United Nations General Assembly

03/01/2022 | Press release | Distributed by Public on 03/01/2022 19:44

Assemblée générale: les appels se multiplient pour une résolution pacifique du conflit en Ukraine

La poursuite, aujourd'hui, de la onzième session extraordinaire d'urgence de l'Assemblée générale a été l'occasion pour près d'une soixantaine de délégations de condamner avec force la « guerre d'agression » lancée par la Fédération de Russie contre l'Ukraine et de plaider pour une résolution pacifique du conflit dans un monde où, selon la Ministre des affaires étrangères de l'Allemagne, « les certitudes d'hier appartiennent désormais au passé ».

Pour Mme Annalena Baerbock, la Fédération de Russie a en effet mis à mal l'ordre international fondé sur des règles de façon brutale en lançant une guerre non seulement contre l'Ukraine ou l'Europe, mais « contre nous tous ». La mise en alerte des armements nucléaires russes en a également préoccupé plus d'un.

 Aucune nation ne peut rester indifférente à l'action de la Fédération de Russie, a renchéri la Vice-Présidente et Ministre des affaires étrangères de la Colombie. Selon Mme Lucia Teresa Solano Ramirez, la crise ukrainienne porte un coup aux chaînes de valeurs mondiales, à un moment où les pays escomptaient la reprise après la pandémie. La Fédération de Russie devra répondre de ses actes après avoir violé les normes de jus cogens, a-t-elle estimé.

À l'instar de la Ministre allemande, qui a indiqué que son gouvernement avait décidé de soutenir l'Ukraine sur le plan militaire, de nombreuse délégations ont détaillé les mesures prises face au conflit, notamment l'Australie qui a annoncé avoir imposé des sanctions contre plus de 350 ressortissants russes et bélarussiens ou encore les États fédérés de Micronésie qui, « dans un acte de solidarité avec l'Ukraine », ont rompu leurs relations diplomatiques avec la Fédération de Russie.

Mais plus que tout, les États Membres ont demandé aux parties en conflit de prendre des mesures de désescalade et d'instaurer un cessez-le-feu, exhortant en outre la Fédération de Russie à retirer ses forces armées du territoire ukrainien. L'Afrique du Sud a également salué le début des pourparlers directs lundi dernier dans l'espoir d'aboutir à une solution diplomatique. Les pourparlers arrivent un peu tard mais c'est un pas dans la bonne direction, a estimé Cabo Verde tandis que le Malawi a mis en garde contre l'imposition de conditions préalables à leur succès. 

La détérioration de la situation humanitaire en Ukraine a également préoccupé bon nombre de délégations, à l'instar des Philippines qui ont rappelé que le conflit ukrainien a déjà fait au moins 14 000 morts depuis 2014, relevant que le nombre des victimes provoqué par cette dernière action militaire reste inconnu « dans le brouillard actuel des mensonges ». De nombreux appels ont aussi été lancés en faveur de la protection des personnes et des infrastructures civiles et de l'accès humanitaire, le Ghana jugeant indispensable que les agences humanitaires bénéficient de couloirs sécurisés pour venir en aide aux enfants, aux femmes et aux personnes âgées.

De son côté, la Hongrie a affirmé sa volonté d'ouvrir la porte aux réfugiés ukrainiens, assurant que ses postes frontières fonctionnent à plein régime. Autre pays limitrophe de l'Ukraine, la République de Moldova a indiqué avoir accueilli environ 95 000 réfugiés, un flux qui équivaudrait à environ deux millions de personnes entrant dans un pays de la taille de l'Allemagne en seulement cinq jours. 

S'agissant des réfugiés, l'Afrique du Sud a fait écho à la préoccupation de l'Union africaine au sujet du sort des Africains bloqués à la frontière avec l'Ukraine, le Gabon et la Côte d'Ivoire décriant eux aussi la discrimination et les brimades et dont ils seraient victimes.

Une des rares notes de discorde est venue de la République populaire démocratique de Corée pour qui les causes profondes de la crise ukrainienne sont les politiques « hégémoniques » des États-Unis et de l'Occident qui n'ont pas voulu prendre en compte les demandes légitimes de la Fédération de Russie en matière de garanties de sécurité.

La convocation de cette session extraordinaire d'urgence, la onzième du genre depuis 1950, a été décidée le 7 février par le Conseil de sécurité suite au veto opposé vendredi dernier par la Fédération de Russie à un projet de texte coparrainé par plus de 80 États Membres qui demanderait à la Russie de mettre un terme à l'agression et de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

L'Assemblée générale se prononcera sur l'adoption de son propre texte, demain, mercredi 2 mars, lors de la reprise de sa session extraordinaire d'urgence qui débutera à 10 heures.

LETTRE DATÉE DU 28 FÉVRIER 2014, ADRESSÉE À LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LE REPRÉSENTANT PERMANENT DE L'UKRAINE AUPRÈS DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2014/136)

Suite du débat sur la question

Mme LUCIA TERESA SOLANO RAMIREZ, Vice-Présidente et Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a déclaré qu'aucune nation ne peut rester indifférente à l'action de la Fédération de Russie contre l'Ukraine. Elle a expliqué que 293 Colombiens se trouvent parmi les milliers de gens qui sont exposés à un hiver rude dans leur tentative de fuir les combats en Ukraine. Elle a relevé que la crise ukrainienne porte également un coup aux chaînes de valeurs mondiales, à un moment où les pays escomptaient la reprise après la pandémie. La Fédération de Russie devra répondre de ses actes après avoir violé les normes de jus cogens, a souligné la Vice-Présidente qui a ensuite appelé l'Assemblée générale à prendre des mesures résolues et invité tous les États Membres à mettre en place des sanctions chaque fois qu'un État commettrait une agression de ce genre.

Poursuivant, Mme Ramirez a indiqué que la Colombie préside actuellement à Genève, la Conférence du désarmement. À cet égard, elle s'est inquiétée de l'annonce de la mobilisation des capacités nucléaires de la Fédération de Russie. Elle a salué l'annonce faite par le Procureur de la CPI au sujet de l'ouverture d'une enquête préliminaire sur les crimes de guerres en Ukraine. La Vice-Présidente a appelé la Fédération de Russie à prendre des mesures de désescalade et à engager des pourparlers avec l'Ukraine, « sans menace » vis-à-vis de ce dernier. L'époque des grands empires se formant au détriment d'autres peuples est désormais révolue, a-t-elle affirmé.

M. JULIO CÉSAR ARRIOLA RAMÍREZ (Paraguay) a souligné que l'Assemblée générale est l'organe le plus démocratique de l'ONU et qu'il est favorable à la résolution « pour la paix » qui doit y être adoptée. Il a vu dans l'échec du Conseil de sécurité à éviter l'escalade du conflit en Ukraine la preuve de l'urgence de réformer cet organe. Et à présent la menace du recours aux armes nucléaires sur la table, s'est-il alarmé en appelant toutes les puissances nucléaires à respecter leurs obligations en vertu du Traité sur la non-prolifération. Condamnant les attaques russes en Ukraine, le représentant a plaidé pour un retour au dialogue et à la diplomatie « parce que la situation actuelle met en danger l'ordre mondial ». Le droit international est la seule garantie qui est offerte à l'ensemble des États Membres de l'ONU, a-t-il martelé en appelant à écouter les pays qui veulent la paix et un règlement pacifique de cette crise. Le Conseil de sécurité doit jouer son rôle et s'acquitter de son mandat, a poursuivi le représentant en l'appelant à mettre en œuvre sans tarder tous les mécanismes et outils à sa disposition. Il a fait part de son appui à l'initiative humanitaire initiée par la France et le Mexique hier au Conseil de sécurité, ainsi qu'à la tenue d'une réunion du Conseil de droits de l'homme pour parler de cette crise sous le prisme des droits humains.

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a salué les efforts du Secrétaire général afin que les parties reviennent à la table des négociations. Il a dénoncé l'invasion russe qui viole la Charte des Nations Unies et sape les principes élémentaires du droit international. Il a souligné l'importance d'une cohabitation pacifique entre les peuples et précisé que son pays est coauteur du projet de résolution. « Après cette pandémie terrible, le monde veut la stabilité et la solidarité », a-t-il assuré. Les pays, grands comme petits, doivent tous respecter la Charte, a poursuivi le délégué. En conclusion, le représentant dominicain a invité toutes les délégations à défendre les droits de l'Ukraine: « L'humanité nous regarde », a-t-il ajouté.

