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10/09/2024 | Press release | Distributed by Public on 10/09/2024 08:57

Allocution de la ministre Joly à l’occasion du débat général de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies

Allocution de la ministre Joly à l'occasion du débat général de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies

De : Affaires mondiales Canada

Déclaration

Le discours prononcé fait foi. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d'affichage et de distribution en conformité avec sa politique sur les communications.

Le 30 septembre 2024 - New York, New York

Le discours prononcé fait foi. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d'affichage et de distribution en conformité avec sa politique sur les communications.

M. le Président, chers collègues,

C'est un honneur pour moi de prendre la parole devant vous au nom du Canada, et au nom des Canadiens.

Je tiens à souligner que je me joins à vous sur le territoire traditionnel du peuple Lenape.

Cette reconnaissance est importante, car aujourd'hui au Canada, nous marquons la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, au cours de laquelle nous reconnaissons et commémorons les peuples autochtones qui nous ont précédés et continuent d'y vivre.

Nous reconnaissons la douleur causée par des décennies d'abus, de négligence et de racisme.

C'est aussi l'occasion pour nous de nous engager à faire mieux et à réparer les erreurs du passé afin d'aller de l'avant, ensemble.

Droits et libertés

Notre pays est fondé sur les droits et les libertés qui sont inscrits dans notre charte constitutionnelle.

L'une des principales raisons pour lesquelles le Canada est une société prospère est qu'il offre la liberté non seulement de mener une vie meilleure pour vous et votre famille, mais aussi de vous affranchir des obstacles qui vous empêchent de jouir d'une vie meilleure.

La liberté de vous s'affranchir de la peur, de la violence, de l'intimidation et de la discrimination.

Des libertés qui favorisent un sentiment d'inclusion et d'appartenance.

Une liberté qui protège les personnes vulnérables et renforce les communautés.

Bien trop souvent, cependant, certaines des voix les plus fortes qui se réclament de la liberté sont celles qui tentent de redéfinir ce mot à leurs propres fins.

Elles revendiquent la liberté comme une excuse pour faire ce qu'elles veulent, sans se soucier de la liberté des autres.

Ce n'est certainement pas ainsi que nous devrions définir la liberté.

Ces personnes se cachent derrière ce mot pour nous dire que tout est brisé et pour répandre de la désinformation; et

elles répètent comme des perroquets les discours de ceux qui veulent faire de l'ingérence dans nos élections et saper notre démocratie.

Elles utilisent le terme « liberté » comme une arme pour marginaliser encore plus ceux qui se trouvent dans les situations les plus vulnérables,

pour justifier la propagation de la haine, et même pour refuser aux gens le droit de faire des choix concernant leur propre corps,

notamment en limitant les droits reproductifs.

En fin de compte, malgré tout ce bruit, ce qu'elles veulent vraiment dire, c'est : la liberté pour certains, mais pas la liberté pour tous.

Souvent, les personnes qui prétendent parler au nom de la liberté sont les mêmes qui veulent que le gouvernement décide

qui les gens peuvent aimer,

qui ils sont, ou

même ce qu'ils peuvent porter.

Nous le voyons dans notre pays. Nous le voyons dans le monde entier.

À l'échelle internationale, nous le voyons lorsque des groupes ou des pays déclarent que le droit international ne s'applique pas à eux.

Afghanistan

En Afghanistan, ce phénomène est poussé à l'extrême, les talibans continuant d'imposer des règles inhumaines aux femmes et aux jeunes filles.
Ils leur interdisent de se montrer en public pour les rendre invisibles,

privant les jeunes filles du droit fondamental à l'éducation.

En quoi cela respecte-t-il la dignité humaine? En quoi est-ce là un moyen de protéger les intérêts de leur peuple?

Ils doivent rendre des comptes.

