11/29/2024 | News release | Distributed by Public on 11/29/2024 11:21
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme (HCDH), ces attaques récurrentes et systématiques doivent faire l'objet d'une enquête et toute personne jugée responsable de violations graves doit être amenée à rendre des comptes.
Les attaques de missiles et de drones menées cette semaine par la Russie sur le réseau électrique de l'Ukraine ont ravivé les inquiétudes quant au sort des civils, qui doivent affronter un hiver de difficultés et de souffrances.
Les attaques de missiles et de drones à longue portée de jeudi auraient causé des dégâts dans au moins 13 régions, en plus de la ville de Kyïv, et entraîné des pannes d'électricité touchant plus d'un million de consommateurs dans tout le pays. Dans certaines régions, les services essentiels, notamment l'eau et les transports, ont été interrompus.
Les services du Haut-Commissaire Türk rappellent que les multiples aspects de la campagne militaire visant à endommager ou à détruire les infrastructures énergétiques civiles de l'Ukraine, y compris les objets essentiels à la survie des civils - comme les installations de chauffage pendant les mois d'hiver - soulèvent de graves préoccupations quant au respect par les forces russes des principes cardinaux du droit international humanitaire de distinction, de précaution et de proportionnalité dans la conduite des hostilités.
Depuis le mois de mars, la capacité de production d'énergie de l'Ukraine a été ciblée par des vagues d'attaques, causant des dommages prévisibles et de grande ampleur aux civils.
Comme toujours, les plus vulnérables - les personnes âgées, les ménages à faible revenu, les personnes handicapées et les personnes déplacées à l'intérieur du pays - ont été particulièrement menacés.
« Alors que les températures descendent en dessous de zéro et risquent de continuer à baisser, l'électricité et les services qui en dépendent sont encore plus essentiels à la survie de la population civile », a déclaré lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève, Jeremy Laurence, porte-parole du HCDH.
La Mission de surveillance des droits de l'homme de l'ONU en Ukraine suit ces attaques, documentant les effets sur la production d'électricité, la distribution d'eau, le chauffage et l'eau chaude, la santé publique et l'éducation, qui constituent les bases de la vie quotidienne de millions de civils dans tout le pays.
« Nous appelons à nouveau la Fédération de Russie à cesser immédiatement toutes les attaques contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes essentielles pour la population civile, à rendre compte de toutes les attaques illégales et à demander à la communauté internationale d'aider en priorité l'Ukraine à réparer et à restaurer ses systèmes énergétiques », a insisté M. Laurence.
De son côté, l'Agence sanitaire mondiale de l'ONU (OMS) note que l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, qui dure depuis plus de 1.000 jours, a mis à l'épreuve la santé publique. La guerre, qui se poursuit, met en péril le système de santé, en particulier à l'approche de l'hiver.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique avoir assisté à des attaques constantes et à une escalade au cours des dix derniers jours. Ces attaques contre les infrastructures énergétiques nécessitent désormais une attention particulière dans les hôpitaux, les centres de soins de santé primaires, les pharmacies, afin de garantir la disponibilité de l'électricité, du chauffage et de l'eau au cours de l'hiver.
Dans le même temps, les attaques contre les infrastructures sanitaires se poursuivent. À ce jour, l'OMS a surveillé, vérifié et signalé 2.159 attaques.
« Nous avons parlé des attaques contre la santé, qui sont inacceptables ces jours-ci, mais ce qui est différent en 2024, c'est qu'il y a beaucoup plus de victimes, de civils et de travailleurs de la santé en 2024 qu'en 2022, et que les attaques de type « double frappe », qui mettent en danger de nombreux paramédicaux et ceux qui sauvent des gens, ont également augmenté en 2024 », a déclaré depuis Kyïv, Dr Jarno Habicht, Représentant de l'OMS en Ukraine, lors d'un point de presse de l'ONU à Genève.
Selon l'OMS, plus de 40 % des attaques contre la santé sont dirigées contre les soins de santé primaires. Or, les soins de santé primaires sont une porte d'entrée vers la santé, qui permet de consulter un médecin, d'obtenir une ordonnance à la pharmacie et d'avoir accès aux médicaments. « Les attaques contre la santé mettent donc en danger un grand nombre de personnes et de communautés », a déploré le Dr Habicht.
Sur le terrain, 1000 jours de guerre ont augmenté la charge de morbidité dans tous les domaines, de la santé mentale à la rééducation, des maladies chroniques aux maladies infectieuses. Le système de santé est mis à l'épreuve, et nombreux sont ceux qui se demandent ce qui se passera lorsque la guerre sera terminée.
« Nous ne savons pas quand la guerre sera terminée, mais ce que nous savons, c'est que les besoins en matière de santé augmentent, et qu'ils seront élevés le jour où la guerre sera terminée, et que la communauté internationale doit s'en préoccuper », a conclu le Dr Habicht, rappelant que la réponse humanitaire n'est financée qu'à hauteur de 50 %.