M. SUNIL ALGRAM SITALDIN (Suriname) a déclaré que l'invasion russe d'un État souverain et indépendant ne peut en aucun cas être acceptée et doit cesser immédiatement. Il a ajouté que cette invasion, qui aura de lourdes conséquences pour le peuple ukrainien, constitue une grave menace pour la paix et la sécurité tant dans la région que dans le monde. C'est pourquoi le représentant a exhorté toutes les parties concernées à s'engager de manière responsable et à faire preuve de modération afin d'éviter de déstabiliser la région. Il a salué le début d'un dialogue entre l'Ukraine et la Russie, avant de prévenir qu'il n'y a de gagnant dans aucune guerre. Rappelant que celle-ci n'apporte que des souffrances humaines et des destructions, le Suriname s'est particulièrement alarmé de la situation humanitaire en Ukraine. Il a demandé à toutes les parties de permettre et de faciliter la sécurité et l'accès sans restriction de l'aide humanitaire à ceux qui en ont besoin pour protéger les civils. Enfin, le délégué a salué les actions entreprises par le Secrétaire général et l'ONU pour mettre fin à la guerre.

Mme NOOR QAMAR SULAIMAN (Brunei Darussalam) a déclaré qu'elle est préoccupée par l'escalade des tensions et des actions militaires en Ukraine. Soulignant l'importance d'un cadre international fondé sur des règles, elle a encouragé les parties directement impliquées à s'abstenir de tout acte susceptible d'aggraver davantage la situation et à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international.

Mme ILANA VICTORYA SEID (Palaos) a noté que l'Ukraine et son pays ont peu de choses en commun, si ce n'est la notion de souveraineté nationale. « Cela aurait pu être mon enfant sous les bombes dans son jardin d'enfants », a-t-elle dit. Combien d'entre nous sont d'anciennes colonies? a-t-elle demandé, avant de rappeler que l'histoire ne saurait être instrumentalisée par la Fédération de Russie pour chercher à démanteler l'ordre mondial fondé sur des règles et le droit international. La représentante a appelé en conclusion tous les États Membres à voter en faveur du projet de résolution.

M. WALTON ALFONSO WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a demandé à la Russie de mettre un terme à la guerre et de se retirer du territoire ukrainien, insistant sur l'obligation pour tous les pays, grands comme petits, de respecter les principes de la Charte. Il a reconnu les préoccupations sécuritaires de la Russie en Ukraine, tout en estimant qu'elles ne justifient pas cette attaque et la destruction de la souveraineté ukrainienne. Il a rejeté fermement ce recours à la force. Ce conflit jette notre monde dans une incertitude accrue, alors qu'il se remet à peine de la pandémie, s'est inquiété le délégué qui a appelé l'ensemble des États Membres à appuyer le projet de résolution. Nous espérions que le recours à la force appartenait au passé, a regretté le délégué, en se disant très déçu par le droit de veto opposé par la Russie au Conseil de sécurité. En conclusion, le délégué a rappelé que la « force ne vaut pas le droit ».

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a exhorté la Fédération de Russie à entendre l'appel à un cessez-le-feu immédiat, à un retrait de ses troupes d'Ukraine et à un réengagement à la diplomatie et au dialogue. Il a ensuite appelé les parties au conflit à respecter les principes du droit international, du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme. Il est indispensable que les agences humanitaires puissent bénéficier de couloirs sécurisés pour aider ceux qui en ont le plus besoin, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées, a-t-il ajouté.

Tout en reconnaissant les préoccupations sécuritaires de la Fédération de Russie, le représentant a regretté qu'elle ait choisi d'exprimer son inquiétude de la mauvaise manière. Menacer de recourir à la force est inacceptable et attaquer un voisin sous de faux prétextes l'est également, a insisté le représentant. Il a souligné que le chemin de la guerre n'est pas une option que l'Assemblée générale peut accepter et a appelé à ne pas fermer la voie du dialogue. Il a espéré que l'adoption du projet de résolution fera comprendre à toutes les parties qu'il n'y a pas d'autre option que le dialogue pour faire face à la situation critique en Ukraine.

Mme JANE J. CHIGIYAL (États fédérés de Micronésie) s'est alarmée de la dégradation de la situation en Ukraine, dénonçant la guerre d'agression menée contre ce pays. Dans une guerre, il n'y a pas de gagnant, a-t-elle mis en garde, se déclarant « horrifiée » de voir des femmes et des enfants devenir victimes du conflit. Elle a appelé à la cessation immédiate des hostilités et au retrait des forces russes de l'Ukraine. Elle a demandé un accès libre et sans entrave à l'aide humanitaire, et à fournir un passage sûr à la population et aux personnes qui le demandent. Dans un acte de solidarité, les États fédérés de Micronésie ont rompu leurs relations diplomatiques avec la Fédération de Russie, a par ailleurs informé la représentante qui a exhorté les parties au dialogue pacifique.

M. MITCHELL FIFIELD (Australie) a brandi la Charte des Nations Unies dont il a lu un passage qui mentionne la promotion de la paix, « contrairement à la Fédération de Russie ». Il a dit que son gouvernement a pris des sanctions contre plus de 350 ressortissants russes et biélorusses, et qu'il entend contribuer au soutien que l'OTAN apporte à l'Ukraine, sous la forme d'armements et autres. L'Australie a lancé un appel en faveur de la paix en Ukraine: le temps est venu pour les peuples des Nations Unies de maintenir la paix et la sécurité internationales, et c'est dans cette optique que l'Australie s'est portée coauteure du projet de résolution sur l'Ukraine soumise à l'Assemble générale, a précisé son délégué.

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a fait part de sa préoccupation face à la récente intervention militaire de la Russie en violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine. Elle a demandé la cessation immédiate des hostilités et le retour à la diplomatie. Déplorant la menace ou l'emploi de la force dans la conduite des relations internationales, la représentante a plaidé en faveur d'un règlement pacifique des différends, conformément au droit international et aux dispositions de la Charte des Nations Unies. L'action militaire actuelle en Ukraine est contraire aux principes de respect de l'intégrité territoriale, de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un autre État souverain, a-t-elle martelé ajoutant que l'agression contre l'Ukraine est une menace pour la région et les pays du monde entier. Le Guyana a indiqué soutenir les efforts du Secrétaire général pour parvenir à un règlement rapide à la situation en Ukraine et faire cesser la menace à la paix et à la sécurité internationales, a conclu Mme Rodrigues-Birkett.

M. BRIAN CHRISTOPHER MANLEY WALLACE (Jamaïque) a condamné l'invasion russe et demandé à la Russie de mettre un terme à la guerre et de se retirer du territoire ukrainien. Cette action militaire viole les principes fondamentaux de la Charte, a-t-il dit, en jugeant les actions de la Russie d'autant plus inacceptables que celle-ci est membre permanent du Conseil de sécurité, l'organe même chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Petit État insulaire, la Jamaïque reconnaît que la Charte a été rédigée en vue d'instaurer un environnement sûr pour tous les pays, indépendamment de leur taille, a déclaré M. Wallace. « Nous ne pouvons permettre que cet ordre international soit bafoué. » Le délégué a donc invité les États Membres, au nom de la paix et du droit, à demander la fin des hostilités en Ukraine et le retour au dialogue.

M. OLIVIER MAES (Luxembourg) a regretté que le Conseil de sécurité n'a pas été en mesure, en raison du veto de la Russie, de prendre les décisions qui s'imposent pour assumer sa responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a indiqué que le Luxembourg s'est porté coauteur et votera en faveur du projet de résolution de l'Assemblée générale intitulé « Agression contre l'Ukraine ». Il s'agit d'une résolution forte qui exige de la Russie qu'elle cesse immédiatement d'utiliser la force contre l'Ukraine, et appelle au règlement pacifique immédiat du conflit par le dialogue politique, les négociations, la médiation et autres moyens pacifiques.

