12/01/2024 | News release | Distributed by Public on 12/01/2024 09:56
« Ces derniers jours, on a assisté à un changement radical sur le front, avec notamment des avancées significatives de Hayat Tahrir Al-Cham, un groupe qui reste désigné comme groupe terroriste par le Conseil de sécurité, et d'un large éventail de factions armées de l'opposition. Nous avons également assisté à des frappes aériennes pro-gouvernementales », a déclaré M. Pedersen dans un communiqué de presse.
Selon des informations parues dans les médias, l'offensive éclair menée par une coalition de groupes hostiles au régime, emmenée par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir Al-Cham, a débuté il y a quatre jours contre les forces du régime de Bachar Al-Assad, soutenues par la Russie et l'Iran, dans le nord-ouest de la Syrie, s'emparant de dizaines de localités avant de parvenir jusqu'à Alep, le poumon économique du pays.
Les forces rebelles ont progressé dimanche en Syrie au milieu de violents combats, capturant l'aéroport d d'Alep et attaquant les faubourgs de la ville de Hama, selon des responsables locaux et l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Selon l'Envoyé spécial de l'ONU, dans un pays déchiré par près de 14 ans de guerre et de conflit, les derniers développements posent « de graves risques pour les civils et ont de graves conséquences pour la paix et la sécurité régionales et internationales ».
En tant que priorité immédiate, il a insisté fortement « sur le besoin urgent pour tous de respecter leurs obligations en vertu du droit international de protéger les civils et les infrastructures civiles ».
Il a rappelé avoir mis en garde à plusieurs reprises contre les risques d'escalade en Syrie, contre les dangers d'une simple gestion du conflit plutôt que d'une résolution du conflit, et contre le fait qu'aucune partie syrienne ni aucun groupe d'acteurs existant ne peut résoudre le conflit syrien par des moyens militaires.
« Ce que nous voyons aujourd'hui en Syrie est le signe d'un échec collectif à mettre en œuvre ce qui est clairement nécessaire depuis de nombreuses années - un véritable processus politique pour mettre en œuvre la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité », a-t-il dit. « Les parties syriennes et les principales parties prenantes internationales doivent s'engager sérieusement dans des négociations significatives et substantielles pour trouver une issue au conflit. Sans cela, la Syrie risque de connaître de nouvelles divisions, une détérioration et une destruction supplémentaires ».
En conséquence, l'Envoyé spécial de l'ONU a appelé à un « engagement politique urgent et sérieux » - entre les parties prenantes syriennes et internationales - pour éviter les effusions de sang et se concentrer sur une solution politique.
Il a dit qu'il continuerait à dialoguer avec toutes les parties et s'est dit prêt à utiliser ses bons offices pour réunir les parties prenantes internationales et syriennes dans de nouveaux pourparlers de paix complets sur la Syrie.
Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour la Syrie, Adam Abdelmoula, s'est également dit profondément alarmé et préoccupé par la récente escalade des hostilités à Alep.
« Ces attaques ont entraîné la perte tragique de vies civiles innocentes, notamment des femmes et des enfants, des dommages aux infrastructures civiles et la suspension de services essentiels », a-t-il déploré.
« Cette récente escalade des hostilités survient à un moment où d'innombrables personnes, dont beaucoup ont déjà subi le traumatisme du déplacement, sont maintenant obligées de fuir une fois de plus, abandonnant derrière elles leurs maisons et leurs moyens de subsistance. Nous exhortons toutes les parties au conflit à cesser immédiatement les hostilités et à donner la priorité à la protection des civils, y compris la sécurité des travailleurs humanitaires », a-t-il ajouté. « Le peuple syrien ne doit pas endurer davantage de souffrances, et nous demandons instamment que le dialogue ait une chance ».
M. Abdelmoula a rappelé que la crise syrienne continue d'être l'une des crises humanitaires les plus graves au monde. Avant l'afflux de plus d'un demi-million de rapatriés et de réfugiés du Liban depuis septembre, plus de 16,7 millions de personnes avaient besoin d'aide humanitaire. Ces dernières violences ajoutent encore plus de vies qui doivent maintenant être sauvées de toute urgence.
« La communauté humanitaire reste déterminée à fournir une assistance vitale aux communautés touchées. L'équipe humanitaire du pays en Syrie est résolue à rester sur place et à fournir une aide humanitaire vitale pour alléger les souffrances de la population syrienne touché », a-t-il affirmé. « Nous appelons au strict respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme ».