12/12/2024 | News release | Distributed by Public on 12/12/2024 14:38
« Un gentleman, c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse…. mais qui n'en joue pas » Cette phrase pourrait être un chef d'œuvre d'humour britannique. Pourtant son auteur était bien français. Il s'agissait de Pierre Desproges. Un maître trop tôt disparu.
Si on avait deux sous de mauvais esprit (ce qui n'est pas le genre de la maison comme le savent les lecteurs assidus), si Pierre Desproges était encore vivant, il aurait peut-être dit « un gentleman est quelqu'un qui sait jouer de l'orgue, mais qui n'en joue pas ». Notamment lors de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Comprendront ceux qui auront été littéralement saisis par l'interprétation d'une partition probablement posée à l'envers lors de la cérémonie retransmise en mondovision. À moins qu'il n'eût été question du générique du film « La famille Addams ».
Parfois il y a une distinction à faire entre savoir et pouvoir même si nos amis belges utilisent parfois un mot pour l'autre pour exprimer la même idée.
Par extension, ce n'est pas parce qu'on sait ou peut faire quelque chose, qu'il faut le faire. Mais y échappons-nous vraiment ? Nos erreurs ne seraient-elles pas, dans la majorité des cas, le résultat d'actes que nous savions pertinemment qu'il ne fallait pas les commettre ? Une mauvaise affaire, un mauvais contrat, une situation détestable, des travaux ratés, un mariage…
C'est curieux car ça se décline très bien sur des tas d'autres choses : la création d'une taxe sur les infrastructures en Alsace, puis dans le grand Est, ou des obligations d'affichage des émissions de gaz à effet de serre sous peine de très lourdes amendes, la réglementation sur les ombrières ou les autocollants « angles morts ». Faut-il vraiment inventer toutes sortes de réglementations de plus en plus absurdes.
Plus d'actualité encore : ce que permet la Constitution. Si le texte le permet, s'il dit qu'on peut, pourquoi ne pas le faire ? Pour illustration : la dissolution de l'Assemblée nationale, le temps pris à former des gouvernements, des approches innovantes de la notion de gestion des affaires courantes, puis la motion de censure, et bientôt la discussion d'une loi dite « spéciale ».
Il y aurait presque dans tout cela un aspect très enfantin. « T'es pas cap' ! ».
« Si je suis cap ! tu vas voir ». À l'école, ça se finit à l'infirmerie avec des bleus, des bosses, et les genoux en sang.
Mais hors de l'école, cela peut finir en crise économique, financière, sociale voire pour les plus énervés, en guerre.
Essayons de rester positifs. (C'est bientôt Noël).
Le meilleur moyen de gagner dans des jeux dangereux, c'est d'abord de ne pas y jouer.