Le représentant a aussi expliqué que le Gouvernement luxembourgeois a décidé de répondre à la demande des autorités ukrainiennes et de leur fournir du matériel de sauvetage et des médicaments, à travers le mécanisme européen de protection civile, ainsi que des équipements pour renforcer la capacité de l'Ukraine à se défendre. Il a dit appuyer pleinement les mesures restrictives adoptées par l'Union européenne à l'égard de la Russie et les mesures européennes de soutien à l'Ukraine. Le destin de l'Ukraine est le destin de l'ordre international fondé sur la règle de droit, a-t-il souligné, saluant le courage du Président, du Gouvernement et du peuple ukrainiens qui se battent aujourd'hui pour les valeurs universelles sur lesquelles les Nations Unies ont été fondées. Nous saluons aussi le courage des citoyens russes qui manifestent leur opposition à la guerre en dépit de la répression dont ils font l'objet, a-t-il ajouté avant d'exhorter, en russe, la Fédération de Russie à cesser cette guerre.

M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie Nouvelle-Guinée) a dit « partager » la douleur et la peine du peuple et du Gouvernement de l'Ukraine, se disant déçu que certains membres du Conseil de sécurité n'aient pas été à la hauteur de leur responsabilité. Le représentant a exigé le respect du droit international, pour qui aucun pays n'a le droit d'exercer des pressions sur un autre. Il s'est dit préoccupé de l'agression perpétrée contre l'Ukraine, en exigeant de la Fédération de Russie qu'elle retire ses forces. Après avoir insisté sur l'importance de rendre des comptes, la délégation a demandé à ce que soit garantie la sécurité des travailleurs humanitaires en Ukraine et dans les pays voisins.

Mme SEBASTIANA BARROS (Timor-Leste) a indiqué que son pays a coparrainé le projet de résolution du Conseil de sécurité, appelant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Après l'échec du Conseil à l'adopter, il est du devoir de l'Assemblée générale de se lever et de défendre les fondamentaux des Nations Unies, a-t-elle argué. Le Timor-Leste a dit comprendre la douleur et les souffrances causées par une attaque militaire, comme le pays a lui-même en a fait l'expérience. En tant que nation née des cendres d'une occupation forcée pendant plusieurs années, le Timor-Leste sait que la guerre ne profite à personne. La représentante a, de ce fait, exhorté toutes les parties au conflit à convenir d'un cessez-le-feu immédiat et à poursuivre un dialogue diplomatique.

Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a estimé que l'« opération militaire spéciale » lancée par la Fédération de Russie dans le territoire indépendant de l'Ukraine n'était « ni nécessaire ni souhaitable » et constituait « un affront à la Charte des Nations Unies ». Saint-Vincent-et-les Grenadines continue à suivre l'escalade du conflit et est profondément troublé par la détérioration de la situation, a ajouté la représentante. Néanmoins, « compte tenu du contexte historique de la situation géopolitique dans la région et de l'articulation par la Russie de ses préoccupations légitimes en matière de sécurité et de son point de vue sur la situation politique dans la région du Donbass », la représentante a jugé nécessaire de « déployer des efforts diplomatiques constructifs » afin de répondre « en profondeur » à ces préoccupations, tout en répétant que l'« opération militaire spéciale » ne pouvait « pas être raisonnablement justifiée » et mettait en danger la paix et la sécurité internationales. « Aucun État Membre de notre organisation ne sera à l'abri de l'effet d'entraînement de ce conflit armé », a-t-elle averti.

La représentante a rappelé l'attachement de son pays aux buts et principes de la Charte, « y compris ceux relatifs à l'Article 2, paragraphe (4) », ajoutant que l'existence de son pays en tant qu'État-nation souverain et indépendant était due « à ces normes internationales sacro-saintes et à ces principes intemporels et non négociables ». En conséquence, Saint-Vincent-et-les Grenadines ne peut rester sans rien faire « alors que les principes fondamentaux du droit international sont mis au rebut ». La représentante a donc appelé à la cessation immédiate de toutes les hostilités et demandé « la stricte adhésion » aux principes de souveraineté, d'indépendance politique, d'intégrité territoriale, de non-intervention, de non-ingérence, de respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire.

Mme King a déclaré que, « historiquement, la Fédération de Russie a été un défenseur des buts et principes de la Charte des Nations Unies, y compris du principe sacré du règlement pacifique des différends, ce dont témoigne son adhésion au « Groupe d'amis pour la défense de la Charte des Nations Unies » auquel appartient également Saint-Vincent-et-les Grenadines. C'est à ce titre que Saint-Vincent-et-les Grenadines « insiste sans équivoque pour que la Fédération de Russie cesse ses opérations militaires et retire immédiatement ses forces d'Ukraine ».

Mme King a dit profondément regretter la violations des accords de Minsk et a lancé un appel en faveur d'« initiatives diplomatiques significatives » et a exhorté les parties à « épuiser tous les efforts diplomatiques pour trouver une solution pacifique », se disant convaincue que « la noblesse de la paix est de loin préférable à une ignoble aventure militaire ». Tout en se disant encouragée par la réunion tenue plus tôt dans la journée à la frontière biélorusse entre représentants de l'Ukraine et de la Fédération de Russie, Mme King a déclaré que l'utilisation d'armes nucléaires était « inconcevable et totalement inacceptable », ajoutant qu'elle « déconseillait à quiconque d'en faire la simple suggestion ».

Mme ISABELLE F. PICCO (Monaco) a rappelé que la Principauté monégasque s'est associée aux sanctions annoncées lundi par l'Union européenne. Réaffirmant l'attachement de son pays au respect du droit international et de la Charte des Nations Unies, elle a souligné que Monaco tient à utiliser la voix dont il dispose à l'Assemblée générale pour soutenir l'Ukraine. Face à l'aggravation rapide de la situation et à la souffrance imposée aux civils, elle a rappelé que les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels imposent de faire la distinction entre la population civile et les combattants. La déléguée a également appelé à l'accès sans entrave à l'assistance humanitaire, avant de se dire convaincue que seul le dialogue fondé sur le droit international et la Charte des Nations Unies peut fournir une issue à cette guerre. Par ailleurs, alors que l'Assemblée générale a adopté, le 2 décembre dernier, une résolution sur la « Trêve olympique » et que s'ouvrent, le 4 mars à Beijing, les Jeux paralympiques d'hiver, elle a dénoncé la violation de ce « symbole d'amitié et de fraternité entre les peuples ». Enfin, elle a indiqué que Monaco coparraine le projet de résolution soumis à l'Assemblée générale et votera en sa faveur.

M. AGUSTÍN SANTOS MARAVER (Espagne) a rappelé que l'Assemblée se réunit parce que le Conseil n'a pu s'acquitter de son mandat en raison du veto russe. La Russie l'a justifié pour défendre l'équilibre des intérêts des membres permanents, a dit le délégué, en déplorant qu'un tel motif l'emporte sur la défense de la Charte. Il a estimé que le droit de veto est anachronique et doit disparaître. Il a précisé que ce projet de résolution vise à défendre la paix, raison même de l'existence de l'ONU. Le délégué espagnol a apporté le soutien de son pays à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, avant de condamner l'agression russe. « L'Ukraine continue de résister, forçant l'admiration du monde », s'est félicitée l'Espagne. Plus l'Ukraine résiste, plus les excuses de pacotille brandies s'effacent, a poursuivi le délégué. Il a demandé qu'une écrasante majorité d'États Membres vote en faveur de ce texte et plaidé pour une solution diplomatique. « Ce projet de résolution est un symbole d'espoir, votons tous pour ce texte. »

M. ALFONSO GAHONA (Belize) a condamné, à son tour, l'attaque « illégale » de la Fédération de Russie comme une violation flagrante du droit international. La reconnaissance de l'indépendance des « prétendues » Républiques de Donetsk et de Louhansk est une autre violation flagrante du droit international, dont le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des États. Extrêmement préoccupé par l'impact dévastateur de cette guerre sur les civils ukrainiens, il rappelé que l'ONU a été créée comme outil de règlement pacifique des différends. Il a appelé à une cessation immédiate des hostilités et au retrait de toutes les troupes russes, avant d'exhorter toutes les parties à faire preuve de retenue, à respecter le droit international humanitaire et à recourir à la diplomatie pour trouver une solution pacifique à ce conflit armé.

Préoccupée par la situation en Ukraine, Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a salué le début de pourparlers avec la Russie, espérant qu'ils aboutissent à une solution diplomatique. Ce conflit armé aboutira à des souffrances humaines non nécessaires et à des destructions avec des conséquences mondiales, a craint la représentante. Alors que le monde s'efforce de sortir de la crise de la COVID-2019, elle a regretté qu'il assiste déjà à un nouveau conflit qui retardera encore le relèvement économique des nations. La solution au conflit est la diplomatie et le dialogue dans le respect des principes du droit international, a dit la représentante.