La semaine dernière, le Canada s'est joint à l'Australie, à l'Allemagne et aux Pays-Bas, avec le soutien de 22 autres pays, pour prendre des mesures visant à tenir l'Afghanistan responsable au titre de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Les talibans ne peuvent pas faire disparaître le droit international par de simples décrets.

Le Canada est un pays qui valorise la liberté contre l'oppression, et non la liberté d'opprimer les autres.

La protection des droits de la personne, y compris la dignité de tous les hommes et de toutes les femmes, ne devrait pas prêter à controverse.

Haïti

En ce qui concerne Haïti, le monde ne peut rester les bras croisés face à la souffrance de la population.

La violence des gangs et la corruption incontrôlées en Haïti ont créé une situation catastrophique pour la population, plongée dans une situation d'insécurité profonde où des civils tombent sous les balles et des enfants meurent de faim.

Le Canada maintient depuis toujours que la solution à cette crise doit provenir des Haïtiens, au bénéfice des Haïtiens.

À ce titre, le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement de transition s'efforcent de rétablir l'ordre, mais ils ne peuvent y arriver seuls.

Le peuple haïtien a besoin d'une mission multinationale de soutien à la sécurité qui travaille conjointement avec la Police nationale d'Haïti non seulement pour aider celle-ci à rétablir l'ordre, mais pour subvenir aux besoins de base de la population.

Voilà pourquoi le Canada a investi plus de 100 millions pour la soutenir.

Le Canada fait sa part.

Nous devons tous démontrer au peuple haïtien que nous n'allons pas l'abandonner.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit être clair à cet effet.

Je tiens à remercier la CARICOM et le Kenya pour le rôle essentiel qu'ils jouent dans la réponse à cette crise.

Ensemble, nous pouvons parvenir à une paix et à une stabilité durables en Haïti.

Moyen-Orient

Monsieur le Président,

Ce qui se passe au Moyen-Orient est une tragédie indescriptible.

Des milliers de personnes ont été tuées en Israël, à Gaza et au Liban, dont de nombreux Canadiens.

Il s'agit d'une guerre insensée qui va à l'encontre de la dignité des êtres humains.

La souffrance, de tous les côtés, doit cesser.

Le monde continue d'être témoin d'un cycle de violence répété où les civils paient le plus lourd tribut.

Le Canada se joint à ceux qui exhortent Israël et le Hezbollah à accepter un cessez-le-feu immédiat. Nous devons créer un espace pour les pourparlers de paix et sauver des vies.

Il ne peut y avoir de guerre au Liban. Point final.

Les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies doivent être respectées.

Les familles du sud du Liban et celles du nord d'Israël doivent pouvoir rentrer chez elles en toute sécurité.

Nous avons insisté - et nous insisterons toujours - pour que les civils soient protégés, d'où qu'ils viennent.

La semaine prochaine marquera le premier anniversaire des attaques terroristes du Hamas contre Israël.

En mars dernier, j'ai visité le kibboutz de Kfar Aza, l'une des communautés attaquées le 7 octobre 2023.

J'ai rencontré Ayalet, une mère qui pleure son fils brutalement assassiné lors de l'attaque - il est mort en protégeant sa fiancée.

Ayalet a raconté la terreur qui régnait ce jour-là, la recherche d'êtres chers dans des maisons incendiées.

Alors qu'elle parlait des horreurs du 7 octobre,

nous avons entendu des bombes tomber sur Gaza, tout près, et nous avons senti le sol trembler.

À cet instant, nous avons perçu avec acuité la dualité de la tragédie qui frappe les peuples israélien et palestinien.

C'est un moment que je n'oublierai jamais.

La situation à Gaza est inhumaine.

Le niveau de souffrance est inacceptable. Ça doit cesser.

Le prix à payer pour vaincre le Hamas ne peut être la souffrance de Palestiniens innocents, notamment les femmes et les enfants. Cela doit cesser.

Un cessez-le-feu est nécessaire immédiatement. Les otages doivent être libérés.

Pour cela, les 2 parties doivent faire de réels efforts.

