19/07/2024 | Press release | Distributed by Public on 19/07/2024 11:48
Un journaliste, Mehedi Hasan du Dhaka Times, a été tué et une trentaine d'autres professionnels de l'information ont été blessés, alors qu'ils couvraient des manifestations étudiantes à Dacca, la capitale. Reporters sans frontières (RSF) condamne ces violences inacceptables et interpelle les autorités pour qu'elles ne laissent pas ces attaques impunies et qu'elles protègent les reporters qui informent des troubles socio-politiques en cours.
Un déferlement de violence. Un journaliste a été tué et une trentaine d'autres ont été blessés alors qu'ils couvraient des manifestations étudiantes, très violemment réprimées. Le rétablissement d'un système de quotas, jugé discriminatoire, pour l'accès aux emplois publics, décidé en juin par la Haute Cour, a déclenché cette vague de protestation. Les affrontements se sont intensifiés la semaine du 15 juillet entre les forces de l'ordre, soutenus par les partisans du gouvernement, et les étudiants.
Le journaliste du Dhaka Times, Mehedi Hasan, 35 ans, a été tué le 18 juillet, alors qu'il couvrait les événements à Dacca, capitale du Bangladesh, dans des circonstances qui restent à identifier. Une trentaine de journalistes ont également été attaqués et blessés. Certains frappés par la police ou atteints par des tirs émanant des forces de l'ordre. D'autres ont été agressés par des partisans de la Bangladesh Chhatra League (BCL), l'aile étudiante du parti au pouvoir, la Ligue Awami, qui a activement soutenu la répression policière. D'autres encore se sont trouvés pris dans les affrontements.
Un black-out a également été imposé dans le pays ce vendredi 19 juillet. Les autorités des télécommunications du Bangladesh, la Bangladesh Telecom Regulatory Commission (BTRC), ont demandé aux fournisseurs d'accès à Internet de fermer le service d'Internet mobile dans tout le pays. Les services de téléphonie mobile ont également été coupés. Les médias en ligne sont inaccessibles.
"Il est effroyable qu'un journaliste trouve la mort en couvrant des manifestations. Il est inacceptable de voir des agressions multiples contre des reporters. RSF condamne la violence brutale qui s'est abattue sur des professionnels des médias, qui exercent simplement leur métier, et demande que les responsables de ces attaques soient identifiés et traduits en justice sans aucun délai. Les autorités doivent garantir la sécurité des journalistes et le droit à l'information
Les journalistes blessés alors qu'ils couvraient les manifestations, dont la répression s'est intensifiée la semaine du 15 juillet, sont, à ce jour, selon les informations recueillies par RSF :
Les affrontements et la violente répression des manifestations étudiantes depuis le 15 juillet, ont fait au moins 39 victimes à travers le pays - dont 32 le 18 juillet-, et plus de 700 de blessés.