Mme Joyini a plaidé en faveur d'une réforme urgente du Conseil de sécurité, l'exhortant à utiliser les outils existants pour appuyer le règlement pacifique des différends en Ukraine. Les parties doivent faire preuve d'esprit de compromis devant la situation actuelle, protéger les droits de la personne et respecter leurs obligations. L'Afrique du Sud a encouragé les parties à résoudre le conflit dans le cadre des accords de Minsk et du format Normandie. Mme Joyini a toutefois déploré le fait que les autres conflits dans le monde n'aient pas reçu la même attention que celui-ci, avant de faire écho à la préoccupation de l'Union africaine au sujet du sort des Africains bloqués à la frontière avec l'Ukraine. Elle a exhorté les pays européens à prendre des mesures pour remédier à leur situation.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a dit que la communauté internationale doit rejeter la guerre et privilégier la diplomatie. Le Gabon croit au multilatéralisme et aux principes de la Charte des Nations Unies, appelant les belligérants à choisir la voie du dialogue. Il a salué la générosité des pays voisins qui accueillent ceux qui fuient la guerre, tout en dénonçant « les cris des étudiants africains » qui font face à la discrimination dans leur quête d'un lieu sûr. Il a appelé à un traitement équitable de tous ceux qui sont en détresse.

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a rappelé que dans la déclaration que son gouvernement a publié, le 26 février dernier, sur la situation en Ukraine, ce dernier défend le droit international et la paix et s'oppose au recours à la force contre un autre État. Mais, a poursuivi le représentant, il est impossible d'examiner la situation sans tenir compte des facteurs qui ont conduit au recours à la force et au non-respect des normes internationales. Les États-Unis, a-t-il analysé, ont voulu élargir l'OTAN à l'Ukraine et à d'autres régions proches de la Fédération de Russie. Le but était de parvenir à « un encerclement militaire progressif », en ignorant les demandes de garantie sécuritaires de la Fédération de Russie. L'histoire, a prédit le représentant, jugera sévèrement les États-Unis. Nous rejetons l'hypocrisie et le deux poids, deux mesures. Qu'en est-il de l'offensive lancée en 1999 contre l'ex-Yougoslavie? Qu'en est-il des multiples fois où les États-Unis ont, en recourant à la force, foulé au pied la souveraineté et l'intégrité territoriale des États, sans oublier les morts civils, qualifiés un peu vite, de « dommage collatéraux ». Le projet de résolution dont était saisi le Conseil de sécurité, la semaine dernière, était « déséquilibré », a jugé le représentant. Il en va de même pour celui qui est à l'examen ici à l'Assemblée générale puisqu'il ne tient pas non plus compte des préoccupations de toutes les parties. Seuls le dialogue et la négociation et pas la guerre permettront de parvenir à un règlement pacifique de la crise en Ukraine, a conclu le représentant.

M. FATUMANAVA-O-UPOLU III PA'OLELEI LUTERU (Samoa) a noté qu'en tant que petit État insulaire en développement, son pays considère que sa sécurité, son existence et son bien-être reposent en partie sur le maintien de la paix mondiale et le respect de l'ordre international fondé sur des règles. Il a également rappelé que l'une des raisons d'être des Nations Unies est de préserver les générations futures du fléau de la guerre. À cette aune, il s'est dit très préoccupé par l'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie, dénonçant une action incompatible avec les principes énoncés à l'Article 2 de la Charte des Nations Unies. Exhortant tous les acteurs concernés à concentrer leurs efforts sur la cessation immédiate des hostilités et la protection des personnes et des infrastructures civiles, il a également plaidé pour des pourparlers de paix entre les parties, avant d'appeler la Fédération de Russie à respecter les principes du droit international ainsi que la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines) a condamné l'invasion russe de l'Ukraine et indiqué qu'il voterait en faveur du projet de résolution. Rappelant que le conflit ukrainien a déjà fait au moins 14 000 morts depuis 2014, il a noté que le nombre des victimes de cette action militaire reste inconnu « dans le brouillard actuel des mensonges ». Dans ce contexte, il a appelé à la protection des personnes et des infrastructures civiles, tout en réclamant instamment la cessation des hostilités. Selon lui, l'aide internationale doit être à la mesure de l'aggravation de la crise humanitaire et un accès sûr doit être assuré par les moyens les plus efficaces. Après avoir rappelé que la Charte des Nations Unies oblige les États souverains à s'abstenir de recourir à la force contre l'indépendance et l'intégrité territoriale de tout État, il a condamné le recours au séparatisme et à la sécession comme « armes de diplomatie » pour infliger de terribles cruautés, comme cela s'est déjà produit dans les Balkans et en Afrique. Enfin, il a fait appel à la Déclaration de Manille de 1982 sur le règlement pacifique des conflits internationaux afin d'arrêter la tragédie en cours « au moins pendant un certain temps ».

Nous assistons à un scenario dangereux, avec un nombre important de morts et un avenir sombre, a regretté M. JÚLIO CÉSAR FREIRE DE MORAIS (Cabo Verde). C'est un moment crucial pour les Nations Unies et l'humanité, a-t-il estimé, en plaidant pour la facilitation de l'aide humanitaire. L'on voit déjà, a-t-il ajouté, les conséquences économiques de cette guerre « fratricide » non seulement en Europe mais aussi dans le monde entier. Nous devons nous hisser à la hauteur du défi et contrer la tendance actuelle, par un retour au respect des principes de la Charte des Nations Unies. À son tour, le représentant a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à une solution diplomatique conforme aux accords de Minsk. Les pourparlers en cours arrivent un peu tard mais c'est un pas dans la bonne direction, a dit un délégué « impressionné » par « l'héroïsme » du peuple ukrainien. Il a imploré la Fédération de Russie à cesser cette guerre et à donner une chance à la paix.

Mme ZSUZSANNA HORVÁTH (Hongrie) a condamné l'intervention militaire russe et la grave escalade de la semaine dernière, dont la menace de recourir aux armes nucléaires. Elle a une nouvelle fois condamné la décision de reconnaître l'indépendance de Donetsk et Louhansk, « des zones qui échappent au contrôle du Gouvernement ukrainien ». En tant que pays d'Europe centrale, a souligné la représentante, la Hongrie est particulièrement attachée au dialogue entre l'Est et l'Ouest. Notre région, a-t-elle expliqué, a trop souffert des conflits entre grandes puissances. Nous n'avons pas oublié l'expérience de la guerre froide et nous espérons que les nouvelles négociations directes entre les parties aboutiront au rétablissement de la paix.

La représentante a affirmé la volonté de son pays d'ouvrir la porte aux réfugiés d'Ukraine. Nos ambassades sont ouvertes et nos postes frontières fonctionnent à plein régime, a-t-elle précisé. Nous avons accueilli, a-t-elle dit, tous ceux qui ont fui l'Ukraine sans discrimination raciale, religieuse ou ethnique. Tous les cas de discrimination, a promis la représentante, feront l'objet d'une enquête approfondie et les auteurs seront traduits en justice. Elle a réitéré la proposition de son ministre des affaires étrangères de faire de Budapest, le lieu des efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine. En attendant, nous voterons pour la résolution, a-t-elle conclu.

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a réitéré d'emblée le soutien indéfectible de son pays à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à l'indépendance de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Elle a fermement condamné cette guerre « non provoquée », soulignant que cette décision de la Fédération de Russie représente une violation du droit international et de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. C'est une violation des propres engagements internationaux de la Russie, a martelé la représentante qui a souligné que les menaces à l'intégrité territoriale des États et au droit international ne se limitent pas à une région mais ont des ramifications pour la sécurité de tous les pays.

Regrettant que le Conseil de sécurité n'ait pas été en mesure de remplir son devoir la semaine dernière parce qu'un membre permanent a usé de son veto, elle s'est dite d'autant plus troublée que ce membre soit aussi l'agresseur. La représentante a appelé toutes les parties à veiller à la protection des civils, avant de demander la facilitation d'une aide humanitaire rapide, sûre et sans entrave à ceux qui en ont besoin, ainsi que le retrait immédiat des forces russes d'Ukraine, insistant sur la nécessité d'éviter une escalade dangereuse en Europe. Il n'est jamais trop tard pour la diplomatie, a-t-elle conclu.

