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09/23/2024 | Press release | Archived content

LOUPS GAROUS Légendes du Nord Ouest de la France

Deux écritures diffèrent et en changent la traduction : le bugul-noz ou bugel-noz, soit « berger de la nuit », soit « enfant de la nuit ».

Cette créature nocturne, légendaire en Bretagne, proche du loup-garou, dissimule sa vraie nature en se présentant sous l'apparence d'un berger arborant un chapeau plus grand qu'une roue de charrette et un ample manteau blanc traînant au sol. Le bugul

-noz rôde dans les bois et les campagnes, effraie les humains par ses apparitions, et revêt parfois une peau de loup pour courir. On dit que, de taille gigantesque, il était capable de capturer les enfants dans son grand chapeau et qu'il attrapait les chanteurs ou siffleurs (il fut un temps ancien où il était interdit de chanter et siffler dans les rues). Il peut aussi monter à cheval, et emporter sur sa croupe des

personnes ayant commis des péchés, qu'il jette ensuite à la mer ou dans une rivière pour les noyer. Son pouvoir atteint son apogée à minuit et son apparence grandit à mesure qu'on s'approche de lui. Le bugul‐noz fait figure d'épouvantail pour inciter les enfants à ne pas sortir de chez eux le soir venu. À Carnac, une variante fait entrer en scène le huitèlour-nouz, qui tombe littéralement sur le dos de celui qui répond à ses coups de sifflet et se fait porter par lui le reste de la nuit. Dans certains coins de Bretagne, on raconte que quiconque porte sur lui un objet béni bénéficie d'une immunité face au bugul -noz.

BRETAGNE: Lai de Bisclavret

France compose le lai de Bisclavret (nom breton du loup-garou), dans lequel un seigneur se transforme en loup pendant trois nuits chaque semaine. Il se déshabille intégralement avant sa métamorphose et dissimule ses vêtements sous une pierre. Interrogé par son épouse, il finit par lui révéler son pouvoir et l'endroit où il cache ses vêtements. Séduite par un chevalier, la femme décide de se débarrasser de son mari et subtilise ses habits. Ne pouvant plus retrouver sa forme humaine, Bisclavret réchappe de justesse à une chasse au loup donnée par le roi, qui remarque son comportement humain et l'épargne. Un jour où son épouse et son amant viennent rendre visite au monarque, le loup se jette sur eux et arrache le nez de sa femme. Le roi interroge cette dernière, qui finit par lui révéler où elle a caché les vêtements. Bisclavret redevient humain. Le couple illégitime est banni, puis donne naissance à des enfants sans nez. Ce lai est l'un des rares textes français où la lycanthropie apparaît comme un destin subi et non comme un tour du diable.

LOIRE: La Birette

Dans la vallée de la Loire, on raconte souvent, au coin du feu, des histoires mettant en scène la birette. Cette variété féminine du voirloup acquiert sa lycanthropie de la même manière que lui : en pactisant avec le diable ou se laissant posséder par lui. La birette peut prendre l'apparence d'un loup, d'un ours, d'un cerf ou d'un sanglier, dont le diable lui aurait donné la peau. Elle a donné naissance à l'expression « courir la birette », qui réfère à sa tendance à cavaler dans les champs et sentiers encaissés, à attaquer le bétail et effrayer les populations durant la nuit. On dit que quand la birette se blesse, elle porte sa cicatrice une fois redevenue humaine et peut ainsi se faire reconnaître. Cette malédiction est héréditaire et concerne les enfants aînés des birettes.

