Ifop SA

09/12/2024 | News release | Distributed by Public on 09/12/2024 16:36

Baromètre Égalité des chances

Les 5 principaux enseignements de l'étude

  1. Une perception d'injustice sociale marquée, amplifiée par une sensibilité accrue aux inégalités de genre

Les jeunes sont 68% à juger la société française injuste, un niveau identique à celui de l'ensemble de la population. Cependant, ils se distinguent par une sensibilité accrue aux inégalités de genre : 49% les identifient comme une des injustices principales, contre 36% pour l'ensemble des Français. Les inégalités salariales (54%) et celles liées à l'emploi (31%) complètent les priorités des jeunes. Ce ressenti est encore plus marqué chez les femmes (73%) et dans les quartiers prioritaires de la ville (69%), témoignant de fractures sociales et territoriales importantes.

  1. Un système d'orientation insuffisant et des regrets récurrents dans les choix de parcours

Plus d'un tiers des jeunes (35%) considèrent ne pas avoir reçu les informations nécessaires pour s'orienter correctement. Ce manque d'accompagnement se traduit par des regrets marqués : 42% des actifs et demandeurs d'emploi disent qu'ils n'auraient pas choisi les mêmes études s'ils pouvaient revenir en arrière. Ce chiffre grimpe à plus de 50% chez les catégories populaires, soulignant des inégalités d'accès à des parcours adaptés. En outre, 40% des collégiens, lycéens et étudiants peinent à se projeter dans la suite de leurs études, illustrant une réelle difficulté à planifier leur avenir.

  1. Un paradoxe entre une appréhension marquée et une insertion professionnelle plus favorable

L'étude met en évidence un décalage important entre les craintes des jeunes et la réalité de leur insertion professionnelle. Ainsi, 78% des collégiens, lycéens et étudiants se projettent avec appréhension dans le monde du travail. Cependant, 75% des actifs déclarent que leur insertion s'est finalement bien passée. Ce paradoxe peut s'expliquer par un marché de l'emploi en amélioration, mais aussi par une anxiété croissante face à l'avenir. Toutefois, cette réussite apparente masque des pratiques d'adaptation préoccupantes : un tiers des actifs ont déjà modifié volontairement des informations sur leur CV, une proportion atteignant 48% chez les jeunes résidant dans les quartiers prioritaires.

  1. Des fractures territoriales dans l'accès à la culture et aux activités sportives

L'accès aux pratiques culturelles et sportives est marqué par des inégalités territoriales fortes. Les jeunes des grandes agglomérations, en particulier parisiennes (67%), sont significativement avantagés par rapport à ceux des zones rurales (44%). La démocratisation culturelle reste incomplète, comme en témoigne la hiérarchisation des pratiques : si le cinéma est jugé accessible par 82% des jeunes, ce chiffre chute à 58% pour le théâtre. Par ailleurs, les écarts dans l'accès aux équipements sportifs reflètent des disparités similaires, freinant la participation régulière à des activités pour les jeunes des zones rurales et des milieux défavorisés.

  1. Des discriminations et inégalités de traitement pesant sur les publics fragiles

L'étude souligne que 39% des jeunes ressentent des inégalités de traitement dans leurs pratiques culturelles. Ces discriminations touchent davantage les catégories populaires (48%) et les jeunes des quartiers prioritaires (47%). Les raisons évoquées incluent un manque de diversité dans les programmations, des stéréotypes véhiculés et des expériences d'exclusion. Ces inégalités sont également observées dans les domaines sportifs et professionnels, où les jeunes des QPV se sentent particulièrement désavantagés.