M. SYED MOHAMAD HASRIN AIDID (Malaisie) a dit comprendre les préoccupations sécuritaires légitimes des parties, tout en indiquant que celles-ci ont l'obligation de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale des États « en toutes circonstances ». « Toute violation de ce principe fondamental est inacceptable. » Le délégué a estimé qu'il ne peut y avoir de solution militaire et exhorté les parties à faire montre de retenue et à s'engager dans la voie du dialogue. Il s'est dit très préoccupé par la mise en alerte d'armes nucléaires, en rappelant qu'une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit pas être engagée. Il a rappelé que son pays continue de pleurer les 298 innocents qui ont perdu la vie lorsque le vol MH17 de la Malaysia Airlines a été abattu au-dessus de l'Ukraine. La Malaisie va voter en faveur du projet de résolution, a conclu le délégué.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a exhorté les parties à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques. Il a espéré que les négociations entamées hier au Bélarus permettront d'avancer vers la résolution de la crise. Nous rejetons catégoriquement le recours à la force ou la menace du recours à la force dans le règlement des relations entre États, a indiqué le représentant. Il a insisté sur la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu immédiat pour préserver les vies. Il a appelé toutes les parties à rechercher les personnes disparues, exhortant ensuite au plus grand respect des engagements humanitaires tels que consacrés dans les instruments internationaux pertinents.

Mme AGNES MARY CHIMBIRI MOLANDE (Malawi) a encouragé les parties à poursuivre les pourparlers qu'elles viennent d'entamer et a mis en garde contre l'imposition de conditions préalables à leur succès. Toute menace à la paix et la sécurité est une menace contre l'ONU et les progrès qu'elle a réalisés dans le monde, a prévenu la représentante. Notre devoir, a-t-elle martelé, est de préserver ces progrès « avec zèle ». Le monde fait déjà face à plusieurs crises existentielles comme la pandémie de COVID-19 et les changements climatiques, pourquoi en ajouter d'autres? La crise en Ukraine, a-t-elle estimé, est une occasion pour les membres du Conseil de sécurité de montrer leur leadership. « Donnons une chance aux négociations de paix », a-t-elle conclu.

Mme AMATLAIN ELIZABETH KABUA (Îles Marshall) a condamné l'invasion « sans justification » de l'Ukraine par la Fédération de Russie, y voyant « une ruse pour satisfaire un agenda impérialiste ». Elle a ensuite estimé que « si nous, les Nations Unies, ne parvenons pas à agir, alors nous risquons de perdre notre pertinence en tant qu'institution, comme l'ancienne Société des Nations ». De fait, a-t-elle ajouté, « petits ou grands, nous devons tous être solidaires pour faire respecter les droits de l'homme et l'état de droit, y compris par le biais d'une politique multilatérale ferme ». La déléguée a également rappelé que les petites nations comme la sienne se souviennent des dommages de la dernière guerre mondiale et sont donc très préoccupées par « l'adéquation de la réponse multilatérale » à l'égard de l'Ukraine. Elle a conclu son propos en assurant qu'un veto « n'arrêtera pas le consensus mondial » et que l'Ukraine peut compter les Îles Marshall parmi ses amis.

Mme NOA FURMAN (Israël) a rappelé que son pays a connu de nombreuses guerres, et sait donc de « première main » que la guerre n'est jamais une solution. Elle a appelé la Fédération de Russie à entendre l'appel de la communauté internationale à mettre fin à son agression contre l'Ukraine. Alors qu'Israël entretient de bonnes relations avec la Fédération de Russie et l'Ukraine, la représentante s'est dite préoccupée par la crise humanitaire croissante, avant d'annoncer que son gouvernement va fournir 100 tonnes d'aide humanitaire à l'Ukraine. Elle s'est ralliée à l'appel du Secrétaire général et a conclu en plaidant pour un retour sur la voie de la diplomatie et de la négociation pour parvenir à un règlement pacifique de cette crise.

Mme ELISENDA VIVES BALMAÑA (Andorre) a dit soutenir la résolution dont est saisie l'Assemblée générale. Il n'est jamais trop tard pour reprendre le dialogue, a-t-elle dit, avant de condamner fermement l'attaque de la Fédération de Russie contre l'Ukraine. Très préoccupée par l'escalade de la violence, elle a appelé toutes les parties à s'abstenir de prendre des mesures contraires aux principes et aux valeurs de la Charte des Nations Unies. Nous appelons au rétablissement de la paix et à un dialogue constructif pour parvenir à une solution pacifique, politique et durable au conflit, a-t-elle déclaré. La déléguée a aussi jugé essentiel que les parties au conflit respectent leurs obligations internationales et le droit international humanitaire. Elle a enfin réitéré l'attachement de l'Andorre à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues.

M. KACOU HOUADJA LÉON ADOM (Côte d'Ivoire) a fait savoir que son pays votera en faveur de la résolution pour marquer son attachement au respect de l'intégrité, de la souveraineté territoriale et de l'indépendance des États ainsi qu'au règlement pacifique des différends tels que prescrits par la Charte des Nations Unies. Après avoir dit sa préoccupation face à l'enlisement du conflit en Ukraine, le représentant a invité toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat en vue de sauver des vies et de donner une chance au dialogue. « Ce silence des armes est crucial pour renouer avec la diplomatie en vue de mettre un terme à cette guerre », a-t-il insisté.

Préoccupé par le sort des réfugiés et personnes déplacées, il a exhorté les parties au conflit au respect du droit humanitaire et à faciliter l'accès de l'aide aux populations dans le besoin. Il a appelé la communauté internationale, dont les acteurs humanitaires, à mobiliser les moyens nécessaires pour apporter une assistance aux populations en détresse tant en Ukraine que dans les pays d'accueil. Le représentant s'est inquiété des brimades dont seraient victimes aux frontières des pays limitrophes qu'ils atteignent péniblement, des personnes originaires d'Afrique fuyant la terreur qui s'abat sur l'Ukraine. C'est pourquoi il a invité les pays amis frontaliers de l'Ukraine à faire preuve de plus de retenue, de tolérance et d'un surcroît d'humanité. Faisant sienne une citation du premier Président de la Côte d'Ivoire indépendante, feu Félix Houphouët-Boigny, le délégué a déclaré que « le dialogue est certainement l'arme des forts et non celle des faibles ».

M. GHEORGHE LEUCĂ (République de Moldova) a rappelé que son pays fait partie des 81 coauteurs du projet de résolution condamnant les actions de la Fédération de Russie et qui n'a pu être adopté au Conseil de sécurité. Il a dit être horrifié par le recours massif et non provoqué à la force contre l'Ukraine, un pays ami et voisin. Nous devons agir immédiatement pour arrêter cette épreuve, a-t-il plaidé. Il a indiqué que les six jours de guerre ont déclenché une crise humanitaire majeure dans la région qui a également durement touché les pays voisins, dont la République de Moldova, désormais confrontés au défi de gérer l'important flux de réfugiés en provenance d'Ukraine. Depuis le début des hostilités, a précisé le représentant, environ 95 000 réfugiés fuyant l'Ukraine sont entrés au Moldova, un flux qui équivaudrait à environ deux millions de réfugiés entrant dans un pays de la taille de l'Allemagne en seulement cinq jours. Plus de la moitié des personnes qui ont cherché refuge au Moldova ont décidé d'y rester soit environ 60 000 personnes qui sont actuellement prises en charge par les autorités moldaves et accueillies par des Moldoves ordinaires. Nous faisons de notre mieux pour faire face à cette situation, mais nous avons aussi besoin du soutien de nos partenaires, a lancé le représentant.

M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a dit être profondément préoccupé par les morts et les souffrances humaines en Ukraine et a demandé une cessation urgente des hostilités et de la violence. Toutes les parties concernées doivent faire preuve d'un maximum de retenue pour désamorcer immédiatement les tensions, a-t-il souhaité. Également préoccupé par la sûreté et la sécurité des ressortissants népalais qui se trouvent actuellement en Ukraine, il a demandé aux personnes concernées de faciliter leur passage en toute sécurité vers un pays tiers et à honorer l'obligation en vertu du droit international humanitaire de protéger les civils et les infrastructures civiles.

Affirmant qu'il n'y a pas d'alternative au chemin de la paix, le représentant a souligné que la diplomatie et le dialogue sont les seules voies pour restaurer et construire une paix durable. Il a salué le début des pourparlers directs entre les parties concernées, exhortant ces dernières à reprendre et à poursuivre le dialogue avec la plus grande sincérité et un engagement en faveur de la paix afin de trouver une solution politique au plus tôt.

