Ministry of Europe and Foreign Affairs of the French Republic

10/31/2024 | Press release | Distributed by Public on 10/31/2024 11:50

Q&R - Point de presse live (31.10.24)

Q - Est-ce que le ministre Barrot a prévu un voyage, un déplacement au Chili - avant ou après le sommet du G20 à Rio ?

R - Il y a effectivement un sommet du G20, mais qui est un sommet qui concerne les chefs d'État et de gouvernement. Pour le moment, je ne peux pas vous confirmer de visite de Jean-Noël Barrot au Chili, mais nous vous tiendrons au courant le moment venu, s'il devait y avoir une telle visite.

Q - Est-ce que, soit avec cette aide humanitaire que vous avez mentionnée, soit dans les prochains jours, il y aura des déplacements des officiels français au Liban pour continuer les négociations, ou en Israël, ou dans la région ?

R - Effectivement, je mentionnais l'aide humanitaire qui va arriver dans les prochaines heures à Beyrouth parce que c'est la première traduction concrète des engagements qui ont été pris lors de la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban qui s'est tenue le 24 octobre dernier à Paris. C'est le premier livrable de cette conférence. Bien évidemment, cette conférence avait un volet humanitaire mais avait aussi, et vous avez raison de le souligner, un volet plus diplomatique. Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères est très fortement impliqué depuis des semaines sur ce sujet. Il a déjà effectué une visite au Liban. Il a déjà effectué une tournée dans la région. Je n'ai pas d'indications particulières sur une éventuelle prochaine visite. Mais ce qui est certain, c'est que la mobilisation du Ministre reste pleine et entière, sachant que, sur le fond, il y a toujours des choses qui restent sur la table. Je rappelle que l'initiative franco-américaine est toujours sur la table, celle qui avait été proposée fin septembre dans le cadre de la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies. Et cette initiative, encore une fois, est un point de départ pour obtenir un cessez-le-feu et, au-delà, arriver à un règlement diplomatique de la situation - règlement diplomatique qui, comme je l'ai indiqué à plusieurs reprises, doit permettre de garantir l'unité et la souveraineté du Liban, dans le cadre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. La pleine application de cette résolution passe évidemment par une cessation immédiate des hostilités de part et d'autre. C'est ce qu'a rappelé le Ministre lors de la conférence de presse à l'issue de la conférence sur le Liban le 24 octobre dernier. Ces objectifs sont toujours d'actualité et la mobilisation du Ministre est toujours entière sur ce sujet. Donc, pour répondre très précisément à votre question, nous reviendrons vers vous le moment venu, s'il devait y avoir une annonce d'un déplacement dans la région.

Q - Quelle est la position de la France sur les demandes israéliennes de modifier ou d'élargir la résolution 1701 ? Vous avez évoqué votre initiative commune avec les Américains : quel est l'état d'avancement de cette initiative aujourd'hui ?

R - Sur l'initiative commune avec les États-Unis, l'état d'avancement, c'est que c'est une c'est une initiative qui a été posée sur la table, encore une fois, fin septembre, conjointement entre la France et les États-Unis. Nous avons avec les États-Unis des relations très régulières, et notamment le Ministre avec son homologue Blinken. Les Américains ont été très actifs dans le cadre de la conférence que nous avons organisée le 24 octobre dernier, puisqu'ils ont apporté une contribution de 300 millions de dollars. La proposition franco-américaine est toujours sur la table et ça, c'est un point qui est extrêmement important. Après, c'est une proposition qui doit faire l'objet de discussions. Il faut juste rappeler, en fait, l'objectif de cette déclaration, qui est encore une fois d'obtenir un cessez-le-feu et un arrêt des hostilités de part et d'autre pour pouvoir enclencher une dynamique diplomatique qui permettrait la résolution du conflit. Donc c'est une proposition qui est toujours sur la table, qui est susceptible de faire l'objet de discussions et elle reste active.

