11/11/2024 | Press release | Distributed by Public on 11/11/2024 08:30
Mais lorsqu'un groupe de voisins a fait halte près du même arbre pour reprendre haleine, les priorités d'Abdoulaye ont rapidement été bouleversées. Dans le chaos de la fuite face à la milice qui avait attaqué leur village, les voisins avaient recueilli deux jeunes enfants dont la mère avait été tuée lors de l'attaque et dont le père avait disparu.
Les voisins ont laissé les enfants à Abdoulaye et à sa femme Hawaye et ont poursuivi leur fuite effrénée en direction de la sécurité toute relative de la frontière tchadienne.
Il n'était pas question d'abandonner ces enfants terrifiés, se souvient Abdoulaye dans son nouvel abri du camp de réfugiés d'Arkoum, dans l'est du Tchad. Il observe les deux jeunes enfants - Saleh, 5 ans, et sa petite sœur Maimouna, 3 ans - qui jouent sous l'auvent de leur abri commun.
« J'ai décidé que si nous devions mourir, nous mourrions ensemble, je n'abandonnerai pas les enfants », confie-t-il à propos de cette chaude après-midi de l'été 2023 où il s'est enfui de chez lui et a recueilli les enfants.
Peu après le déclenchement du conflit au Soudan en avril 2023, Abdoulaye et Hawaye avaient envoyé leurs trois enfants se mettre à l'abri au Tchad, où ils vivaient avec des membres de leur famille. A son arrivée au camp avec sa femme et les deux enfants sauvés, Abdoulaye a appris que la nouvelle s'était répandue qu'il était mort dans l'attaque de leur village.
« Tout le monde pensait que j'étais mort », raconte-t-il. « Ils étaient si heureux de me voir vivant. »
Abdoulaye et Hawaye ont retrouvé leurs enfants, qui ont accueilli leurs deux nouveaux frères et sœurs à bras ouverts.