11/20/2024 | News release | Distributed by Public on 11/20/2024 15:08
Parmi les points contentieux, la source des centaines de milliards, voire des milliers de milliards de dollars, qui, selon les pays en développement, seront nécessaires pour s'adapter à l'évolution rapide du climat.
Il s'agit de savoir si ces fonds proviendront des gouvernements, des banques multilatérales ou du secteur privé.
Pendant ce temps, en marge des négociations de la COP29, le besoin urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de s'adapter à un climat qui change, d'atténuer les effets de la crise et de protéger les populations contre des événements météorologiques catastrophiques font partie des thèmes abordés dans les nombreux discours prononcés par des responsables gouvernementaux, des chefs d'agences des Nations Unies, des experts du climat et des dirigeants de la société civile.
Abritant la moitié de la population mondiale et devant compter 2,4 milliards d'habitants supplémentaires au cours des 20 prochaines années, les villes contribuent de manière significative aux émissions mondiales tout en subissant de manière disproportionnée les effets du changement climatique.
Selon le dernier rapport sur les villes du monde, d'ONU-Habitat, l'agence des Nations Unies chargée des établissements humains et du développement urbain durable, des milliards de personnes vivant actuellement dans les villes pourraient subir une augmentation supplémentaire de la température d'au moins 0,5 degré Celsius d'ici à 2040.
Dans le même temps, les mesures visant à compenser l'impact du changement climatique sur les populations urbaines ne sont toujours pas à la hauteur de l'ampleur et de l'intensité des défis auxquels les villes sont confrontées.
S'adressant mercredi à une réunion ministérielle dans le cadre de la COP29, Anaclaudia Rossbach, la Directrice exécutive d'ONU-Habitat, a mis en garde contre le fait que le développement urbain rapide et non planifié constitue une menace pour la biodiversité, l'environnement et la sécurité alimentaire.
Il entraîne également une fragmentation sociale et une détérioration financière. Alors que le secteur de la construction représente 40 % des émissions de gaz à effet de serre, la cheffe d'ONU-Habitat a déclaré qu'il fallait construire 96 logements par jour pour atteindre les Objectifs de développement durable d'ici à 2030.
Un financement adéquat et une coopération à tous les niveaux sont donc nécessaires pour relever ce double défi.
« Il n'y a qu'une seule voie à suivre, une voie que nous empruntons collectivement, où les besoins sociaux, urbains et climatiques sont traités harmonieusement sur une base économique solide », a souligné Mme Rossbach.
« Oui, nous avons besoin de plus de financements pour les villes. Nous devons planifier et établir des priorités. Les terres sont rares et doivent remplir leurs fonctions sociales et écologiques. Les besoins sociaux et en matière de logement sont immenses », a-t-elle ajouté. « Nous prenons soin des gens ; les gens prennent soin de la planète. Et nous ne devrions laisser personne de côté ».
Lors d'une session parallèle, les intervenants ont évoqué un problème persistant qui pourrait sérieusement entraver de nombreux efforts visant à lutter contre les effets du changement climatique dans les villes et ailleurs.
Selon le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), les émissions mondiales ont augmenté de 1,3 % en 2023, alors qu'elles auraient dû diminuer.
« Pour limiter le réchauffement à 1,5°C, les contributions nationales actualisées - les engagements climatiques pris par chaque pays - devraient permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 42 % d'ici 2030 et de 57 % d'ici 2035 », a déclaré la Directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen.
Elle a souligné que 52 % de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre proviennent de 25 mégapoles, dont Shanghai, Pékin, Tokyo, Moscou et New York.
« Cela signifie que les mesures que vous prenez pour fixer des normes d'efficacité énergétique, déterminer les sources d'énergie, gérer les déchets et les émissions de méthane, améliorer les transports publics, encourager la mobilité électrique et promouvoir des villes accueillantes pour les piétons peuvent avoir un impact considérable », a-t-elle dit aux maires du monde entier réunis pour l'événement.
Pour la première fois, la question du tourisme est débattue lors d'une Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans le contexte de son impact sur le climat.
En 2023, le secteur du tourisme s'est remis du marasme de la pandémie de COVID-19, les arrivées internationales ayant rebondi à près de 90 % des niveaux d'avant la pandémie. Cette année-là, le secteur a contribué à hauteur de 3 % au produit intérieur brut (PIB) mondial, soit 3.300 milliards de dollars, et a employé une personne sur dix dans le monde.
Dans un entretien avec UNifeed, Mme Andersen a réitéré son appel aux parties prenantes de la COP29 pour qu'elles veillent à ce que l'industrie du tourisme réduise son empreinte carbone.
« Nous devons comprendre que le secteur du tourisme est affecté par le changement climatique. Il est donc à la fois victime et acteur du changement climatique. C'est pourquoi il est très important de mettre l'accent sur le tourisme pour la première fois dans le cadre d'une conférence des parties », a-t-elle dit.
Selwyn Hart, Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l'action climatique, a rappelé aux participants à la COP29 que l'humanité dispose déjà des connaissances et des outils nécessaires pour lutter efficacement contre le changement climatique.
« Une révolution dans la transition vers les énergies renouvelables est déjà en cours. Elle ne peut être arrêtée », a-t-il déclaré. « Cependant, la question reste de savoir si la vitesse de cette transition permettra d'éviter les pires conséquences. Et deuxièmement, si elle sera suffisamment équitable pour réduire les inégalités au sein des pays et entre eux ».
Les résultats des négociations de Bakou apporteront des réponses à certaines de ces questions.
Les pourparlers de Bakou sont axés sur l'adoption d'un nouvel objectif de financement de la lutte contre le changement climatique, qui donnera aux pays, en particulier aux plus vulnérables, les moyens de prendre des mesures plus énergiques pour lutter contre le changement climatique. Des milliers de milliards de dollars sont en jeu, dont les pays en développement ont besoin pour atténuer les effets du changement climatique et s'adapter à des conditions qui évoluent rapidement.
N'utilisez pas le mot donateur. Cela implique la charité. Il y a une dette climatique qui doit être payée
Selon le PNUE, Cédric Schuster, Président de l'Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a déclaré mardi que « la priorité absolue est une allocation minimale de 39 milliards de dollars par an pour les petits États insulaires en développement et de 220 milliards de dollars par an pour les pays les moins avancés, en termes d'équivalents-subventions. Tout texte [final] qui n'inclurait pas ces aspects ne serait pas acceptable pour ces groupes ».
Le ministre sierra-léonais de l'Environnement et du Changement climatique, Jiwoh Abdulai, a insisté sur la préoccupation de nombreux pays en développement, à savoir la forme que devrait prendre cet argent.
N'utilisez pas le mot « donateur », a-t-il déclaré mardi. « Cela implique la charité. Il y a une dette climatique qui doit être payée. Nous parlons de vies et de moyens de subsistance. Nos concitoyens paient de leur vie ».
Les discussions ont également porté sur la définition même de « pays en développement ». Certains négociateurs ont fait valoir que des pays comme la Chine ou certains États du Golfe n'entrent plus dans cette catégorie, étant donné la croissance de leurs économies depuis l'adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en 1992.
Cecilia Kinuthia-Njenga, Directrice de la division de l'appui intergouvernemental et du progrès collectif de la CCNUCC, a fait remarquer que chaque délégation arrive à la COP29 avec ses aspirations et ses espoirs.
« Dans le multilatéralisme, les résultats sont parfois différents de ce qu'un pays imagine. Cela souligne l'importance de la flexibilité, de la coopération et de la volonté de s'adapter à l'évolution des circonstances et des relations internationales », a-t-elle déclaré.
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