Sur votre première question, sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, c'est une résolution qui nous semble équilibrée dans la manière dont elle propose un cadre basé sur un arrêt des hostilités et qui permet, d'une part, au Liban de retrouver sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire, et d'autre part, qui garantit à Israël des garanties de sécurité. Donc pour le moment, notre objectif, c'est avant tout de mettre en œuvre la résolution dans son état actuel et de faire en sorte qu'elle puisse être appliquée de manière pleine et entière, dans la mesure où elle constitue un cadre qui est, selon nous, le cadre le plus pertinent pour pouvoir obtenir une stabilisation de la situation.

Q - Demain c'est l'anniversaire du début de la guerre d'indépendance d'Algérie. Il y a eu des tensions récemment entre les deux pays, et la visite du président Tebboune n'a pas encore eu lieu en France. Je voulais savoir si une visite au niveau ministériel ou entre les deux présidents aura lieu dans les mois ou les semaines à venir. Et concernant la demande de l'Algérie pour la reconnaissance des crimes coloniaux lors de la colonisation française, est ce qu'il y a eu des échanges entre les deux pays à ce sujet ?

R - La relation entre la France et l'Algérie est extrêmement dense. Pour répondre à votre question, sur le point de savoir s'il y a des visites ministérielles qui sont prévues de part et d'autre, pour le moment non, mais je ne doute pas qu'il y en aura et nous reviendrons vers vous le moment venu pour vous donner des indications à ce sujet. Il y a eu, dans le cadre de la relation bilatérale entre la France et l'Algérie, une déclaration d'août 2022, la Déclaration d'Alger, qui a fixé le cadre de notre relation avec l'Algérie. Elle constitue une feuille de route dont nous étions convenus avec les autorités algériennes, et nous continuons à progresser sur ce chemin. Ce qui est certain, c'est que le dialogue n'est pas toujours facile entre Paris et Alger, mais il est en tout cas indispensable, parce que la France et l'Algérie partagent des intérêts et des préoccupations communes, notamment sur des points de sécurité régionale au Sahel et en Libye.

Sur la question du travail mémoriel, le Président de la République a annoncé qu'il continuait de vouloir avancer. Il a reçu le 19 septembre dernier la partie française de la commission franco-algérienne d'historiens, qui travaille depuis 2 ans pour réconcilier les mémoires. Donc c'est un travail qui est en cours, c'est un travail qui continue et c'est un travail qui est important, parce qu'encore une fois, nous avons une relation extrêmement dense avec l'Algérie.

Sur votre point, sur les crimes de la colonisation et sur d'éventuels échanges franco-algériens sur le sujet, je vous renvoie aux déclarations du Président de la République, qui a toujours dit, au cours de différentes interviews, lors de différents discours, que les dossiers mémoriels étaient une priorité et que c'était des dossiers qu'il fallait ouvrir de manière commune avec les Algériens. C'est la raison pour laquelle il y a cette commission franco-algérienne d'historiens. C'est elle qui doit fixer le cadre et avancer sur des travaux en matière de mémoire.

Q - J'avais une question sur Euronaval. Au vu de la décision hier par le tribunal de commerce de Paris, qui a ordonné aux organisateurs de suspendre l'exécution des mesures adoptées à l'encontre des sociétés israéliennes exposantes, je me demandais si vous aviez un commentaire ? Si j'ai bien compris, le gouvernement, le 15 octobre, avait validé la participation des délégations israéliennes au salon, sans stands ni exposition de matériels. Donc ça semble aller à l'encontre du souhait émis par le gouvernement…

R - La position de départ sur le sujet d'Euronaval, c'est qu'il n'était pas question d'interdire la participation d'entreprises israéliennes au salon Euronaval, que ce soit l'accès, la visite ou la tenue de réunions. Rien dans ce qui était la position du gouvernement ne pouvait être assimilé à un boycott à l'encontre des entreprises israéliennes qui souhaitaient participer à Euronaval. Il y avait simplement une mise en cohérence entre ce qui a toujours été le principe de la France, du soutien à Israël dans son droit à se défendre et qui n'a jamais souffert aucune exception - c'est la raison pour laquelle nous avons toujours continué à exporter des éléments pour le dôme de fer ; mais il était important pour le gouvernement français de prendre cette décision en cohérence avec les positions qui ont été rappelées par ailleurs, à savoir que la France a toujours appelé clairement à un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, en indiquant que c'était la seule manière d'enrayer l'escalade et de parvenir à la paix. Dans ce contexte-là, il avait semblé cohérent de ne pas donner lieu à une quelconque promotion d'armes qui auraient été utilisées à Gaza et au Liban. C'était la restriction qui avait été posée. Donc toutes les entreprises israéliennes qui produisent de l'armement, qui ne sont pas des armements offensifs utilisés sur le théâtre des opérations à Gaza et au Liban, étaient les bienvenues. Nous avons bien pris note de la décision du tribunal de commerce de Paris du 30 octobre dernier, et comme pour toute décision de justice, nous nous conformerons à la décision qui a été rendue.

