11/28/2024 | Press release | Distributed by Public on 11/28/2024 12:09
En réaction aux informations faisant état de multiples décès et arrestations de manifestant·e·s membres du Mouvement du Pakistan pour la justice (PTI), parti politique d'opposition, à Islamabad les 26 et 27 novembre, Babu Ram Pant, directeur régional adjoint pour l'Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :
« Une fois de plus, des manifestant·e·s au Pakistan ont été confrontés à une répression brutale et meurtrière entourée d'une cruelle opacité de la part des autorités. L'escalade de la violence, la coupure des services d'Internet mobile, les arrestations en masse et les propos hostiles aux manifestant·e·s du PTI que tiennent les autorités évoquent une intolérance systématique pour l'exercice du droit à la liberté de réunion pacifique dans tout le pays. Une répression similaire contre les manifestant·e·s baloutches et pachtounes a été observée plus tôt dans l'année.
Amnesty International demande qu'une enquête approfondie, impartiale, efficace et transparente soit menée dans les meilleurs délais sur les morts et les blessures de manifestant·e·s ainsi que sur le recours illégal à la force, notamment avec des armes létales et à létalité réduite, par des membres des forces de sécurité.
Babu Ram Pant, Babu Ram Pant, directeur régional adjoint pour l'Asie du Sud à Amnesty International« Des informations et des témoignages inquiétants concernant le recours illégal à la force, y compris au moyen de tirs à balles réelles contre des manifestant·e·s, pendant une coupure des communications par les autorités, apparaissent depuis hier. La persistance des restrictions imposées aux médias et aux observateurs indépendants sur la couverture des événements rend difficile la vérification du nombre de morts et de blessés et suscite des questions urgentes quant au respect de l'obligation de rendre des comptes pour les violations des droits humains.
« Amnesty International demande qu'une enquête approfondie, impartiale, efficace et transparente soit menée dans les meilleurs délais sur les morts et les blessures de manifestant·e·s ainsi que sur le recours illégal à la force, notamment avec des armes létales et à létalité réduite, par des membres des forces de sécurité. Les autorités doivent en outre libérer immédiatement tous les manifestant·e·s détenus uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique. »
Le PTI a annoncé des manifestations dans la capitale, Islamabad, le 24 novembre 2024 pour appeler à la libération de l'ancien Premier ministre et chef du parti Imran Khan. En réponse, le gouvernement a perturbé l'accès à Internet dans tout le pays et coupé l'Internet mobile à Islamabad pendant quatre jours. Des barrages ont été dressés sur les principales routes du pays et sur toutes les voies menant à Islamabad pour entraver les déplacements des manifestant·e·s. Quelque 4 000 sympathisant·e·s du PTI auraient été arrêtés avant les manifestations et environ 610 le 26 novembre.
Du 26 au 27 novembre, de multiples affrontements ont eu lieu entre les manifestant·e·s et les organes chargés du maintien de l'ordre, après que le gouvernement a envoyé l'armée dans la capitale en invoquant des dispositions concernant « les agressions extérieures ou les menaces de guerre » dans la Constitution du Pakistan. Des informations ont fait état d'une utilisation illégale de gaz lacrymogène et de certains « ordres de tirer à vue » contre les manifestant·e·s. Le nombre exact de morts et de blessés est inconnu, en raison des restrictions de l'information, mais le 27 novembre au matin, la BBC a signalé la mort d'au moins six personnes - dont quatre membres des forces de sécurité.
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