10/29/2024 | News release | Distributed by Public on 10/29/2024 09:37
Le marché de prestige patine depuis des mois. Des œuvres majeures n'ayant pas rencontré le succès espéré. Les prochaines ventes de New York feront-elles office de rebond ou scelleront-elles ce ralentissement ?
Le marché de prestige patine depuis des mois.
Il est vrai qu'aucun événement n'a su rivaliser, depuis en novembre 2022, avec l'extraordinaire succès de la vente de la collection Paul G. Allen, cofondateur de Microsoft. Cette collection avait atteint un record historique de 1,6 milliard de dollars en deux soirées, avec neuf adjudications au-delà des 50 millions de dollars.
En 2023, six chefs-d'œuvre - dont deux Klimt - ont encore dépassé ce seuil de prix, mais aucun n'a encore franchi cette barre cette année. Le marché premium s'essouffle, et les résultats du premier semestre le confirment : chiffre d'affaires Fine Art en recul de 24% aux États-Unis, 41% en Chine, et 26% au Royaume-Uni.
Le climat frileux n'a guère favorisé la vente de chefs-d'œuvre, comme en attestent les ventes successives de deux portraits de Gustav Klimt, icône de l'Art Nouveau autrichien, à un an d'intervalle. Pourtant, de grands acteurs du marché entrevoient un sursaut en novembre…
Alors que La Dame à l'éventail (Dame mit Fächer) (1917/18) avait atteint 108 millions de dollars en juin 2023 chez Sotheby's à Londres, le Portrait de Fräulein Lieser (Bildnis Fräulein Lieser) (1917) a été adjugé pour "seulement" 41,1 millions de dollars par la maison de ventes im Kinsky, le 24 avril 2024 à Vienne.
Les attentes étaient bien plus élevées pour cette œuvre exceptionnelle, avec une estimation haute de 53 millions de dollars qui semblait même prudente face aux récents records de KLIMT. Pourtant, le Portrait de Mademoiselle Lieser a été vendu dans la fourchette basse des estimations, rejoignant une collection privée à Hong Kong.
Les différences stylistiques entre les deux tableaux, ainsi que la question de leur provenance, peuvent en partie expliquer cet écart de prix. Mais ce contraste reflète surtout un changement de climat politico-économique. La prudence accrue des collectionneurs russes et chinois a freiné la compétition entre grands acheteurs internationaux, incitant les vendeurs à patienter avant de mettre leurs chefs-d'œuvre sur le marché.
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Il va de soi que le marché haut de gamme ne s'est pas complètement arrêté. À Londres, Christie's a vendu la toile L'Ami intime (1958) du peintre surréaliste belge René Magritte pour 43m$. À Paris, la maison de ventes de François Pinault a décroché un nouveau record à 29m$ pour un tableau de Jean Siméon Chardin, Le Melon entamé (1760). À Pékin, China Guardian a adjugé un ensemble de lettres du grand-maître Zhao Mengfu (1254-1322) pour 12,7m$.
Le marché de prestige pourrait bientôt retrouver son éclat grâce à René MAGRITTE. Les espoirs se tournent vers New York, où dans trois semaines débuteront des ventes très attendues, notamment pour un lot phare : une version exceptionnelle de L'Empire des lumières (1954) du maître surréaliste belge.
Selon Christie's (collection Mica Ertegun), cette toile est rien de moins que "la plus importante œuvre surréaliste jamais proposée aux enchères." L'événement tombe à pic, alors que l'on célèbre le centenaire du mouvement surréaliste cet automne.
Les toiles de Magritte atteignent déjà des sommets, et celles de cette série sont particulièrement convoitées. En 2022, un Empire des lumières a décroché un record à 79,3 millions de dollars chez Sotheby's à Londres. Cette fois, Christie's vise encore plus haut : un record à plus de 90 millions de dollars, qui viendrait rétablir l'aura du marché premium.
Cette vente contredira-t-elle l'exemple de Klimt?
Réponse le 19 novembre !
Gustav Klimt - René Magritte - Surréalisme - Collectionneurs internationaux - New York