Mme KEISHA ANIYA MCGUIRE (Grenade) a condamné l'attaque de la Russie contre l'Ukraine et contre les principes fondamentaux du droit international. Elle a demandé la cessation des hostilités et exhorté les parties à reprendre le dialogue en vue d'une désescalade et l'instauration d'une paix durable. Elle a salué l'aide apportée par les pays voisins, avant de dénoncer le traitement discriminatoire des ressortissants africains lors du passage des frontières ukrainiennes. Enfin, affirmant que le monde est au bord du gouffre, la déléguée a réitéré son appel au dialogue.

La situation en Ukraine nous rappelle de mauvais souvenirs, a déclaré M. SVEN ALKALAJ (Bosnie-Herzégovine), évoquant le « génocide » commis dans son pays il y a 30 ans. Face aux graves implications mondiales des actions de la Russie contre l'Ukraine, il a appelé toutes les organisations internationales, en particulier les tribunaux internationaux, à suivre de près l'évolution de la situation sur le terrain et d'évaluer tout violation des lois internationales, y compris le droit international humanitaire. Il a regretté l'échec du Conseil de sécurité à maintenir la paix et la sécurité internationales et a appelé à privilégier la négociation pour parvenir à la paix. Le représentant a appuyé l'appel du Secrétaire général à une cessation immédiate de hostilités et à un début des négociations bilatérales pour trouver une résolution pacifique du conflit, se disant encouragé par la première tentative de négociations bilatérales entre les représentants de l'Ukraine et de la Fédération de Russie. Notant que les armes nucléaires sont à présent sur la table, il a appelé l'ONU à ne pas tarder avant de prendre les mesures qui s'imposent pour mettre un terme au bain de sang.

M. HYUN CHO (République de Corée) a estimé que le monde vit l'une des heures les plus sombres de son histoire. Il a condamné l'invasion armée de l'Ukraine par la Fédération de Russie. Cette guerre qui est une guerre de choix par la Russie n'aurait pas eu lieu si celle-ci avait écouté les appels de la communauté internationale, a-t-il estimé. Il a ensuite exhorté la Russie à cesser son offensive, à retirer immédiatement toutes ses forces militaires du territoire de l'Ukraine, et à revenir sur sa décision concernant le statut des régions de Donetsk et Louhansk.

La République de Corée, a dit le représentant, est profondément inquiète de l'annonce fait par la Russie concernant la mise en alerte de sa force de dissuasion nucléaire. Il a appelé la Russie à éviter de promouvoir une escalade de la crise et rechercher une solution diplomatique. Le droit international humanitaire et les droits humains devraient être respectés, a-t-il appuyé. Saluant les efforts du Secrétaire général, des États Membres et des organisations internationales et régionales pour répondre à la crise humanitaire, il a annoncé une augmentation de l'aide humanitaire accordée par la République de Corée à l'Ukraine.

M. DENNIS FRANCIS (Trinité-et-Tobago) a déclaré que son pays ne pouvait « ni souscrire ni ignorer » toute tentative unilatérale de violer la souveraineté et l'intégrité territoriale de tout État sous la menace ou l'usage de la force. Pour Trinité-et-Tobago, l'adhésion à l'ONU constitue un « engagement solennel à promouvoir, soutenir et consacrer ses efforts au maintien et au renforcement de l'ordre fondé sur des règles », lequel ne peut être « bafoué ou écarté à volonté, comme s'il s'agissait d'une question de convenance ». M. Francis a donc condamné « l'agression militaire en cours commise par la Fédération de Russie contre l'État et le peuple d'Ukraine », et a appelé la Russie à « renoncer immédiatement à cette action, à rappeler ses troupes sans aucune condition et à reprendre la voie du dialogue et de la diplomatie, de bonne foi ». Il a estimé que l'annonce de la rencontre de ce jour à la frontière biélorusse, permettait « d'espérer la possibilité d'une désescalade ». Le représentant a préconisé un « dialogue franc et significatif », seul à même d'éviter de nouvelles pertes en vies humaines, d'accroître les déplacements humains et de mettre un terme aux destructions.

M. SAMUEL MONCADA (République bolivarienne du Venezuela) a accusé le bloc de l'OTAN d'avoir fait pression sur l'Ukraine et d'avoir mené une politique d'expansion orientale qui a conduit à la crise actuelle. Il a appelé à changer le cap afin de ne pas arriver à un point de non-retour. Il faut donc éviter d'animer les tensions aux niveaux national, régional et mondial, a-t-il plaidé. Pour sortir de l'impasse, le représentant a plaidé pour une approche équilibrée et se garder de promouvoir des sanctions unilatérales qui ne feront qu'accroître les tensions. La sécurité d'un pays ne peut être sacrifiée à celle d'un autre, a-t-il encore argué, avant d'appeler à un dialogue politique entre la Fédération de Russie et l'Ukraine, comme celui qui est en cours au Bélarus en ce moment.

M. HOANG GIANG DANG (Viet Nam) a rappelé les principes fondamentaux du droit international, rejetant l'option du recours à la force. Tout conflit est lourd de conséquences, a-t-il dit, en insistant sur l'impératif du respect de la Charte des Nations Unies et des règlements pacifiques des conflits. Il s'est dit préoccupé par l'agression en cours contre l'Ukraine, appelant à la retenue. Les parties concernées doivent amorcer la désescalade et reprendre le dialogue afin de parvenir à une solution qui tienne compte des préoccupations de chacune des parties. Le délégué a espéré que le dialogue amorcé hier entre la Fédération de Russie et l'Ukraine se poursuivra avec le soutien de la communauté internationale. Par ailleurs, l'assistance humanitaire doit être renforcée et la sécurité de l'évacuation des étrangers vivant en Ukraine assurée, a ajouté le représentant.

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a demandé à toutes les parties d'œuvrer à une désescalade et à s'engager dans la voie du dialogue. Elle a condamné l'invasion de l'Ukraine et exhorté la Fédération de Russie à cesser ses opérations militaires, soulignant l'importance de défendre la Charte et la primauté du droit. Toute acquisition territoriale par la force est illicite, a rappelé la déléguée, en appelant au respect du droit international. Elle a aussi demandé le respect des droits de tous les États, « sans exception ». Il faut protéger la vie, a martelé la représentante, en souhaitant l'apport d'une aide humanitaire en Ukraine. Enfin, elle a redit sa foi dans le multilatéralisme et appelé les États Membres à « ne pas baisser les bras » et à faire triompher la paix.

Mme ANNALENA BAERBOCK, Ministre des affaires étrangères de l'Allemagne, a raconté la naissance du premier enfant ukrainien réfugié en Pologne comme des milliers d'autres dans toute l'Ukraine, séparés de leur maison à cause de la guerre lancée par la Fédération de Russie contre l'Ukraine. Voter pour la résolution c'est voter pour l'avenir de nos enfants, a plaidé la Ministre qui a évoqué la chance qu'elle a eu d'avoir pu grandir dans la paix et la sécurité après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dénonçant que la Fédération de Russie a, de façon brutale, mis à mal l'ordre international fondé sur des règles, elle a souligné que cette guerre n'est pas simplement une guerre contre l'Ukraine ou contre l'Europe. C'est une guerre lancée par la Russie contre nous tous, a affirmé la Ministre. C'est aussi le début d'une nouvelle ère parce que les certitudes d'hier appartiennent désormais au passé; une réalité que le Président Putin nous a imposé.

Dénonçant les « mensonges » prononcés aujourd'hui par le Ministre des affaires étrangères russe au Conseil des droits de l'homme la déléguée a affirmé que M. Sergei Lavrov, peut se mentir à lui-même mais il ne peut pas nous tromper. Avec cette guerre de la Russie, chacun d'entre nous va devoir prendre des décisions responsables et de façon rigoureuse, a-t-elle indiqué, précisant que l'Allemagne a décidé de renforcer son aide alimentaire et humanitaire pour les réfugiés d'Ukraine. Préoccupée par les rumeurs selon lesquelles des réfugiés d'origine africaine auraient fait l'objet de discrimination à la frontière, la déléguée a souligné que chaque personne mérite protection indépendamment de son origine ou de la couleur de sa peau.

