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08/13/2024 | News release | Distributed by Public on 08/14/2024 02:12

Gaza : parvenir à un cessez le feu et libérer les otages est impératif, répète une haute responsable de l’ONU

L'attaque israélienne dévastatrice contre l'école Al-Tabeen à Gaza samedi 10 août souligne une fois de plus la nécessité impérieuse de parvenir à un cessez-le-feu, de libérer les otages et d'intensifier l'aide humanitaire à Gaza, a déclaré mardi la cheffe des affaires politiques des Nations Unies devant le Conseil de sécurité.

La frappe aérienne de l'armée israélienne contre l'école a tué des dizaines de Palestiniens et en a blessé de nombreux autres, dont des femmes et des enfants, selon des sources palestiniennes locales, a précisé Rosemary DiCarlo, lors d'une réunion du Conseil.

Respecter le droit international

Après cette attaque, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a condamné les pertes en vies humaines qui continuent à Gaza.

Selon Israël, son armée a ciblé un centre de commandement du Hamas dans une mosquée à l'intérieur de l'enceinte de l'école et a tué au moins 31 combattants du Hamas et du Jihad islamique palestinien.

Le Secrétaire général a souligné que le droit international humanitaire, y compris les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans les attaques, doit être respecté à tout moment.

« Alors que les hostilités se poursuivent dans toute la bande de Gaza, notamment dans le nord autour de la ville de Gaza, dans la zone centrale de Khan Younis et dans et autour de Rafah, la situation reste catastrophique pour les civils. Aucun endroit n'est sûr à Gaza, mais les civils continuent de recevoir l'ordre d'évacuer vers des zones de plus en plus restreintes », a noté Mme DiCarlo.

Elle a observé que dix mois après le début de la guerre, la menace d'une nouvelle escalade régionale est « plus palpable et effrayante que jamais », les échanges de tirs à travers la Ligne bleue, qui sépare le Liban d'Israël, se poursuivant presque quotidiennement.

Détérioration de la situation en Cisjordanie

La cheffe des affaires politiques des Nations Unies s'est également inquiétée de la détérioration de la situation et de la violence qui perdure en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.

« Si l'on veut arrêter la dérive vers une catastrophe encore plus grande, les parties doivent cesser toute rhétorique et toute action d'escalade », a-t-elle déclaré.

Elle a réitéré l'appel du Secrétaire général à tous les efforts pour œuvrer énergiquement à la désescalade régionale dans l'intérêt de la paix et de la stabilité à long terme. Elle a salué les efforts déployés par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis pour amener les deux parties à conclure un accord visant à instaurer un cessez-le-feu, la libération des otages et l'aide humanitaire.

« J'exhorte toutes les parties à donner la priorité à la protection des civils et à conclure rapidement cet accord », a ajouté Mme DiCarlo. « L'ONU s'engage à soutenir tous les efforts visant à atteindre cet objectif et reste en contact étroit avec les parties concernées ».

« Les massacres, les destructions et les souffrances à Gaza doivent cesser. Les otages doivent être réunis avec leurs familles », a-t-elle martelé.

Elle a aussi appelé à ne pas perdre de vue « ce que nous considérons comme indiscutable : en l'absence d'une voie claire vers un avenir dans lequel les Israéliens verront leurs besoins légitimes de sécurité se matérialiser et les Palestiniens voir leurs aspirations légitimes à un État pleinement indépendant, viable et souverain se réaliser, une paix durable au Moyen-Orient restera insaisissable ».

UN Photo/Manuel Elias
Lisa Doughten, Directrice de la Division du financement et des partenariats au Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient.

« Cette guerre détruit des vies, des rêves et des avenirs »

De son côté, une haute responsable du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a noté que la frappe israélienne contre l'école Al-Tabeen, n'était pas une incident isolé et qu'il s'agit de la 21e frappe contre une école servant d'abri depuis le 4 juillet dernier.

Lisa Doughten a rappelé que près de 40.000 Palestiniens ont trouvé la mort en raison de la violence incessante à Gaza, tandis que 115 otages israéliens sont toujours captifs.

A Gaza, la situation sanitaire demeure critique et le système de santé est à peine fonctionnel. Elle a également rappelé que près d'un quart de million de personnes ont été déplacées en deux semaines : « Cette guerre détruit des vies, des rêves et des avenirs ». Ce que nous voyons à Gaza est le résultat d'une guerre menée au mépris du droit, a-t-elle dit.

Elle a expliqué que la communauté humanitaire faisait tout son possible pour accroître l'aide alimentaire, fournir un appui éducatif, renforcer les capacités des hôpitaux et prévenir la propagation de la polio, mais que l'aide a diminué de moitié depuis le début de l'offensive à Rafah et la fermeture du point de passage de Rafah, privant des centaines de milliers de personnes de l'aide vitale dont elles ont besoin.