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WHO - World Health Organization

07/11/2024 | Press release | Archived content

Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse – 10 juillet 2024

Bonjour ou bonsoir,

Tout d'abord, un point sur la grippe aviaire H5N1.

La semaine dernière, les États-Unis ont signalé un quatrième cas humain de grippe H5N1, survenu à la suite d'une exposition à des vaches laitières infectées.

Le Cambodge a également signalé deux cas chez des enfants qui avaient été en contact avec des poules mortes ou malades.

Pour l'instant, aucune transmission interhumaine n'a été signalée, c'est pourquoi l'OMS continue de considérer que le risque est faible pour la population générale.

Cependant, la surveillance limitée des virus grippaux chez les animaux à l'échelle mondiale compromet notre capacité à évaluer et à gérer ce risque.

Il est essentiel de comprendre comment ces virus se propagent et évoluent chez les animaux pour déceler tout changement susceptible d'augmenter le risque d'épidémies chez l'être humain ou le risque de pandémie.

L'OMS appelle tous les pays à renforcer la surveillance et la notification de la grippe chez les animaux et les humains ;

à transmettre les échantillons de virus grippaux aux centres collaborateurs de l'OMS ;

à transmettre les séquences génétiques des virus de la grippe humaine et animale à des bases de données accessibles au public ;

à protéger les travailleurs agricoles qui peuvent être exposés à des animaux infectés ;

à accélérer la recherche sur la grippe aviaire ;

et à encourager les secteurs de la santé animale et humaine à collaborer plus étroitement.

Tout en continuant d'étudier la propagation de la grippe H5N1, nous continuons d'étudier la COVID-19, dont 1700 personnes en moyenne meurent encore chaque semaine.

Cependant, les données montrent que la couverture vaccinale a diminué chez les agents de santé et les personnes de plus de 60 ans, deux des groupes les plus à risque.

L'OMS recommande que les personnes appartenant aux groupes les plus à risque se fassent vacciner contre la COVID-19 dans les 12 mois suivant leur dernière dose.

La variole simienne reste également une menace pour la santé mondiale, et 26 pays ont signalé des cas à l'OMS ce mois-ci.

Il n'y a aucun signe de ralentissement de l'épidémie en République démocratique du Congo, où plus de 11 000 cas ont été signalés cette année, et 445 décès, principalement chez les enfants.

L'Afrique du Sud a récemment signalé 20 cas de variole simienne à l'OMS, dont trois mortels, les premiers cas dans ce pays depuis 2022.

Il s'agissait exclusivement d'hommes, dont la plupart ont déclaré avoir des rapports sexuels avec des hommes.

Aucun d'entre eux n'avait signalé d'antécédents de voyage à l'étranger, ce qui semble indiquer que les cas confirmés représentent une faible proportion de l'ensemble des cas et que la transmission communautaire se poursuit.

L'OMS aide la RDC et l'Afrique du Sud à faire face à ces flambées, à exercer une surveillance, à mobiliser les communautés touchées et à mettre au point des stratégies de vaccination pour que la riposte soit la plus efficace possible.

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Venons-en maintenant à l'Ukraine. À Kiev, l'hôpital national pour enfants Ohmatdyt a été gravement endommagé lundi à la suite d'une série de frappes aériennes.

Plus de 600 enfants se trouvaient à l'hôpital lorsqu'il a été frappé.

Deux personnes ont été tuées et 50 blessées, dont 8 enfants.

Soixante-huit enfants sont toujours soignés dans les bâtiments encore debout, et 94 enfants ont été transportés dans d'autres établissements médicaux à Kiev.

Les autres enfants, qui étaient à l'hôpital pour un traitement programmé, ont été examinés et temporairement renvoyés chez eux.

L'équipe de l'OMS est arrivée à l'hôpital immédiatement après l'attaque et a constaté le désespoir des parents, du personnel médical et des bénévoles qui évacuaient les enfants.

Les ingénieurs biomédicaux de l'OMS sont en train d'évaluer l'état du matériel médical afin de déterminer ce que nous pouvons fournir pour assurer la continuité des soins.

Nous livrerons également des fournitures médicales aux hôpitaux qui ont accueilli des patients d'Ohmatdyt.

En comptant l'attaque de l'hôpital pour enfants, l'OMS a vérifié lundi quatre attaques contre des structures médicales en Ukraine, qui ont fait 9 morts et 71 blessés parmi les agents de santé et les patients.

Depuis le début de la guerre, l'OMS a vérifié 1885 attaques contre les services de santé, qui ont fait 157 morts et 435 blessés parmi les agents de santé et les patients.

Les attaques visant les services de santé constituent une violation grave du droit international humanitaire.

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Passons maintenant au Soudan, où le conflit qui sévit depuis 15 mois a fait près de 19 000 morts et 33 000 blessées.

L'accès aux services de santé continue d'être gravement limité par l'insécurité et les pénuries de médicaments, de fournitures médicales et d'agents de santé.