NORMANDIE: Les Barous

Le mot « garou » ne semble pas avoir été employé dans les patois normands et fut remplacé par la forme « varou ». Les récits font état de « varous » qui « reviennent ». Ces êtres, mi-hommes mi-animaux, seraient donc des damnés métamorphosés, parvenus à manger leur suaire et à s'échapper de leurs tombeaux. On raconte que des lueurs phosphorescentes apparaissent sur leurs tombes et que les efforts qu'ils font pour s'en extraire empêchent la terre de se tasser. On reconnaîtrait ainsi qu'un damné ne tarderait pas à devenir loup-garou si un curé n'intervenait pas. Ce dernier devait, dès lors, ouvrir le tombeau et trancher la tête du cadavre avec une bêche neuve, puis la jeter dans une rivière. Un varou vivant serait vêtu d'une peau de loup, de chèvre ou de mouton et se prêterait à une course nocturne infernale, nommée le « varouage ». Les transformations en varou se feraient plus généralement lors des fêtes de Noël, et le temps d'expiation du damné durerait sept ans si aucune intervention n'avait lieu pendant ce temps. Pour stopper la malédiction, on raconte qu'il fallait piquer le varou entre les deux yeux et faire couler quelques gouttes de son sang. Si le coup était mal porté, la peine du malheureux était prolongée de sept années supplémentaires.

VENDEE: La Garache

Le nom de garache, courant dans le folklore poitevin, dérive du mot garou féminisé. La garache est une femme pénitente, qui fut maudite suite à un crime commis de son vivant, condamnée à errer sous la forme d'un animal, à la nuit tombée. La durée de sa transformation est variable et dépend de la nature de son crime. Certaines garaches sont capables de sauter par-dessus les haies et d'autres, de passer à travers des buissons épineux. Lorsqu'elles sont blessées, les garaches meurent ou retrouvent leur apparence initiale. Le moyen le plus sûr de leur redonner une forme humaine consiste donc à faire couler leur sang. Pour les atteindre avec une balle, la légende raconte qu'il faut charger l'arme avec trois morceaux de pain béni lors des messes de minuit. Une variante de cette légende présente la garache comme une dame blanche qui court les campagnes. La garache n'est pas réputée agressive, contrairement à certains loups-garous comme le tac.

LEGENDES DE LA PLEINE LUNE : L'ankou et les loups-garous de Bretagne

L'association entre la pleine lune et les loups-garous est profondément enracinée dans l'imaginaire collectif. L'astre et son éclat mystique ont toujours fasciné et intrigué. Depuis la Grèce antique, où les anciens vénéraient la déesse Artémis, gardienne de la lune et des animaux sauvages, un lien ancestral s'est forgé avec le monde animal. C'est en Bretagne que le folklore est particulièrement riche en récits de créatures nocturnes. On y trouve les Morgans, ou sirènes bretonnes, créatures aquatiques qui habitent les côtes et les fonds marins. Elles sont souvent aperçues sur les rochers ou les plages lors des nuits de pleine lune, chantant des mélodies envoûtantes qui attirent les marins à leur perte. Leurs apparitions sous la pleine lune renforcent l'idée que cet astre est un symbole de transformation et de danger. Les korrigans quant à elles sont de petites créatures féeriques, souvent malicieuses, qui habitent les forêts et les lieux sauvages de Bretagne. On raconte qu'ils sortent de leurs cachettes pour danser dans les clairières les soirs de pleine lune, célébrant des sabbats mystérieux. Les rencontres avec ces êtres sous la pleine lune sont souvent perçues comme des moments où le voile entre le monde des humains et celui des créatures magiques s'amincit.

L'Ankou

L'Ankou, figure emblématique de la mort dans la culture bretonne, est souvent représenté comme un squelette ou un homme vêtu de noir, traînant sa charrette pour recueillir les âmes des défunts. Ce sinistre personnage est parfois entouré de loups et de loups-garous, ajoutant une dimension encore plus terrifiante aux nuits de pleine lune. Les contes bretons racontent que lors de ces nuits, l'Ankou et ses loups-garous rôdent dans les villages, semant la peur et la mort. Les paysans bretons croyaient que ces créatures ne se manifestaient que lorsque la lune était à son apogée, ouvrant un portail vers le monde des esprits. La présence de l'Ankou, accompagnée de ses terrifiants compagnons, transformait ces nuits en moments de frayeur collective, où chaque ombre pouvait cacher un danger mortel.

A CHAQUE RÉGION SES LÉGENDES DE LOUP GAROU

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