Déclaration – Sauver des vies grâce à la solidarité et au partenariat : comment l’OMS/Europe a collaboré avec l’Union européenne pour lutter contre la COVID-19

Si les partenariats en santé sont fondamentaux dans les meilleurs moments, ils sont absolument indispensables lors de crises telles que la pandémie de COVID-19.

Alors que la pandémie semble disparaître progressivement de notre mémoire, notamment dans les États membres de l'OMS en Europe et en Asie centrale, nous devons rappeler que les partenariats et la collaboration sont plus essentiels que jamais. Ils nous aident en effet à faire face aux urgences sanitaires auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui, et à mieux nous préparer à celles qui se profilent à l'horizon et surviennent plus rapidement que jamais.

Un exemple frappant de cette collaboration est le partenariat fiable existant entre l'OMS/Europe et l'Union européenne (UE), fondé sur notre engagement commun à protéger la santé et le bien-être de tous les habitants de cette région.

Ce partenariat mérite d'être reconnu pour avoir sauvé des vies pendant l'une des plus grandes urgences sanitaires depuis des générations. Il dépasse cependant le cadre des situations d'urgence pour englober un éventail de priorités en matière de santé publique, en renforçant les systèmes de santé dans leur ensemble.

Les efforts que nous menons conjointement et de manière constante couvrent de nombreuses initiatives en matière de santé, allant de l'exploitation des technologies numériques et des solutions innovantes à la réduction des méfaits induits par la consommation d'alcool.

Ce partenariat s'est renforcé au fil des ans, comme en témoigne notre soutien au déploiement des vaccins contre la COVID-19 dans les pays du Partenariat oriental, un projet qui s'achève ce mois-ci après 4 ans d'existence. Cette initiative constitue un excellent exemple de notre coopération efficace dans le cadre de projets financés par l'UE, qu'il s'agisse de projets passés ou en cours.

Notre intervention immédiate face à la pandémie de COVID-19 dans les pays du Partenariat oriental (Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Géorgie, République de Moldova et Ukraine) a été rendue possible grâce au projet Solidarité pour la santé financé par l'UE, une initiative conjointe qui a permis de répondre à des besoins urgents tels que l'obtention d'équipements de protection individuelle et la formation des travailleurs de la santé et des intervenants de première ligne à la prévention de l'infection par la COVID-19.

Cette première étape cruciale a permis de se préparer à la tâche complexe du déploiement des vaccins contre la COVID-19 une fois ces derniers disponibles.

En 2021, alors que les pays luttaient contre les deuxième et troisième vagues dévastatrices de la pandémie de COVID-19, la perspective de la vaccination nous offrait l'espoir d'un soulagement. Les programmes de vaccination des pays du Partenariat oriental ont été confrontés à des défis importants pendant la pandémie pour maintenir une couverture élevée avec les vaccins systématiques et introduire les vaccins contre la COVID-19.

Dans les 6 pays du Partenariat oriental, l'accès aux vaccins et leur inoculation à des populations diverses réparties sur de vastes distances ont posé des problèmes logistiques et opérationnels sans précédent, le tout dans un contexte de perturbations importantes des services de santé publique essentiels, y compris la vaccination systématique.

Les dernières études montrent que les vaccins contre la COVID-19 ont, à ce jour, sauvé environ 1,6 million de vies dans la Région européenne de l'OMS depuis le début de leur déploiement à la fin de l'année 2020 - une nouvelle preuve de leur efficacité.

Cependant, l'accès aux vaccins contre la COVID-19, en partie grâce au mécanisme COVAX, n'était qu'une première étape. La préparation de l'arrivée des vaccins et de leur utilisation efficace a nécessité une action sur plusieurs fronts, notamment pour garantir l'acceptation du public, établir des cadres juridiques et réglementaires, organiser la logistique de la chaîne d'approvisionnement, renforcer les capacités de surveillance, gérer les données relatives à la vaccination et contrôler l'innocuité des vaccins.

Cet effort a donné lieu à un large éventail d'activités, allant de l'acquisition d'équipements essentiels de la chaîne du froid pour le transport et le stockage des vaccins, à la réalisation d'études sur les aspects comportementaux afin de recenser les obstacles à la vaccination.

Fort de son budget de 42 millions d'euros, le projet mené conjointement par l'UE et l'OMS dans les pays du Partenariat oriental fut une véritable bouée de sauvetage, en aidant les pays à se préparer aux vaccins contre la COVID-19 et à les déployer, tout en contribuant à renforcer les systèmes nationaux de vaccination et à améliorer les capacités du personnel de santé à dispenser des services de vaccination. En accordant la priorité aux sujets les plus à risque, notamment les professionnels de santé, les personnes âgées et celles souffrant d'affections préexistantes, ce projet visait à opérer des changements durables bien au-delà de la pandémie.

En réponse aux nouveaux défis posés par le conflit en cours en Ukraine, le projet a été adapté afin de répondre aux besoins émergents provoqués par la crise, démontrant ainsi la résilience et la souplesse de notre partenariat.

Dans la Région européenne de l'OMS, y compris dans les pays du Partenariat oriental, les poches de sous-vaccination et de vulnérabilité aux maladies à prévention vaccinale ont été encore attisées par la pandémie, entraînant des flambées de rougeole et de coqueluche au cours de l'année écoulée. Grâce aux efforts de collaboration déployés ces 4 dernières années, nous avons réussi à renforcer la capacité de chaque pays à parvenir à une couverture vaccinale systématique élevée et à la maintenir, ainsi qu'à agir rapidement face aux urgences de santé publique.

En outre, nous avons introduit des modules pédagogiques pour aider les enfants, et par extension le grand public, à mieux résister à la désinformation sur les vaccins, contribuant ainsi à un accès plus équitable aux bénéfices de la vaccination, comme l'ambitionne le Programme européen pour la vaccination à l'horizon 2030.

En fin de compte, la prévention des flambées épidémiques par la vaccination est fondamentale pour protéger la santé publique et la stabilité de notre Région.

J'exprime ma gratitude à nos collègues de la Direction générale du voisinage et des négociations d'élargissement de l'UE (la DG NEAR) pour cette occasion inestimable qui nous est donnée de collaborer à la réalisation de cet objectif essentiel. Alors que nous contemplons l'avenir et examinons les défis inévitables qui nous attendent en cette ère de permacrise, je suis convaincu que notre partenariat avec l'UE continuera à se développer et à profiter à l'ensemble de la Région européenne de l'OMS.