09/26/2024 | Press release | Distributed by Public on 09/25/2024 17:06
La justification de ce choix organisationnel repose sur l'idée d'un ciblage plus efficace de l'enseignement devant conduire à de meilleurs apprentissages. Les résultats de l'enquête nationale COFO ainsi que les tests d'attentes fondamentales (TAF) cantonaux montrent cependant, de façon récurrente, des performances particulièrement faibles dans les regroupements les moins exigeants, y compris en ce qui concerne l'acquisition de compétences de base. La littérature a montré qu'en raison de différences d'enseignement, les systèmes séparatifs organisés en filières se révèlent peu profitables aux élèves en difficulté. Le placement dans un groupe de niveau faible peut aussi avoir des effets délétères sur d'autres dimensions qui interagissent avec les compétences scolaires et influent sur la réussite. Ainsi, certaines compétences motivationnelles et métacognitives des élèves comme le sentiment de compétence ou l'intérêt pour les apprentissages peuvent se trouver dégradées.
Cette étude du SRED, réalisée au cycle d'orientation, permet d'illustrer les mécanismes à l'œuvre à partir de données collectées auprès d'un large échantillon d'élèves, de classes et d'enseignants de 11e année (2'700 élèves, 150 classes et 160 enseignants). La séparation en filières se traduit notamment par des opportunités d'apprentissage et des attentes plus faibles en Mathématiques et en Français pour les élèves des filières les moins exigeantes. En revanche, l'enseignement qui leur est dispensé se distingue peu du point de vue des pratiques en classe. Des analyses multiniveaux permettent de démontrer qu'à niveau initial comparable, les opportunités d'apprentissage et les attentes ont un effet sur la performance finale des élèves, au même titre que certaines pratiques comme le rythme des leçons, la structuration de l'enseignement et la différenciation.