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11/04/2024 | News release | Distributed by Public on 11/04/2024 16:06

COP16 sur la biodiversité : accords historiques sur les données génétiques, les autochtones et personnes d’ascendance africaine

Le plus grand sommet mondial sur la biodiversité, COP16, s'est achevé ce week-end en Colombie, avec la prise de plusieurs décisions historiques, dont les premiers accords sur les données génétiques de la nature et sur la reconnaissance des personnes d'ascendance africaine et des peuples autochtones en tant que responsables clés des efforts de conservation.

« Il s'agit d'un événement sans précédent dans l'histoire des accords multilatéraux sur l'environnement », a déclaré à ONU Info Camila Paz Romero, porte-parole des peuples autochtones au sommet.

« Les peuples autochtones et les communautés locales du monde entier - liés par nos systèmes de connaissances en matière de protection de la vie et de la biodiversité - se souviennent du long chemin que nous avons parcouru pour parvenir à cet accord », a-t-elle ajouté.

Les efforts déployés pour obtenir un siège à la table des négociations se sont étendus sur trois décennies.

À Cali, le 16e Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique a pris fin après 12 jours de discussions intenses entre 170 délégations, selon le ministère colombien de l'Environnement et du développement durable.

L'objectif principal de la Convention, adoptée par 196 pays en 1992, est de promouvoir des mesures qui conduisent à un avenir durable.

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La COP16 a conclu le tout premier accord reconnaissant les personnes d'ascendance africaine et les peuples autochtones comme des acteurs clés de la conservation de la nature.

Une référence pour le monde

Un accord a été conclu après de longs débats et discussions à la fin de la COP16, reconnaissant les peuples autochtones, les personnes d'ascendance africaine et leurs communautés en tant que protagonistes de la conservation de la biodiversité, tout en décidant de créer un organe subsidiaire pour eux en vertu de l'article 8J de la Convention.

« Ce nouvel organe subsidiaire est une référence pour le reste du monde, dans laquelle les parties reconnaissent la nécessité permanente de notre participation pleine et effective, de nos connaissances, de nos innovations, de nos technologies et de nos pratiques traditionnelles pour atteindre les objectifs de la Convention », a souligné Mme Paz.

Cette disposition prévoit notamment que chaque pays signataire respecte, préserve et maintient les connaissances, innovations et pratiques des communautés autochtones et locales qui incarnent des modes de vie traditionnels présentant un intérêt pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique.

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Une participante à la COP16 à Cali, Colombie, lors de la plénière du 1er novembre 2024.

De nouveaux pouvoirs de décision

Le tout nouvel organe subsidiaire se traduit par un espace permanent permettant aux peuples autochtones et aux communautés locales de participer à la prise de décision en matière de biodiversité.

Cet espace permettra également de renforcer le dialogue entre les pays et les peuples autochtones et les communautés locales afin de définir des actions contribuant à la protection de la nature.

Les deux autres organes subsidiaires présents à la COP16 sont l'organe consultatif scientifique, technique et technologique, qui réalise des évaluations de l'état de la biodiversité, et la branche mise en œuvre, qui formule des recommandations sur les aspects techniques et scientifiques de la mise en œuvre de la Convention.

Le Fonds de Cali pour les données génétiques de la nature

Autre première, les délégués à la COP16 ont décidé de créer un fonds mondial destiné à collecter les ressources économiques provenant de l'utilisation des informations sur les séquences numériques - codes génétiques provenant d'échantillons d'organismes qui sont souvent partagés numériquement - et à les distribuer de manière juste et équitable.

Ainsi, les entreprises qui utilisent ces informations pour développer des produits devront affecter une partie de leurs bénéfices à ce qui est appelé le Fonds de Cali, dont les ressources seront allouées aux peuples autochtones et aux communautés locales, directement ou par l'intermédiaire des gouvernements.

Le partage des bénéfices tiendra également compte de critères tels que les besoins nationaux en matière de conservation et la richesse de la biodiversité.

Deux questions à suivre

Toutefois, deux questions sont restées en suspens, toutes deux déterminantes pour la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, un plan mondial adopté lors de la COP15 au Canada en vue de stopper et d'inverser l'érosion de la biodiversité d'ici à 2030.

L'une d'entre elles est l'absence de définition d'un modèle de financement permettant de concrétiser le plan de protection de la biodiversité. Selon les calculs, environ 700 milliards de dollars sont nécessaires pour mettre en œuvre le cadre.

L'autre question en suspens est celle d'un mécanisme de suivi permettant de mesurer les progrès accomplis par les pays dans la mise en œuvre de la feuille de route pour la protection de la biodiversité.

Les discussions sur ces questions ont été suspendues à la fin du sommet, parce qu'il n'y avait plus assez de négociateurs présents pour parvenir à un accord.

La COP des peuples

Une « zone verte » a été créée sn marge du sommet pour les groupes de la société civile, selon la ministre colombienne de l'Environnement, Susana Muhamad, qui a signalé que quelques 40.000 personnes ont participé aux activités connexes et que la zone a attiré environ un million de visites.

« En bref, cela a été la COP du peuple », a déclaré Mme Muhamad.

La coalition « paix avec la nature » a été mise en place et il a été possible de mobiliser la campagne d'éducation peut-être la plus importante de l'histoire de la Colombie et de voir tant de gens s'enthousiasmer pour la biodiversité.