11/12/2024 | News release | Distributed by Public on 11/12/2024 09:09
« Cette étude révèle l'aggravation significative des vulnérabilités auxquelles les ménages urbains soudanais sont confrontés aujourd'hui sur de nombreux fronts. Aucune intervention ne peut à elle seule remédier à cette crise de développement multiforme », a souligné Luca Renda, représentant résident du PNUD au Soudan.
La proportion de ménages urbains déclarant ne pas avoir de revenus ou d'emploi a grimpé à 18 %, contre 1,6 % avant le conflit. Le taux de chômage devrait dépasser les 45 % d'ici à la fin de l'année 2024, selon l'étude conjointe du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI).
L'étude est basée sur les analyses d'une enquête complète sur les ménages urbains à travers le pays menée par les deux organisations entre mai 2024 et juillet 2024, auprès de 3.000 ménages. Elle fournit une évaluation complète de la manière dont le conflit en cours affecte les ménages urbains au Soudan.
Les deux tiers des combats étant concentrés dans des villes de plus de 100.000 habitants, il est essentiel de comprendre l'impact de la guerre sur les moyens de subsistance en milieu urbain pour pouvoir relever les défis économiques immédiats et surmonter les obstacles au développement à long terme.
Plus de 56 % des ménages urbains ont déclaré être en moins bonne ou très mauvaise santé qu'avant le conflit, l'accès aux services de santé complets ayant chuté de façon spectaculaire, de 78 % à 15 %.
Alors que le Soudan fait désormais partie des quatre pays du monde où la prévalence de la malnutrition aiguë est la plus élevée, estimée à 13 %, près de la moitié de la population urbaine est confrontée à une insécurité alimentaire modérée à sévère.
« Le conflit en cours intensifie les défis déjà critiques, y compris l'insécurité alimentaire généralisée », a déclaré Khalid Siddig, chercheur principal et chef du programme de soutien à la stratégie du Soudan à l'IFPRI. « En 2022, avant le début du conflit, seule la moitié de la population déclarait être en sécurité alimentaire. Depuis, la proportion de ménages urbains en sécurité alimentaire a chuté d'environ 54 % à seulement 20 % ».
Environ 63 % des ménages urbains ont déclaré que tous les enfants en âge d'être scolarisés dans le ménage avaient cessé de fréquenter l'école, alors que plus de 88 % ont au moins un enfant en âge d'être scolarisé qui avait cessé d'aller à l'école depuis le début du conflit.
L'accès à l'eau courante a diminué de 72 % à 51 %, tandis que près de 90 % des ménages ont signalé une détérioration de la fiabilité de l'approvisionnement en électricité.
L'étude observe que mêmesi la part de la population bénéficiant d'une aide a globalement augmenté au cours du conflit, 76 % de la population a déclaré ne bénéficier d'aucune aide. La plupart d'entre eux ont déclaré s'appuyer sur des réseaux personnels de membres de la famille et d'amis, plutôt que sur les institutions gouvernementales, les agences humanitaires internationales ou les organisations nationales de la société civile.
Pour relever les défis auxquels sont confrontés les ménages urbains au Soudan, le PNUD prône des réponses multisectorielles globales et holistiques qui ne se contentent pas d'atténuer les souffrances immédiates, mais qui jettent des bases solides pour un redressement durable et une résilience durable.
Il s'agit ainsi de mettre en œuvre des programmes de relance économique, mais aussi étendre les initiatives d'agriculture urbaine pour aider à diversifier les sources de nourriture et offrir un accès durable aux éléments d'un régime alimentaire nutritif.
Outre l'amélioration de l'accès aux soins de santé, le PNUD veut restaurer les solutions et les plateformes d'apprentissage à distance ainsi que les centres communautaires, tout en travaillant à la reconstruction du système éducatif.