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09/29/2024 | Press release | Archived content

Loups-Garous : Notes de la production

Sérendipité : la petite boîte sur la table

En plein confinement, alors que traîne une boîte du jeu des Loups-garous de Thiercelieux encore emballée sur son bureau, le producteur Clément Miserez pose par hasard ses yeux dessus, entre deux réunions Zoom : lui vient à l'esprit l'idée d'une possible adaptation. « Il se trouve que, jeune, j'aimais beaucoup regarder Le Loup-garou de Londres de John Landis (1981) avec mes copains et que j'ai toujours été attiré par le motif du loup-garou. Il m'a semblé, ce jour-là, qu'il y avait une histoire à inventer. Très vite, j'ai pensé à un cousinage avec Jumanji. ». Le projet enchante Matthieu Warter, producteur et associé de Clément chez Radar Films, ainsi que Candice Vigneron, productrice associée du film. Leur premier réflexe : contacter Philippe des Pallières et Hervé Marly, les créateurs du jeu, puis la société éditrice Asmodee pour leur exposer l'idée et leur demander les droits. Ils leur sont accordés à condition de respecter la même cible familiale.

Inventer la bonne histoire

Pour élaborer le récit approprié, Clément Miserez et son équipe pensent immédiatement au scénariste et réalisateur François Uzan (Lupin, En place). Ce dernier prend le temps de la réflexion et propose rapidement l'idée d'une famille qui entame une partie de Loups-garous et se retrouve propulsée dans le temps, puis confrontée à des villageois moyenâgeux et d'impressionnants loups-garous. Le concept sourit aux producteurs.

Composer le casting

Pour incarner le père de famille, François Uzan s'est naturellement tourné vers Franck Dubosc. Son génie comique, son fort capital sympathie et sa faculté à endosser la charge héroïque de cette histoire en font la pierre angulaire du casting. Le comédien accepte le rôle après la première lecture du scénario. Pour incarner son épouse, et avec elle un couple inédit à l'écran, François Uzan a l'idée de faire appel à Suzanne Clément, qu'il apprécie autant pour ses films sous la direction de Xavier Dolan que de Nakache et Toledano. « Franck et Suzanne, c'était Federer-Nadal, capables de s'élever mutuellement ! », se souvient le réalisateur.

Jean Reno, dans le rôle du grand-père, s'est imposé à tous, non pour la référence aux Visiteurs, mais pour son fort charisme et son talent. À son arrivée sur le plateau, les deux cents figurants se sont mis à applaudir !

Pour les rôles d'enfants, Alizée Caugnies, Lisa Do Couto Texeira et Raphaël Romand ont été proposés par la directrice de casting Sylvie Brocheré et ont vite fait famille avec leurs parents de cinéma. Quant aux personnages secondaires, François Uzan a eu envie de confier le rôle du capitaine à Grégory Fitoussi pour son « côté prince charmant avec une once de noirceur » ; la fantaisie et la tendresse de Bruno Gouery lui semblaient idéales pour incarner Pierrot, tout comme Jonathan Lambert, dans le rôle de l'ancêtre des Vassier, et David Salles, en bourreau, se sont imposés pour rejoindre cette joyeuse troupe.

Trouver l'identité visuelle

« Il existe peu de films destinés à un large public où il est question d'un voyage dans le temps, hormis Jumanji ou Les Visiteurs », explique Candice Vigneron. « Nous avions donc peu de références en tête. Pour le design du film, il nous fallait trouver une identité et ce n'était pas évident, nous avons donc lancé un appel à des designers en France et à l'étranger. Il fallait trouver le juste dosage entre le frisson, l'aventure et la comédie. Puis, les loups devaient prendre vie, et c'est là où allait intervenir l'Atelier 69 au savoir-faire exceptionnel. Mais tout ça relevait d'un sacré pari ! ». Clément Miserez souligne : « C'est là où il fut précieux d'avoir Netflix pour partenaire, dont les équipes, une fois convaincues, nous ont laissé le champ libre et permis d'être ambitieux jusqu'à la toute fin de la postproduction. »

Le rôle de la chanson populaire

François Uzan est un grand amateur de chansons populaires des années 1990, et notamment de Jean-Jacques Goldman. Le nom de « Daniel Baladin » lui vient par association d'idées. Il a ensuite l'idée de jouer avec des tubes de Johnny Hallyday : « Dans la mesure où ses chansons constituaient des anachronismes, il fallait que tout le reste du score soit totalement au premier degré et corresponde à l'idée que je me fais du film d'aventures, qui autorise les violons et les cuivres en nombre ! ». Il fait la rencontre de Guillaume Roussel, qui appartient à l'écurie de Hans Zimmer, et lui demande de composer un air susceptible d'être fredonné. Il leur fallut aussi jouer aux apprentis sorciers et trouver la sonorité que pouvait produire un luth électrique… en mêlant le luth, la guitare acoustique et électrique.

