
Sa désignation devait être examinée par le Conseil exécutif de l'OMS lors de sa session de février prochain.
J'adresse mes plus sincères condoléances à la famille et aux amis du Dr Ndugulile, ainsi qu'au Parlement et au peuple tanzaniens.
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Lors du Sommet des dirigeants du G20 qui s'est tenu au Brésil la semaine dernière, j'ai eu l'honneur d'annoncer les résultats du premier cycle d'investissement de l'OMS, aux côtés du Président brésilien, Son Excellence Lula da Silva.
Le cycle d'investissement vise à mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie mondiale de l'OMS visant à préserver la sécurité mondiale et à sauver 40 millions de vies au cours des quatre prochaines années.
Dans le cadre d'une série d'événements, l'OMS a reçu 70 annonces de contributions d'une valeur de 1,7 milliard de dollars des États-Unis (USD).
Parmi ces engagements, 39 correspondent à de nouvelles contributions volontaires, dont 21 de pays à revenu intermédiaire.
Certains des pays les plus pauvres du monde ont contribué parce qu'ils constatent l'utilité de l'action de l'OMS sur le terrain.
Si l'on y ajoute d'autres accords de financement et partenariats, nous pouvons maintenant compter sur au moins 3,8 milliards USD, ce qui représente 53 % des contributions volontaires nécessaires pour les quatre prochaines années.
C'est vraiment important, car pendant des décennies, seule une petite partie du budget total de l'OMS était prévisible.
Le financement obtenu dans le cadre du cycle d'investissement nous offre plus de prévisibilité et de souplesse, et nous permet de réagir rapidement aux menaces sanitaires, qui évoluent constamment partout dans le monde.
Je remercie l'ensemble des pays et des partenaires qui ont apporté une contribution.
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Passons maintenant à la mpox.
Vendredi dernier, le Comité d'urgence s'est réuni et m'a informé que les flambées de mpox en Afrique constituaient encore une urgence de santé publique de portée internationale, et je partage cet avis.
Hier, le Comité d'urgence a publié des recommandations temporaires actualisées, en ajoutant de nouvelles recommandations et en en étendant ou en en modifiant d'autres.
Comme nous l'avons dit à maintes reprises, il ne s'agit pas d'une seule flambée due à un virus unique, mais de plusieurs flambées qui sévissent simultanément et aux mêmes endroits, dues à plusieurs souches, ou clades du virus, affectant différents groupes dans différents endroits.
Depuis le début de l'année, 20 pays d'Afrique ont signalé plus de 14 000 cas confirmés de mpox, dont 55 mortels.
Cette année, plus de 75 % des cas confirmés et des décès en Afrique ont eu lieu en République démocratique du Congo, où la flambée due au virus du clade 1b s'est maintenant propagée à six provinces, dont celle de la capitale Kinshasa.
Le virus du clade 1b s'est également propagé dans quatre pays voisins :
au Burundi, plus de 2000 cas ont été signalés, principalement en milieu urbain ;
en Ouganda, il y a 649 cas, et l'épidémie se propage rapidement, en particulier dans la capitale Kampala ;
au Rwanda, 37 cas ont été confirmés et 19 cas ont été recensés au Kenya ;
et des cas ont également été signalés dans au moins huit autres pays d'Afrique, d'Amérique et d'Europe.
L'OMS, les CDC-Afrique et nos partenaires continuent d'aider les pays à lutter contre ces flambées et à en prévenir d'autres dans le cadre de notre plan commun de préparation et de riposte pour le continent africain.
Ensemble, nous renforçons les cinq éléments suivants de la riposte aux flambées épidémiques :
la coordination ;
la surveillance collaborative et la détection ;
la protection de la population ;
les soins sûrs et évolutifs ;
et les mesures médicales de lutte, y compris les vaccins.
À ce jour, six millions de doses de vaccin ont été promises, dont 1,6 million sont prêtes à être distribuées d'ici à la fin de l'année.
Près de 56 000 personnes ont été vaccinées dans sept provinces de la RDC et les responsables de la santé s'apprêtent à administrer une deuxième dose, la vaccination commençant à Kinshasa cette semaine.
Nous rencontrons encore de nombreux problèmes pour maîtriser ces flambées.
Pour les résoudre, nous avons besoin d'un engagement politique afin d'intensifier les activités de riposte.
Nous avons besoin de plans de préparation et de riposte dotés de toutes les ressources nécessaires.
Nous avons besoin de nouveaux moyens médicaux de lutte, y compris d'outils de diagnostic et de vaccins.
Et les pays touchés et les partenaires doivent collaborer en permanence et en toute transparence.
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L'OMS se félicite du cessez-le-feu entre Israël et le Liban qui est entré en vigueur hier, et nous espérons vivement qu'il sera respecté et qu'il débouchera sur une paix durable.
