WHO - World Health Organization Regional Office for Europe

06/25/2024 | Press release | Archived content

Déclaration – La démographie et l’économie offrent à l’Asie centrale une occasion unique d’accélérer le développement et d’améliorer la santé

Bonjour, salamat syzdarby.

Je voudrais commencer par remercier le Président de la République kirghize, Son Excellence Sadyr Japarov, de parrainer cette importante réunion qui, nous l'espérons, ouvrira la voie à une hausse des investissements dans la santé au cours des mois et des années à venir.

Je tiens aussi à remercier spécialement le ministre de la Santé, Son Excellence Alymkadyr Beishenaliev, d'accueillir ce forum d'investissement, ce qui constitue une claire reconnaissance par le gouvernement de la République kirghize de l'importance vitale de la santé pour la prospérité économique et sociale.

Ce n'est pas pour rien que nous sommes ici, au cœur de l'Asie centrale. Alors que le reste de la Région européenne de l'OMS vieillit rapidement, cette région compte une importante population jeune et instruite, dont près de la moitié a moins de 30 ans. Si l'on optimise le potentiel de la jeunesse, cela donnera à l'Asie centrale un avantage dans les décennies à venir.

Entre-temps, la croissance économique reste solide. Le PIB devrait globalement augmenter de 4,1 % cette année, soit plus qu'ailleurs dans la Région européenne de l'OMS.

Ces 2 indicateurs - démographiques et économiques - offrent à l'Asie centrale une occasion unique d'accélérer son développement, d'investir dans des secteurs essentiels, dont la santé, et, en fin de compte, d'améliorer la vie de millions d'habitants de cette région diverse et superbe.

[Le secteur de] la santé est à la fois un bénéficiaire et un générateur de prospérité économique, et doit donc se voir accorder l'importance stratégique qu'il mérite. Nous devons par conséquent radicalement changer notre façon de penser afin de ne plus considérer la santé comme un simple coût ou une ponction dans les caisses de l'État, mais plutôt voir la santé comme un investissement dans notre avenir collectif.

En résumé, le secteur de la santé est un secteur économique. Il fournit des emplois à un large éventail de professions, et pas seulement aux médecins et aux personnels infirmiers. Il contribue à maintenir ou à améliorer la productivité, en permettant aux populations de rester en bonne santé, en bonne condition physique et en mesure de contribuer à la société.

Il soude les communautés en assurant la cohésion sociale et la confiance dans les institutions. Il est à la pointe de l'innovation technologique, en expérimentant de nouveaux outils numériques qui améliorent l'efficacité globale et les résultats sanitaires des patients.

L'Asie centrale accomplit déjà des choses remarquables dans le domaine de la santé en créant une base solide sur laquelle s'appuyer, et en intensifiant les investissements qui ont des retombées positives pour la société dans son ensemble.

Ici, au Kirghizistan, a lieu actuellement la première enquête mondiale sur la prévalence de la résistance aux antimicrobiens qui se concentre, notamment, sur le fardeau économique de la résistance aux antimicrobiens afin d'étayer les futurs argumentaires d'investissement.

Le Kazakhstan est un pionnier mondial en matière de soins de santé primaires et reste à la pointe de l'innovation dans le domaine de la télémédecine pour dispenser des services à ses populations, où qu'elles vivent.

Le Tadjikistan prend des mesures décisives pour remédier à la pénurie de personnel de santé par la mise en œuvre d'un nouveau plan d'action national visant à améliorer la formation, le recrutement, la rétention et la répartition des travailleurs de la santé.

Le Turkménistan a renforcé ses mesures de préparation aux urgences sanitaires en introduisant le séquençage génomique pour détecter rapidement les virus de la grippe et évaluer l'efficacité des vaccins antigrippaux.

Enfin, l'Ouzbékistan, où je viens de participer à la Conférence régionale « Halte à la tuberculose », s'est engagé à éradiquer la tuberculose d'ici 2030, et a commencé à mettre en œuvre de nouveaux schémas de traitement oral de la tuberculose qui sont plus courts et plus sûrs avec un taux de réussite impressionnant de 82 %.

Comme vous le voyez, les éléments constitutifs sont déjà en place.

L'OMS organise aujourd'hui et demain le Forum international d'investissement pour la santé en Asie centrale qui réunit des responsables politiques et des décideurs des secteurs de la santé et de la finance, des partenaires d'investissement et des collègues du développement autour d'un objectif commun.

Cet objectif est de partager des exemples concrets d'investissement dans la santé, et de savoir quelles actions doivent être prioritairement menées et où elles exerceront le plus d'impact. En fin de compte, comme je le dis depuis longtemps, la santé est un choix politique - un choix qui va au-delà du secteur de la santé pour englober l'ensemble des pouvoirs publics.

Ce dont nous avons besoin maintenant, plus que jamais, ce sont les engagements politiques et financiers nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé d'ici à 2030 - dans 6 ans seulement. Plus tard dans la journée, nous signerons une déclaration finale qui incorporera cet engagement pris aux niveaux national et régional, et définira les étapes à venir.
Les arguments en faveur de l'investissement dans la santé sont clairs et urgents. Au nom de l'OMS, je remercie les gouvernements et les acteurs de la santé d'Asie centrale de l'avoir reconnu et d'agir maintenant pour assurer l'avenir.

Rakhmat. Je vous remercie.