Elle a ensuite fait savoir que l'Allemagne a décidé de soutenir l'Ukraine d'un point de vue militaire tout en restant attachée à la diplomatie et à la recherche de solutions pacifiques. Appelant à se montrer unis pour la paix, la Ministre a souligné que se montrer neutre dans une situation d'injustice revient à se placer du côté de l'agresseur. « Le temps est venu aujourd'hui de choisir entre la paix et l'agression, entre la justice et la volonté du plus fort, entre le fait d'agir ou bien de fermer les yeux sur la réalité », a-t-elle dit, paraphrasant Mgr Desmond Tutu. « Et quand nous rentrerons chez nous, après notre vote, chacun d'entre nous devra regarder nos partenaires, nos enfants, nos amis, nos familles et leur dire, droit dans les yeux, quel choix nous avons fait. »

M. SURIYA CHINDAWONGSE (Thaïlande) s'est dit très inquiet de la destruction des infrastructures civiles en Ukraine en assurant que son pays fera de son mieux pour répondre aux besoins humanitaires de la population ukrainienne. Il a appelé à l'arrêt immédiat des combats et à la mise en œuvre d'un cessez-le-feu. Le représentant a également plaidé en faveur du dialogue et à des négociations afin de trouver un règlement pacifique via les Nations Unies, les mécanismes régionaux et toutes les autres plateformes pertinentes.

M. ABDOU ABARRY (Niger) a déclaré qu'avec la Charte des Nations Unies, le monde a pu éviter une guerre mondiale pendant plus de 75 ans. La crise en Ukraine est un test de viabilité de ce texte qui vise à garantir la sécurité et la paix dans tous les pays, grands et petits. Le représentant a condamné l'utilisation de la force par la Fédération de Russie, soulignant que l'opération militaire russe est une violation de l'intégrité et de la souveraineté de l'Ukraine. Il faut tout mettre en œuvre pour sauver la paix, a exhorté le délégué qui a appelé à la cessation de la violence et à tout faire pour créer les conditions de la paix. Le représentant a salué le début des pourparlers  « car aucun effort ne doit être épargné pour rétablir la paix ». À cet égard, il a prié d'éviter les déclarations incendiaires et triomphalistes et cesser les hostilités. Demandant le renforcement de l'aide humanitaire, le représentant a souligné que les ressortissants des pays africains doivent recevoir l'aide nécessaire. Il faut organiser leur rapatriement avec les pays concernés et proscrire tout traitement discriminatoire, a-t-il ajouté.

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a estimé que la désescalade des tensions est urgente, soulignant que les négociations entre la Fédération de Russie et l'Ukraine sont essentielles pour intensifier les efforts diplomatiques. Il a indiqué que l'OTAN a ignoré des accords qui avaient été conclus avec la Fédération de Russie après la dissolution de l'Union soviétique. Parce que nous voulons la paix et croyons en la prévention et la résolution des conflits par des moyens pacifiques, nous rejetons les mesures unilatérales politiques, économiques et de toutes sortes qui sont lancées comme des « bombes de destruction massive » contre la Fédération de Russie par les États-Unis et l'OTAN, a dit le délégué. Il a également dénoncé les envois d'armes à l'Ukraine, « ce qui montre que les États-Unis et l'OTAN sont déjà impliqués dans ce conflit qui a une dimension globale ». Le représentant a ensuite appelé les Nations Unies à jouer un rôle constructif pour résoudre le problème de l'Ukraine et donner la priorité à la paix, la stabilité régionale et la sécurité de tous les pays.

M. ION JINGA (Roumanie) a regretté que le monde est aujourd'hui menacé par l'agression militaire injustifiée de la Fédération de Russie en Ukraine. Cela affecte la sécurité européenne mais également la sécurité internationale, a-t-il dit. Il a indiqué que la Roumanie a ouvert ses frontières à des centaines de milliers de réfugiés et envoie de l'aide humanitaire en Ukraine. Le représentant a accusé la Fédération de Russie d'avoir violé ses obligations en vertu du droit international et de la Charte des Nations Unies avant de l'appeler à adopter un comportement « responsable » et à retirer toutes ses forces militaires de l'Ukraine en respectant les frontières ukrainiennes internationalement reconnues. Il a appuyé les sanctions qui visent la Fédération de Russie, y compris la fermeture de l'espace aérien européen aux avions russes. Il a conclu en appelant la Fédération de Russie à agir dans le cadre des mécanismes internationaux existants, y compris les accords de Minsk, le Groupe de contact trilatéral et le format Normandie.

Mme DRAGANA ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a accusé la Fédération de Russie d'avoir violé la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. La vie de millions de personnes est en jeu, a-t-elle dit, en exhortant la Russie à cesser les combats et à retirer ses forces de l'Ukraine. Elle a également condamné l'implication du Bélarus dans l'agression de l'Ukraine. La seule manière de parvenir à une solution est la voie diplomatique, a-t-elle souligné. La représentante a exhorté la Russie à choisir la paix plutôt que la guerre, avant de demander un accès humanitaire sans entraves en Ukraine. Elle a aussi appelé les acteurs internationaux à œuvrer à la stabilité des Balkans occidentaux, eu égard aux risques de déstabilisation découlant de la situation en Ukraine. Elle a enfin réitéré l'attachement du Monténégro à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues

M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a condamné fermement le recours à la guerre et à la violence avant d'appeler à une initiative diplomatique multilatérale ou bilatérale pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Il a réitéré le soutien de son pays à la souveraineté, à l'intégrité territoriale, à l'unité et à l'indépendance de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Le représentant a appelé les parties à reprendre le dialogue et à œuvrer à une solution négociée. « Aujourd'hui, nous disposons d'une série de mécanismes et d'organisations internationales pour stimuler le dialogue, promouvoir les négociations et résoudre les conflits », a dit le représentant de Saint-Marin, en rappelant qu'un certain nombre d'États ont adopté des mesures restrictives en réponse à l'agression militaire de la Fédération de Russie. Il a expliqué que Saint-Marin appliquait jusqu'ici uniquement les sanctions adoptées par le Conseil de sécurité. Mais, à la lumière de la situation dramatique en Ukraine, son gouvernement a lancé une procédure législative pour permettre l'adoption de sanctions supplémentaires. « Dans les prochains jours, le parlement et les autorités nationales compétentes évalueront comment appliquer d'autres sanctions », a ajouté le représentant avant de s'inquiéter des conditions de vie des civils, qui ont besoin d'une aide humanitaire urgente. Après avoir condamné les actes d'agression visant les infrastructures civiles, le représentant a fustigé l'utilisation d'armes à sous-munitions sur des zones peuplées. Il a appelé les parties au conflit à respecter strictement le droit international humanitaire et le droit des droits de l'homme et à protéger les civils.

Solidaire de l'Ukraine, M. ANDREAS HADJICHRYSANTHOU (Chypre) a condamné toute atteinte à la paix et à la sécurité par une action militaire, quel que soit l'État. Il s'est dit préoccupé par l'efficacité du système de sécurité collective et prenant note des pourparlers entamés hier entre la Fédération de Russie et l'Ukraine, il a espéré le succès de la diplomatie. Il a ensuite appelé au respect du droit international humanitaire, à un cessez-le-feu immédiat et au retrait des forces militaires russes, sans manquer de condamner l'acte illégal qui constitue la reconnaissance de l'indépendance des zones séparatistes de l'est de l'Ukraine. Il a aussi appuyé les remarques du Secrétaire général et de la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement selon lesquelles, l'augmentation par la Fédération de Russie des niveaux d'alerte nucléaire ne fait qu'accentuer les risques d'erreurs, avec des conséquences potentiellement catastrophiques. Avec les armes nucléaires, il n'y a pas de vainqueurs, seulement des victimes. Il est donc important, a conclu le représentant, de promouvoir la retenue, la désescalade et la réduction des risques dans l'intérêt de notre sécurité à tous. La seule issue, c'est la diplomatie et pas la guerre.

M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a fermement condamné l'agression non provoquée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, en violation du droit international et de la Charte des Nations Unies. Il a réitéré le soutien du Portugal à la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de l'Ukraine, dans ses frontières internationalement reconnues. Cette tragédie qui s'aggrave rapidement exige une solidarité internationale, a-t-il lancé, appelant à soutenir les efforts coordonnés par l'ONU pour faire face aux conséquences humanitaires du conflit. Pour le Portugal, le projet de résolution est saisie l'Assemblée générale est une mesure opportune et nécessaire, pleinement justifiée par la situation de plus en plus désastreuse à laquelle sont confrontés l'Ukraine et son peuple. Le représentant a enfin dit appuyé les bons offices du Secrétaire général et les efforts continus du système des Nations Unies.

