11/04/2024 | News release | Distributed by Public on 11/04/2024 09:08
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), dans ce climat de déclin du système de santé, des cas de choléra et de dengue continuent d'être signalés dans tout ce pays d'Afrique du Nord-Est.
Les cas de choléra ont continué à augmenter plusieurs semaines après la fin d'une saison des pluies supérieure à la moyenne et des inondations historiques qui ont détruit et contaminé les sources d'eau. Entre le 22 juillet et le 28 octobre, 28.376 cas et 836 décès ont été signalés dans 74 localités de 11 États.
Selon l'OCHA, le nombre réel de cas est probablement plus élevé en raison d'une sous-déclaration. L'État qui compte le plus grand nombre de cas est Kassala (6.868 cas et 198 décès). Suivent Gedaref (5.770 cas et 168 décès), Al Jazirah où sévissent de violents combats (4361 cas et 90 décès) et l'Etat du Nord (2 038 cas et 28 décès).
A noter que le 12 août 2024, le ministère fédéral de la Santé a officiellement déclaré une nouvelle vague de cas de choléra qui a débuté le 22 juillet 2024.
Sur le terrain, les partenaires humanitaires et les autorités sanitaires soudanaises continuent d'intensifier la réponse à l'épidémie de choléra en cours. La dernière phase de la campagne de vaccination contre le choléra a démarré en octobre, ciblant quelque 1,4 million de personnes dans les États de Kassala, Gedaref et River Nile.
En outre, la dengue a été signalée dans les États de Kassala, de Gedaref, de la mer Rouge, de Khartoum et du Kordofan méridional. Selon un décompte effectué le 28 octobre, 4.544 cas et 12 décès liés à la dengue ont été enregistrés.
L'État qui compte le plus grand nombre de cas de dengue est Kassala (2.357 cas et 8 décès). Suivent de Khartoum (2.083 cas et 2 décès), Gedaref (60 cas) et Mer Rouge (42 cas et 2 décès).
L'épidémie de choléra et ces cas de dengue surviennent alors que le système national de soins de santé est à peine « fonctionnel et pratiquement défectueux » dans certains États. L'OCHA fait état de graves problèmes d'approvisionnement en fournitures médicales et en carburant pour les hôpitaux et les centres de soins de santé primaires.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 70 à 80 % des établissements de santé dans les zones les plus touchées par le conflit, comme Al Jazirah, le Kordofan, le Darfour et Khartoum, et environ 45 % des établissements de santé dans d'autres parties du pays sont à présent à peine opérationnels ou fermés.
Dans ce contexte de violences, les programmes de vaccination des enfants sont en train de s'effondrer et les maladies infectieuses se répandent dans tout le pays.
« Le risque d'épidémies de maladies évitables par la vaccination (MEV) est le plus élevé depuis que le conflit a éclaté à la mi-avril 2023 », ont mis en garde les agences onusiennes.
Dans ce climat d'intensification des hostilités, 116 attaques contre les soins de santé ont recensées depuis le 15 avril 2023. Elles ont fait 188 morts et 140 blessés.
Le Système de surveillance des attaques contre les soins de santé (SSA) de l'OMS fait état de violences directes, de dommages collatéraux, de pillages, d'intimidations et d'autres violations à l'encontre du personnel de santé, des établissements de santé, des services connexes tels que les ambulances, et des patients eux-mêmes, sur une base quasi quotidienne.
« Ces chiffres sont toutefois supposés être une sous-représentation des chiffres réels sur le terrain en raison de l'accès limité, de la communication et d'autres difficultés pour obtenir l'information et du manque de données vérifiables », précise toutefois l'OCHA.
Par ailleurs, l'OCHA, qui reprend des données publiées par l'ONG Save the Children (SC), note que plus de 2 millions de bébés nés au cours des 18 mois de conflit sont menacés par le « système de santé décimé et par des niveaux de famine élevés ».
Avec près de 80 % des hôpitaux fermés dans les zones les plus touchées et deux personnes sur trois incapables d'accéder aux services de santé essentiels, la fourniture de soins de santé - y compris les soins reproductifs et néonatals - est devenue de plus en plus difficile, exposant les mères et les enfants à des risques de complications qui pourraient avoir des conséquences à vie, voire fatales.
Les risques encourus par les bébés et leurs mères ont été aggravés par des taux stupéfiants de faim et de malnutrition. Plus de la moitié de la population soudanaise, soit 25,6 millions de personnes, est confrontée à une situation de crise, voire pire, de la faim, et une personne sur quatre, soit 8,5 millions de personnes, est confrontée à une situation d'urgence et d'insécurité alimentaire aiguë.