Bien que les combats aient cessé pour l'instant, les besoins sanitaires sont énormes et ne feront qu'augmenter.
Ces besoins sont plus aigus maintenant que l'hiver est arrivé.
À Gaza, il y a un an, presque toutes les personnes déplacées en raison du conflit étaient hébergées dans des bâtiments publics ou par des membres de leur famille.
Aujourd'hui, 90 % d'entre elles vivent dans des tentes.
Cela les rend vulnérables aux maladies respiratoires et autres.
Le froid, la pluie et les inondations devraient exacerber l'insécurité alimentaire et la malnutrition.
Dans le même temps, le blocus en cours dans le nord de Gaza limite l'entrée de ressources essentielles, notamment de couvertures, de carburant et de nourriture, dont il y a déjà pénurie.
Cette semaine, l'OMS et ses partenaires ont effectué une visite de trois jours dans le nord de Gaza. L'équipe s'est rendue dans 13 établissements de santé, dont cinq hôpitaux.
Elle a vu un grand nombre de patientes et de patients atteints de traumatismes et un nombre croissant de personnes atteintes de maladies chroniques et nécessitant un traitement.
Les médicaments essentiels manquent cruellement et les personnels de santé sont soumis à un stress psychologique important.
L'OMS et ses partenaires font tout ce qu'ils peuvent - tout ce qu'Israël leur permet de faire - pour assurer des services de santé et livrer des fournitures.
L'un des principaux moyens d'y parvenir est de faire appel à des équipes médicales d'urgence, composées de professionnels et de professionnelles de santé du monde entier qui se sont portés volontaires.
L'OMS a déjà soutenu le déploiement de 45 équipes provenant de 25 organisations partenaires.
Depuis janvier dernier, ces équipes ont effectué plus de deux millions de consultations.
Mais, une nouvelle fois, la véritable solution à cette souffrance, ce n'est pas l'aide, c'est la paix. Comme nous ne cessons de le répéter, le meilleur remède est la paix.
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Lundi dernier, l'OMS a lancé sa campagne annuelle de 16 jours visant à mieux faire connaître le problème de la violence fondée sur le genre, qui touche au moins une femme et une fille sur trois dans le monde.
Des femmes en sont victimes dans tous les pays et toutes les cultures, mais certaines sont plus exposées à ce risque, en particulier celles qui vivent des situations de guerre ou de conflits et d'autres situations d'urgence humanitaire.
La violence sexuelle est souvent utilisée comme arme de guerre, par exemple au Soudan.
Des groupes armés terrorisent les femmes et les filles dans leurs foyers, quand elles se déplacent, dans des abris temporaires ou aux postes-frontières.
Des rapports font état d'enlèvements, de traite, d'esclavage sexuel, de mutilations génitales et de mariages d'enfants.
De nombreuses survivantes rencontrent d'immenses obstacles pour accéder aux services de santé et de soutien essentiels, en raison de la destruction des infrastructures, du danger de se déplacer dans les zones de conflit ou de la peur de la stigmatisation et des représailles.
Au cours des six dernières années, l'OMS s'est efforcée de lutter contre la violence fondée sur le genre dans 30 pays en situation d'urgence humanitaire, en publiant des lignes directrices et en formant les personnels de santé à la prise en charge du viol et de la violence domestique.
Nous avons également aidé les ministères de la santé et leurs partenaires à former au moins 10 000 soignantes et soignants aux soins cliniques centrés sur les survivantes.
Il incombe à toutes les parties à un conflit de prévenir la violence sexuelle à l'égard des femmes et des filles et d'y mettre fin. La violence à l'égard des femmes est évitable, elle n'est jamais inévitable.
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Enfin, ce dimanche marque la Journée mondiale du sida.
Le thème de cette année, « Suivons le chemin des droits », nous rappelle l'importance capitale des droits humains dans la lutte contre le VIH.
Depuis la première Journée mondiale du sida en 1988, nous avons bien élargi l'accès à la prévention, au diagnostic et au traitement de l'infection à VIH.
Mais ces progrès sont réellement menacés, et le nombre de nouvelles infections et de décès ne baisse plus.
Si près de 30 millions de personnes bénéficient aujourd'hui d'un traitement antirétroviral, neuf millions d'autres en ont besoin et n'en bénéficient pas.
Près de cinq millions d'entre elles, soit plus de la moitié, ne savent toujours pas qu'elles vivent avec le VIH.
Cette situation concerne souvent les populations clés qui sont marginalisées, criminalisées ou discriminées : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes transgenres, les travailleurs et travailleuses du sexe et la population carcérale.
Le moyen le plus efficace d'y remédier et d'atteindre ces populations est de reconnaître et de respecter leurs droits humains.
Ensemble, en cette Journée mondiale du sida, suivons le droit chemin, suivons le chemin des droits.
Margaret, je vous rends la parole.