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que les causes profondes de la crise ukrainienne sont les politiques « hégémoniques » des États-Unis et de l'occident, qui se permettent une politique autoritaire et arbitraire à l'encontre d'autres pays. Ces pays n'ont pas voulu prendre en compte la demande légitime de la Fédération de Russie de garanties de sécurité ce qui a sapé la sécurité de l'Europe, a fait valoir le représentant. Il a rappelé qu'en Iraq, Afghanistan et en Libye, les occidentaux n'ont pas hésité à violer la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale au nom du maintien de la paix. L'ordre international est devenu ce qu'il est à la suite de ces graines de discordes qui ont été plantées par l'Occident, s'est emporté le représentant pour lequel on ne peut espérer la paix tant qu'il y a ce deux poids, deux mesures.

M. NGOSA SIMBYAKULA (Zambie) a qualifié d'extrêmement préoccupante la situation en Ukraine et demandé la cessation des hostilités. Il a lancé un appel au dialogue, avant de déplorer l'agression militaire de la Fédération Russie. Il a encouragé les pourparlers déjà entamés au Bélarus, y voyant un pas dans la bonne direction. La Russie et l'Ukraine doivent s'entendre sur un cessez-le-feu, dans le respect de la Charte. Le monde a beaucoup à perdre dans un tel conflit, a conclu le délégué, en demandant de nouveau un règlement pacifique du conflit.

M. MD MONWAR HOSSAIN (Bangladesh) a demandé la cessation immédiate des hostilités en cours sur le territoire ukrainien et le retour au dialogue. Il a appelé à éviter toute action menaçant la paix et sécurité internationales. Il s'est dit très préoccupé par les souffrances endurées par la population avant d'exhorter les parties à faciliter l'acheminement sécurisée de l'aide humanitaire à tous les civils dans le besoin.

M. DUSHKO UZUNOVSKI (République de Macédoine du Nord) a déclaré que l'invasion de l'Ukraine par la Russie est une atteinte à l'intégrité territoriale et à la souveraineté d'un État Membre indépendant de l'ONU. Il a jouté que cette invasion constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit international, et un coup porté à l'ordre international démocratique fondé sur des règles. Le représentant s'est dit particulièrement préoccupé par l'annonce par la Fédération de Russie de sa volonté de relever le niveau d'alerte nucléaire. Il l'a exhorté à mettre un terme à l'invasion et à s'abstenir de toute nouvelle action militaire, afin de permettre le rétablissement immédiat de la paix. Il a salué les efforts du Secrétaire général des Nations Unies ainsi que ceux déployés par le biais du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour apaiser les tensions. « En tant que membre de la troïka de l'OSCE, nous restons pleinement engagés dans le soutien à ces efforts et continuons de croire que le multilatéralisme doit vaincre le militarisme », a-t-il conclu.

M. ODO TEVI (Vanuatu) a indiqué que l'échec du Conseil de sécurité à adopter la résolution relative à l'Ukraine et la Russie révèle les insuffisances de l'organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a estimé que discuter à l'Assemblée générale de cette question est important en raison de l'universalité de cet organe, et aussi parce que de petits États comme Vanuatu peuvent y donner leur avis tout en exprimant leur solidarité avec le peuple et le Gouvernement ukrainiens. En tant que petit État, Vanuatu n'a pas de puissance militaire ni d'armes nucléaires, a rappelé son représentant. Mais nous croyons en l'état de droit et au droit à l'autodétermination des peuples et des nations. Il a enfin demandé que les droits des personnes vulnérables, les minorités et les personnes d'ascendance africaine soient protégées en Ukraine.

M. ANTONIO RODRIGUE (Haïti) a qualifié d'extrêmement préoccupante la tragique situation en Ukraine à la suite de l'invasion injustifiée de la Russie. Il a lancé un appel pour que les efforts diplomatiques s'intensifient en faveur d'une solution pacifique, dans le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Il a encouragé les pourparlers déjà entamés au Bélarus, invitant les pays européens à continuer d'accueillir dignement les milliers de réfugiés qui frappent à leurs portes. Enfin, le délégué a demandé une pleine application des principes fondamentaux du droit international humanitaire.

M. VILIAMI VAʻINGA TŌNĒ (Tonga) a appuyé le projet de résolution dont est saisie l'Assemblée générale. Il a déclaré que contrairement à la récente catastrophe naturelle qui a frappé son pays, la tragédie que connait l'Ukraine est d'origine humaine et aurait pu être évitée. Il a demandé à l'ONU, aux ONG, à la société civile, aux organes régionaux et aux États Membres de venir en aide à l'Ukraine, pour ensuite faire part de son appui au dialogue et aux négociations. Il a également fait appel à la bonne conscience de toutes les parties pour rechercher tous les moyens possibles de désamorcer la situation et reprendre le chemin de la diplomatie, avant d'implorer les deux parties à envisager un cessez-le-feu immédiat et un accès humanitaire sûr aux zones touchées.

Mme VICTORIA LIETA LIOLOCHA (République démocratique du Congo) a plaidé pour la voie de la désescalade et le choix de la diplomatie dans la crise ukrainienne, mettant en garde contre les conséquences humanitaires et économiques du conflit. Elle a souhaité que l'empathie en faveur des déplacés et réfugiés d'Ukraine se fasse sans discrimination, avant d'appeler les parties à œuvrer pour la paix.

M. NNAMDI OKECHUKWU NZE (Nigéria) a réaffirmé l'attachement de son pays à un ordre mondial fondé sur des règles pour notre sécurité commune. La violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ou de toute autre nation, y compris toute occupation ou annexion illégales sont inacceptables, a-t-il tranché. L'invasion de l'Ukraine a des implications pour nous tous, a souligné le représentant, mais surtout pour le peuple ukrainien. Il est important que toutes les parties concernées entament des pourparlers directs pour mettre fin à cette guerre, a-t-il souhaité en leur rappelant leur responsabilité de protéger la population civile. Le Nigéria plaide pour un règlement pacifique de ce différend, a-t-il conclu.

M. JOYKER NAYECK (Maurice) a dit que son pays ne dispose pas d'armée et est très attaché à la Charte. Nous avons foi en l'ONU, a dit le délégué, en se disant très préoccupé par la crise en Ukraine. Il a rappelé que l'emploi de la force contre tout État est incompatible avec ladite Charte, appelant à œuvrer pour que ce siècle soit exempt de violence. « Nous sommes tous des êtres humains, nous aspirons au bonheur et ne voulons pas souffrir. » Le délégué a en outre encouragé les pourparlers déjà entamés. « Restons unis pour une paix durable. »

M. TAREK LADEB (Tunisie) s'est dit très inquiet par l'impact de la dangereuse escalade militaire en Ukraine sur les civils et la stabilité de la région. Face à cette situation, il a exhorté les parties à instaurer immédiatement un cessez-le-feu pour éviter d'autres souffrances humaines. Le cessez-le-feu et la désescalade sont essentiels, a martelé le représentant avant d'appeler à un règlement viable et durable du différend par des moyens pacifiques. Il a insisté sur la pertinence des accords de Minsk et de la résolution 2202 (2015) du Conseil de sécurité. Il a espéré que la reprise des pourparlers entamés hier entre la Fédération de Russie et l'Ukraine interviendra dans les plus brefs délais, afin d'obliger les parties à honorer leur obligation d'opérationnaliser les accords conclus et à participer de manière constructive à la recherche d'un règlement durable du différend. Le respect par tous des principes et buts de la Charte des Nations Unies est la base fondamentale du maintien de la paix et de la sécurité internationales ainsi que l'une des composantes essentielles de l'action multilatérale et de la faculté de l'ONU de mener à bien les tâches pour lesquelles elle a été créée, a souligné le représentant.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a regretté les conséquences du conflit armé en Ukraine et s'est inquiété des menaces qui pèsent sur la sécurité de la région en appelant les parties à faire preuve de retenue. Il faut parvenir à un règlement pacifique de ce conflit, a-t-elle souhaité avant de rejeter l'utilisation de la force contre la souveraineté et intégrité territoriale d'un pays. Attachée à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans les frontières internationalement reconnues, elle a appelé les parties à trouver une solution dans le cadre des mécanismes existants et en tenant compte des préoccupations de toutes les parties.