Des loups-garous en chair, en poils et en os

D'emblée, producteurs et réalisateur étaient sur la même longueur d'onde : il s'agissait non pas de donner vie à des loups-garous virtuels en VFX, mais de les créer de toutes pièces et de les faire incarner par des comédiens-performeurs spécialisés. « Avoir des créatures de plus de deux mètres de haut face à soi permet de créer plus facilement des émotions, de la comédie, et de jouer plus aisément avec des peurs ancestrales, qu'on peut ressentir plus facilement avec du tangible qu'avec du virtuel », résume Clément Miserez. Disposer de professionnels qualifiés comme l'équipe de l'Atelier 69, à Montreuil, rendait possible le projet. « Créer ces loups-garous de A à Z était une aventure en soi, mais nous étions tous convaincus que cela allait donner une âme au film », ajoute Candice Vigneron.

Tourner avec les loups

Radar Films n'en est pas à son premier tournage avec des loups et des animaux. Clément Miserez se souvient des tournages de Belle et Sébastien, où les acteurs tournaient avec des chiens patous de 80-90 kilos, qui pouvaient avoir des réactions imprévisibles avec les gens, mais qui suscitaient la sympathie. Pour Mystère de Denis Imbert, des lupoïdes et louveteaux étaient présents sur le plateau, et, eux, engendraient une méfiance générale. « On voyait bien que l'équipe projetait des peurs sur eux et tout le monde était méfiant. Avec Loups-Garous, nous sommes encore montés d'un cran en ayant face à nous des créatures très intimidantes : nous étions nombreux à avoir peur ! Le petit garçon en moi était très impressionné et je n'ai même pas été capable de les prendre en photo », raconte Clément Miserez.

Douces nuits

Les séquences de nuit du film sont tournées en nuit américaine, c'est-à-dire en plein jour grâce à un artifice d'éclairage. « Il y a une codification familiale de la nuit américaine, les tons de nuit étant plus doux et moins inquiétants. Cela apporte un léger aspect de conte de fées, qui convenait mieux à l'esprit du projet qu'une véritable nuit », explique Candice Vigneron. La société Digital District fut sollicitée pour travailler les couleurs et contrastes de ces images nocturnes, qui permettent aussi de rendre l'apparition des loups-garous plus spectaculaires.

Encadré « Cinémastucieux »

  • Dans la séquence où Louise manifeste sa présence à ses parents en leur écrivant « C'est moi ! » sur de la farine avec son doigt invisible, il aurait été tentant d'utiliser des effets spéciaux. Mais sur le tournage de Loups-Garous, où l'artisanat était de mise autant que possible, des techniciens, dissimulés sous la table, ont utilisé des aimants pour faire apparaître l'inscription.

  • Lorsque Jean Reno embarque la petite Louise dans un sac, il était bien sûr impensable d'y loger la jeune actrice. L'équipe technique a inventé une structure en fer dotée d'un moteur et de tiges à coques animées pour créer l'illusion d'un mouvement humain à l'intérieur du sac.

  • Pour la giclée de sang qui atterrit sur la chemise blanche de Franck Dubosc, il a fallu compter sur le sens du timing et de la précision d'un technicien dans un lancer de substance rouge (et comestible !) à la seringue, geste qui a nécessité plusieurs prises et la ferme patience de l'habilleuse.

  • Le bain de caoutchouc dans lequel se plonge Clara, qui fait penser à la cuve de chewing-gum dans Les Aventures de Rabbi Jacob, fut composé de six cents litres de glycérine, matière première qu'il a fallu économiser pour doubler la prise.

  • Autant de défis techniques relevés, qui font écho au cinéma de Méliès, à celui d'Ed Wood… et à la formation d'ingénieur de François Uzan !

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