Gavi va renforcer l'accès aux vaccins antirabiques dans plus de 50 pays

Le 13 juin 2024 - En collaboration avec ses partenaires, Gavi, l'Alliance du Vaccin, a annoncé son soutien à la vaccination antirabique en prophylaxie post-exposition (PPE). Des directives concernant la procédure à suivre pour bénéficier de ce soutien dans le cadre de la politique de cofinancement de Gavi sont à la disposition des pays éligibles. Pour le premier cycle de financement, les demandes devront être reçues à la mi-juillet 2024. Quatre-vingt-quinze pour cent (95 %) des décès dus à la rage humaine surviennent en Afrique et en Asie, le plus souvent dans des communautés marginalisées qui n'ont pas accès aux soins.

Cette nouvelle initiative vient renforcer les actions mondiales en cours dans le cadre de la campagne "Zéro rage d'ici à 2030" - ("Zero by 30" en anglais) menée par le Forum Tous unis contre la rage (United Against Rabies), qui regroupe l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), dans le but d'éliminer d'ici 2030 tous les décès humains imputables à la rage transmise par les chiens.

« Cet engagement de Gavi est crucial et permettra d'accélérer les efforts visant à éliminer la rage humaine d'origine canine », a déclaré le Dr Jérôme Salomon, sous-directeur général de l'OMS chargé de la couverture sanitaire universelle et des maladies transmissibles et non transmissibles. « L'OMS fournira une assistance technique aux pays, non seulement pour appuyer leurs demandes de financement auprès de Gavi, mais aussi pour élaborer des plans d'action complets qui permettront de réaliser de réels progrès vers l'objectif "Zéro rage d'ici à 2030".

Dans plus de 150 pays où la rage canine reste un grave problème de santé publique, les stocks de vaccins antirabiques humains disponibles dans les établissements de santé publics sont souvent extrêmement limités, en particulier dans les communautés marginalisées. Lorsque le vaccin contre la rage humaine est disponible dans les établissements privés, le coût de la prophylaxie post-exposition peut représenter une charge financière catastrophique pour les familles et les communautés.

« Avec ce programme, Gavi va participer à la lutte mondiale contre la rage et sauver des vies en assurant la disponibilité des vaccins antirabiques humains pour ceux qui en ont le plus besoin, en particulier les communautés vulnérables et marginalisées qui sont trop souvent laissées de côté », a déclaré Aurélia Nguyen, directrice des programmes de Gavi, l'Alliance du Vaccin.

La rage est une maladie virale, transmise à l'homme la morsure d'un animal infecté, généralement un chien (99 % des cas). La propagation du virus jusqu'au système nerveux central, qui peut prendre, selon les cas moins d'une semaine à une année, entraîne une inflammation de l'encéphale et de la moelle épinière. Les symptômes apparaissent lorsque le virus atteint le système nerveux central. À ce stade l'infection est mortelle à 100 % et le décès survient en quelques jours.

La mortalité de la rage et sa présentation clinique traumatisante en font l'une des maladies les plus redoutées au monde. Mais l'infection peut être évitée même après avoir été exposé au virus, par la mise en œuvre immédiate d'une prophylaxie post-exposition, qui consiste en un lavage soigneux des plaies à l'eau et au savon, l'administration d'un vaccin antirabique humain de qualité et si besoin, d'immunoglobulines.

Gavi avait déjà accepté d'inclure la vaccination antirabique post-exposition dans sa stratégie 2021-2025 d'investissement dans les vaccins, mais la pandémie de COVID-19 a entraîné le report du programme jusqu'à la mi-2023, date à laquelle le Conseil d'administration de Gavi a pris la décision de le relancer.

« Le financement de Gavi est extrêmement important et constitue un pilier essentiel de la stratégie mondiale visant à empêcher de mourir de cette terrible maladie », a déclaré la professeure Lucille Blumberg, présidente du forum Tous unis contre la rage. « Mais pour réussir à éliminer la rage humaine d'origine canine, il faut de toute urgence améliorer les données et la surveillance, vacciner les chiens et informer la population sur ce qu'il faut faire en cas de morsure et d'abord sur la manière d'éviter de se faire mordre. L'élimination de tous les décès humains dus à la rage est à portée de main si tous les secteurs impliqués se mettent ensemble pour y parvenir. »

Tous les pays éligibles au soutien de Gavi peuvent demander un financement pour la vaccination prophylactique contre la rage en post-exposition. Le financement servira à l'achat des vaccins et des fournitures associées. Les immunoglobulines antirabiques (RIG) destinées au humains et les vaccins antirabiques pour les chiens ne sont pas couverts par ce programme. Les pays ne sont pas tenus de disposer d'un plan national de lutte contre la rage pour postuler dans le cadre du premier cycle de financement pluriannuel, mais un plan national sera obligatoire pour toutes les demandes ultérieures.

Pour 2024, les demandes de financement devront être reçues par Gavi avant le 15 juillet et avant le 23 septembre ; par la suite, des guichets de financement seront ouverts trois fois par an.

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