Près de 15 millions de personnes ont besoin d'une aide sanitaire d'urgence, notamment de soins maternels et néonatals, de traitements contre le cancer, le diabète et d'autres maladies non transmissibles, et d'une protection contre les épidémies de choléra, de rougeole, de paludisme, de dengue, de méningite et d'autres maladies encore.

Le risque de famine augmente, plus de la moitié de la population soudanaise devant faire face à des niveaux critiques d'insécurité alimentaire, voire pires.

L'OMS a récemment distribué 3 tonnes de fournitures prépositionnées pour répondre aux besoins vitaux de la population du Darfour-Nord.

Nous appelons les deux parties au conflit à faciliter l'aide aux personnes dans le besoin.

L'ouverture du point de passage d'Adré entre le Tchad et l'ouest du Darfour est absolument cruciale pour pouvoir intensifier l'assistance.

L'accès doit également être facilité ailleurs, notamment à Khartoum, dans les États du Kordofan et dans d'autres points chauds.

La reprise des combats a forcé encore plus de personnes à fuir. Au cours des trois derniers mois, le nombre de personnes déplacées a augmenté de plus de 45 % et atteint 12,7 millions, dont 10,5 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays et 2,2 millions qui ont cherché refuge dans les pays voisins.

Leurs besoins en matière de santé sont énormes. Au Tchad, la plupart des réfugiés arrivent après avoir changé de lieu plusieurs fois, certains souffrent de blessures par balle, beaucoup ont survécu à des viols et à des violences sexuelles, sans nourriture suffisante pendant des mois et après avoir marché pendant des jours.

Les communautés d'accueil au Tchad sont très hospitalières, offrent de la nourriture, de l'eau et un abri aux réfugiés, mais les besoins sont gigantesques.

La semaine dernière, des experts de l'OMS des Régions de la Méditerranée orientale et de l'Afrique ont effectué une mission conjointe au Tchad pour évaluer la situation des réfugiés et intensifier les opérations transfrontalières.

Notre priorité est de créer des systèmes qui répondent aux besoins médicaux immédiats, mais aussi de renforcer la capacité du système de santé tchadien afin qu'il puisse faire face aux besoins des réfugiés sans dépendre de l'aide à long terme.

Malgré l'augmentation des besoins de santé au Tchad et au Soudan, l'OMS ne dispose que de 18 % des fonds qu'il lui faudrait pour répondre à ces besoins. La communauté internationale doit faire mieux que cela.

Le conflit au Soudan reste une crise politique que seule une solution politique permettra de résoudre.

La paix, l'accès et le financement sont extrêmement limités, et une fois de plus, ce sont les innocents qui souffrent.

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Et pour finir, Gaza.

Depuis le début du conflit en octobre dernier, plus de 38 000 personnes ont été tuées, 88 000 blessées et environ 10 000 sont portées disparues.

Les nouveaux ordres d'évacuation donnés par Israël menacent la santé de personnes qui ont déjà tant souffert.

L'hôpital Al Ahli et l'hôpital Ami des patients dans le nord de Gaza sont les derniers en date à ne plus pouvoir fonctionner à cause des combats ayant lieu à proximité.

Les patients d'Al Ahli ont été évacués vers l'hôpital indonésien, qui fonctionne actuellement à trois fois sa capacité.

Plus de 10 000 patients doivent encore être évacués pour recevoir des soins qui ne peuvent pas être dispensés à Gaza.

Plusieurs couloirs d'évacuation sont nécessaires de toute urgence, vers la Cisjordanie, l'Égypte et la Jordanie.

Et la quasi-totalité de la population de Gaza est aujourd'hui confrontée à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë.

Près d'un habitant sur 4 est menacé de famine, et pour 1 habitant sur 3, les pénuries alimentaires créent une situation d'urgence qui risque de se traduite par un taux élevé de malnutrition aiguë.*

Or, très peu de vivres parviennent à Gaza.

Seuls cinq camions de l'OMS ont été autorisés à entrer à Gaza la semaine dernière.

Plus de 34 camions attendent au point de passage d'Al Arish, et 850 palettes de vivres attendent d'être récupérées. Quarante autres camions attendent à Ismaïliya, en Égypte.

L'OMS appelle à la levée immédiate des restrictions sur les approvisionnements entrant à Gaza.

Les habitants de Gaza qui n'ont rien à voir avec ce conflit ne doivent pas être ceux qui en paient le prix.

Pour parler plus en détail de la situation, j'ai le plaisir d'accueillir la Directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, la Dre Hanan Balkhy, qui s'est rendue à Gaza et en Cisjordanie la semaine dernière.

Hanan, merci d'être parmi nous aujourd'hui. Vous avez la parole.

[LA DRE BALKHY S'ADRESSE AUX MÉDIAS.]

Merci, Dre Balkhy, nous apprécions beaucoup la qualité de votre direction.

Tarik, c'est à vous.

*Le discours a été mis à jour pour plus de clarté le 11/7/2024.