Monsieur le Président,

Pour une paix durable, le Canada préconise depuis longtemps une solution à 2 États.

Nous pensons que les Israéliens et les Palestiniens ont tous 2 le droit d'exister.

Nous savons tous qu'un accord négocié est la meilleure chance pour les Israéliens et les Palestiniens de vivre côte à côte dans la paix et la sécurité.

Malheureusement, le Hamas, une organisation terroriste, poursuit ses opérations à Gaza et refuse de libérer des otages et de déposer les armes.

Pendant ce temps, le gouvernement israélien s'oppose à la création d'un État palestinien.

Les violences commises contre les Palestiniens par des colons extrémistes et l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie se poursuivent sans relâche.

Cette situation est inacceptable.

Le Canada soutient la création d'un État palestinien.

C'est pourquoi nous apportons au peuple palestinien un soutien en matière de sécurité et de développement.

Nous reconnaîtrons officiellement l'État de Palestine au moment opportun,

lorsque cela sera le plus propice à la construction d'une paix durable,

et pas nécessairement comme la dernière étape d'un processus négocié.

Plus que tout, ce conflit a engendré une douleur indicible.

Des communautés souffrent.

Les gens ont le droit de protester pacifiquement. Mais personne n'a la liberté d'intimider les autres.

La polarisation est un problème. La division est réelle.

Nous avons la responsabilité collective de rassembler les gens.

Ukraine

Monsieur le Président,

Cela fait maintenant 2 ans et demi que la Russie a lancé son invasion illégale de l'Ukraine.

Le coût humain ne cesse de croître.

Aucun pays n'a la liberté d'envahir son voisin.

Il n'y a pas de liberté d'imposer sa volonté aux autres.

Cette agression est une violation flagrante de la Charte des Nations unies.

La Russie doit quitter l'Ukraine dès maintenant.

Le peuple ukrainien a le droit d'être libéré de la peur et de l'agression.

Il a le droit de décider de son propre avenir.

Monsieur le Président, nous savons tous que si l'agression de la Russie n'est pas maîtrisée, elle se poursuivra.

De nombreux pays de la région et de l'hémisphère se demandent s'ils seront les prochains.

Le monde ne doit pas renoncer à dénoncer cette agression injustifiable.

Le Canada ne renoncera pas à son soutien à l'Ukraine.

À la fin du mois d'octobre, le Canada accueillera une conférence organisée conjointement avec la Norvège et l'Ukraine sur la dimension humaine de la Formule de paix en 10 points de l'Ukraine.

Nous nous concentrerons sur le retour des enfants dans leurs familles ainsi que sur les civils déportés et les prisonniers de guerre.

Toutes les personnes touchées par cette guerre ont le droit d'être à l'abri de la violence et de ne pas être forcées de quitter leur foyer.

Réforme de l'ONU

Monsieur le Président,

Les enjeux dont je viens de parler soulèvent d'immenses défis. Cette institution a un rôle à jouer pour nous faire cheminer ensemble vers des solutions.

Les détracteurs des Nations Unies lui reprochent d'être incapable de résoudre les problèmes auxquels le monde est présentement confronté.

Pire encore, certains, plus conspirateurs, pensent même que l'ONU est la cause de plusieurs de ces problèmes.

Les uns comme les autres ignorent la réalité et la force de cette organisation.

Les Nations Unies constituent un forum unique, qui nous permet de nous rassembler et de nous parler, sur un pied d'égalité, pour tenter d'aplanir nos divergences, qui sont parfois profondes, par la discussion et la recherche du consensus.

C'est la raison pour laquelle le Canada a soutenu l'adoption du Pacte pour l'avenir lors du Sommet de l'avenir la semaine dernière.

Le Pacte est un point de départ alors que nous travaillons ensemble à assurer la pérennité de l'organisation.

L'ONU n'est pas une organisation parfaite, c'est vrai, mais le progrès y est possible.

