09/12/2024 | Press release | Distributed by Public on 09/12/2024 15:47
Ils n'en reviennent toujours pas ! Les experts ont formellement identifié une loutre d'Europe en relevant un piège photographique installé à Charleval. Le Groupe Mammalogique Normand (GMM), mandaté par le Département pour réaliser un inventaire des mammifères semi-aquatiques dans ses Espaces Naturels Sensibles (ENS), vient de faire cette belle découverte. La loutre d'Europe, supposée disparue de l'Eure, vient d'être formellement identifiée sur deux vidéos datées du 24 octobre 2024.
L'animal a été repéré sur l'ENS de la zone humide de Charleval, situé en vallée de l'Andelle, secteur qui présente des conditions écologiques favorables à l'établissement de cette espèce. « Cette réapparition est le résultat direct des politiques de conservation menées par le Département de l'Eure. Le site a été acquis dans le cadre de mesures compensatoires suite à des travaux routiers et a bénéficié depuis 2009 d'une gestion écologique particulièrement attentive », se réjouit Myriam Duteil, vice-présidente chargée de la protection de la biodiversité. En effet, les équipes ont procédé à la restauration de prairies, à la reforestation de zones alluviales et à la mise en place d'un pâturage extensif, créant un environnement optimal pour la faune locale.
La présence de la loutre dans le nord du département reste assez mystérieuse : l'animal réputé disparu avait été repéré sur le bassin versant de la Risle en 2020. « Nos dernières observations répertoriées dans la base de données du GMM remontent à 1932, mais cette base n'est pas exhaustive », explique Bastien Thomas, chargé de mission Mammifères semi-aquatiques, au GMM. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette réapparition : « Il pourrait s'agir d'un individu ayant parcouru une longue distance depuis un bassin de population connu, ou peut-être un petit noyau de population qui aurait échappé jusqu'à présent aux observations scientifiques ». Les chercheurs n'écartent pas non plus la possibilité d'une réintroduction, bien que cette option semble moins probable.
Des analyses génétiques approfondies sont d'ores et déjà programmées sur des épreintes (excréments des loutres) pour mieux comprendre l'origine de cet animal. Des prospections complémentaires seront bientôt lancées pour suivre l'évolution de la population de loutres et évaluer leur répartition sur le long terme.