09/17/2024 | Press release | Archived content
Le Rwanda doit impérativement investir dans le renforcement des compétences pour l'ensemble des secteurs clés de son économie s'il veut accélérer la croissance du secteur privé et atteindre les objectifs qu'il s'est fixés dans sa « Vision 2050 ».
Le pays a réalisé des progrès notables dans le domaine de l'éducation, mais il reste encore beaucoup à faire pour que les niveaux de compétences de sa main-d'œuvre correspondent aux besoins de son marché du travail et à ses objectifs de développement. C'est ce qui ressort de la 23e édition des Cahiers économiques du Rwanda, intitulée Accelerating Skills Development to Foster Private Sector Growth (a).
Dans des secteurs clés comme l'agriculture et l'industrie, la plupart des travailleurs ne possèdent qu'une instruction de base. Dans l'agriculture, par exemple, 98 % de la main-d'œuvre n'a pas achevé le cycle d'études primaires, ce qui limite les possibilités d'obtenir un emploi décent et entrave la croissance du secteur.
La stratégie Vision 2050, qui vise à hisser le Rwanda parmi les pays à revenu élevé, insiste sur la nécessité de disposer d'une main-d'œuvre hautement qualifiée pour évoluer vers une économie du savoir. Cependant, le décalage entre les résultats du système éducatif et les attentes du marché du travail constitue l'un des principaux défis à relever. En effet, les étudiants suivent des formations qui ne correspondent pas aux besoins du marché de l'emploi.
Pour remédier à ce problème, il est impératif de renforcer la collaboration avec le secteur privé. En participant activement à la conception et à l'élaboration des programmes d'études et en proposant des stages, le secteur privé peut contribuer à faire en sorte que les compétences enseignées soient en adéquation avec les besoins du marché.
La Banque mondiale travaille en étroite collaboration avec le gouvernement du Rwanda en vue de renforcer les initiatives de développement des compétences. Début septembre, elle a approuvé un financement de 200 millions de dollars destiné au projet « Compétences prioritaires pour la croissance et l'autonomisation des jeunes » (ou PSGYE selon son acronyme en anglais). L'objectif est d'accompagner 200 000 jeunes vulnérables, en particulier ceux qui ont quitté l'école, qui sont sans emploi ou ne suivent pas de formation, afin de les doter de qualifications adaptées aux besoins du marché. Ce projet vise également à améliorer la qualité de l'enseignement technique.
Combler le déficit de compétences au Rwanda est une entreprise de longue haleine, mais les progrès réalisés jusqu'à présent sont prometteurs. Le Rwanda pose les fondements d'une main-d'œuvre qui pourra contribuer demain à une économie du savoir, avec le soutien de projets tels que le PSGYE, récemment approuvé, et une précédente opération axée sur les mêmes priorités (a), qui avait permis de doter 23 000 jeunes de compétences en adéquation avec le marché du travail.
En investissant dans la formation de sa jeunesse, le Rwanda investit également dans la capacité du secteur privé à se développer et à jouer un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs ambitieux énoncés dans la Vision 2050.
Les Cahiers économiques du Rwanda proposent une série de recommandations sur la manière de remédier à la pénurie de qualifications et de réformer le système de développement des compétences à l'heure où le pays s'oriente vers une économie du savoir :
Les Cahiers économiques du Rwanda analysent les dernières évolutions et perspectives économiques et sociales du pays, ainsi que les axes prioritaires de l'action publique. La présente édition souligne que, malgré le ralentissement économique mondial, le Rwanda fait preuve d'une résilience remarquable, grâce à de solides dépenses de consommation dans des secteurs clés comme les services et l'industrie. Le PIB réel du pays a progressé de 9,7 % au cours du premier trimestre 2024, dépassant les 8,2 % de croissance de l'année précédente. Le Rwanda peut poursuivre sur cette voie en continuant d'investir dans un système complet de formation centré sur les compétences sectorielles.