IndustriALL Global Union

10/10/2024 | News release | Archived content

Les travailleurs des matériaux de construction obtiennent des avancées majeures pour le travail décent et la transition juste

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10 octobre, 2024Des représentants des travailleurs, des gouvernements et des employeurs ont adopté des mesures en profondeur qui vont restructurer l'avenir de l'industrie des matériaux de construction, dont celle du ciment, dans une perspective de durabilité qui marie croissance économique, viabilité environnementale et justice sociale.

IndustriALL Global Union, accompagnée de l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), avec leurs affiliés, et avec le soutien de la Confédération syndicale internationale, d'IndustriALL European Trade Union et de la Fédération européenne des travailleurs et du bois, emmenait la délégation du groupe des travailleurs à la réunion tripartite qui s'est tenue à l'Organisation internationale du travail (OIT) à Genève, du 23 au 27 septembre, pour adopter des conclusions et des recommandations en vue d'une action future dans le but de remodeler cette importante industrie.

D'après les calculs de l'OIT, le secteur fournit des emplois à plus de 50,35 millions de travailleurs et représente jusqu'à 5,4 pour cent du PIB mondial. Cette réunion était la première d'une série pour le secteur, et elle a mis en lumière l'importance d'agir pour assurer une transition juste et des emplois décents aux travailleurs tout en répondant à la nécessité de la décarbonation pour un avenir environnementalement durable.

Le groupe des travailleurs a pu obtenir des engagements majeurs. Il s'agit notamment d'une reconnaissance du fait qu'un dialogue social fondé sur le respect de la liberté syndicale et du droit de négocier collectivement est indispensable à la mise en place de politiques qui promeuvent le travail décent et soutiennent une transition juste dans l'industrie. Cela suppose une collaboration entre les employeurs et les organisations syndicales dans l'élaboration de plans pour une transition juste, tant au niveau du secteur qu'à celui de l'entreprise.

Les gouvernements sont instamment invités à veiller à ce que les entreprises, dont les multinationales, respectent les droits humains et les droits au travail et que les règles régissant les marchés publics imposent strictement la protection des travailleurs, comme par exemple la santé et la sécurité au travail.

Il faut ajouter à cela l'importance des stratégies pour le perfectionnement des compétences et l'apprentissage tout au long de la vie, avec les stages, pour aider les travailleurs comme les entreprises à s'adapter aux changements dans l'industrie. Les conclusions et les recommandations insistent sur la nécessité d'un accès universel à des systèmes de protection sociale complets, en particulier pour les travailleurs migrants et ceux affectés par le changement climatique et le passage à des économies vertes. Un autre effort dont la nécessité est reconnue est celui de s'attaquer aux risques professionnels, parmi lesquels l'exposition à des substances nocives et les lésions résultant du travail manuel.

Les participants ont chargé l'OIT de plusieurs initiatives, dont l'élaboration de principes directeurs pour promouvoir le travail décent, la réalisation d'évaluations du marché du travail spécifiques à l'industrie et le renforcement du dialogue social. L'OIT contribuera aussi à l'identification et à la gestion des maladies professionnelles liées aux nouveaux matériaux et elle collaborera à des mesures d'élimination des risques. Elle organisera aussi des projets de développement et des réunions régionales pour traiter des questions relatives au travail dans l'industrie des matériaux de construction à la lumière des principes directeurs et des normes internationales du travail.

Pierre Cuppens, secrétaire général du syndicat belge CSC Bâtiment-Industrie & Énergie (CSCBIE), présidait la délégation du groupe des travailleurs, composée de dirigeants syndicaux et d'experts d'affiliés d'IndustriALL et de l'IBB d'Afrique du Sud, d'Allemagne, d'Autriche, de Belgique, du Brésil, du Canada, des États-Unis, de Géorgie, du Honduras, d'Inde, d'Indonésie, du Liban, de Maurice, du Royaume-Uni et du Zimbabwe.

"Ce fut une semaine de négociations acharnées et de dialogue franc. Nous sommes fiers de ce que nous avons réalisé. Par la collaboration avec les représentants des travailleurs, cet accord prévoit un dialogue social à tous les niveaux, traite des risques pour la santé et la sécurité, soutient des plans pour une transition juste, élabore des stratégies de compétences et préconise des systèmes de protection sociale durables pour tous,"

a déclaré Pierre Cuppens.

La secrétaire générale adjointe d'IndustriALL Christine Olivier a ajouté :

"Cet accord qui fera date est un engagement partagé pour une croissance responsable. Le secteur est maintenant en mesure de bâtir non seulement des infrastructures mais aussi un monde plus juste et durable pour nos membres et leurs familles. Il est de notre devoir, en tant que représentants des travailleurs, de toujours faire en sorte que les travailleurs ne soient pas laissés de côté dans les transitions."

Photo: © Alioune Ndiaye / ILO.