Comme l'a dit le secrétaire général : « Nous ne pouvons pas construire un avenir pour nos petits-enfants avec un système construit pour[GB1] nos grands-parents ». Construisons cet avenir ensemble.

Monsieur le Président,

Depuis près de 80 ans, aucune femme n'a occupé le poste de secrétaire général.

C'est inacceptable.

La semaine dernière, j'ai eu le grand honneur, avec ma collègue de la Jamaïque, d'accueillir à Toronto une quinzaine de femmes ministres des Affaires étrangères des 4 coins du monde.

Notre constat est clair. Le prochain dirigeant de cette illustre institution doit être une femme.

Il est grand temps que l'on puisse dire, de façon honorable, sur cette tribune et à travers le monde : « Madame la Secrétaire générale ».

Je vous dirais la même chose pour le poste de président de l'Assemblée générale.

Monsieur le Président, avec tout le respect que vous m'inspirez, j'espère que l'année prochaine, les délégués s'adresseront à Madame la Présidente.

Je sais que nous sommes nombreux et nombreuses à partager ce souhait.

Monsieur le Président,

Laissez-moi vous parler de ma mère. Elle sera tellement fière que je parle d'elle aux Nations Unies!

Vous savez, ma mère et ma grand-mère font partie des millions de femmes dans le monde qui ont lutté avec acharnement pour l'égalité des droits.

Elles l'ont fait aux côtés de mères et de grand-mères de bien des gens réunis dans cette enceinte.

Récemment, maman me disait que nous faisions maintenant partie de la « génération de la consolidation ». Elle a bien raison.

Faire partie de notre génération signifie que nous devons consolider les progrès réalisés au fil du temps et lutter contre ceux qui tentent de les faire reculer.

Cela signifie également que nous devons continuer à nous battre pour que les femmes et les filles du monde entier aient le droit de faire des choix concernant leur propre corps et leur propre vie.

Nous voyons la différence que crée le manque de liberté.

Lorsque les femmes sont privées du droit de décider quand avoir des enfants, elles perdent des occasions d'éducation et d'emploi.

Lorsque les femmes n'ont pas accès à des avortements sûrs, leur vie est mise en danger.

Lorsque les femmes se voient refuser l'accès à une contraception sûre et à des traitements de fertilité, elles perdent le pouvoir de faire des choix qui ont les conséquences les plus profondes sur leur vie.

Les attaques contre les droits en matière de santé sexuelle et reproductive sont une attaque contre le droit à l'égalité. C'est un affront à la dignité fondamentale.

Nous devons toujours avoir le droit de choisir pour nous-mêmes : quels moyens de contraception utiliser, avoir recours à l'avortement ou encore à la procréation assistée. Nous, les femmes, avons le droit d'être égales en tout : en éducation, en emploi et en toute autre opportunité.

Nous sommes femmes et fières de l'être.

Jamais nous ne pouvons reculer.

Ensemble, nous devons continuer d'avancer pour nos sœurs, nos filles et nos petites-filles.

Monsieur le Président,

Il y a 2 ans, je me suis tenue ici et j'ai dit que les pays du monde entier étaient confrontés à un choix.

Et nous sommes toujours confrontés à ce choix aujourd'hui.

Nous pouvons choisir un monde où les règles peuvent être enfreintes par les puissants, ce qui nous ramène à des périodes plus sombres de tensions et de conflits.

Ou nous pouvons choisir un monde qui défend les droits de la personne, les possibilités pour tous, la paix et la prospérité;

un monde où les gens travaillent ensemble pour résoudre les problèmes.

Le Canada travaillera avec ses partenaires pour surmonter ce moment de crise.

Un nouvel avenir se dessine.

Nous ne devons pas échouer.

Merci.

Personnes-ressources

Isabella Orozco-Madison
Attachée de presse
Cabinet de la ministre des Affaires étrangères
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Service des relations avec les médias
Affaires mondiales Canada
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