Q - Permettez-moi de revenir sur la question de ma collègue, et j'ai une autre question sur le Liban. Est-ce que vous pouvez être plus clair ? Le lundi, ce salon va s'ouvrir. Est-ce que le gouvernement français va autoriser les sociétés israéliennes à exhiber leurs produits ?

R - Je pense que je vous ai déjà exposé assez clairement quelle était la position du gouvernement, au regard notamment de cette décision du tribunal de commerce de Paris. Encore une fois, on s'y conformera. Pour de plus amples détails et explications, je vous renvoie vers le ministère des armées qui pourra vous donner les éclaircissements que vous souhaitez.

Q - Merci beaucoup. Au sujet du Liban, il y a comme un petit peu d'optimisme, malgré le fait que la guerre continue entre Israël et le Liban. Il y a des tractations diplomatiques, il y a, disons, une tentative américaine pour que cette guerre s'arrête le plus tôt possible. Hier ou avant hier, j'ai entendu un responsable israélien qui disait que d'ici quelques jours, la guerre contre le Liban, ça va s'arrêter. À quel point et à quel niveau la France participe à ces négociations pour qu'on mette fin à cette guerre israélo-libanaise ?

R - La France, comme j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, est très active, en tout cas sur le dossier. Elle est très active diplomatiquement dans les différentes enceintes où le sujet est abordé. C'est le cas aux Nations unies, puisque la France a notamment demandé des réunions du Conseil de sécurité sur ce sujet-là. La France est active avec l'ensemble des pays qui sont impliqués. Je vous rappelais tout à l'heure la déclaration franco-américaine et la proposition franco-américaine de cessez-le-feu. La France a organisé cette Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui encore une fois avait un volet humanitaire, mais aussi un volet diplomatique et un volet de soutien à la souveraineté du Liban. La France essaie de faire œuvre utile et d'être la plus proactive possible pour pousser l'agenda qui est le nôtre, à savoir l'obtention d'un arrêt des hostilités et la promotion d'une solution diplomatique basée sur la résolution 1701. On essaie d'être le plus dynamique possible avec l'idée d'arriver à une solution qui soit basée sur l'arrêt des hostilités et l'application de la résolution 1701.

Q - Pardonnez-moi, je vais encore insister sur le même sujet, parce que vous avez dit plusieurs fois que la proposition de septembre est un point de départ. Pour vous, vous avez bien expliqué : c'est d'abord le cessez-le-feu, après le règlement. Or, la dynamique américaine maintenant, elle est complètement inversée : c'est d'abord le règlement, et après un cessez-le-feu. Donc là, je ne vois pas trop bien comment votre proposition est encore un point de départ et quel rôle vous jouez.

R - La proposition qui a été posée sur la table au mois de septembre est une initiative qui a été proposée conjointement avec les États-Unis. Les États-Unis sont aussi en faveur d'un arrêt des hostilités. Après, je ne vais pas faire de commentaires sur vos propos, mais simplement, il y a quand même, d'abord une nécessité de cessation des hostilités, avant de pouvoir envisager une solution qui serait l'application complète de la résolution 1701.

Q - J'ai une question sur le déploiement de troupes de la Corée du Nord en Russie. Est-ce que la France a, jusqu'ici, confirmé la présence de ces militaires nord-coréens sur le territoire de l'Ukraine ?

R - Nous ne l'avons pas confirmé. Nous avons simplement compris, et nous avons eu la confirmation, qu'il y avait effectivement des troupes de Corée du Nord qui étaient présentes sur le territoire russe, dans la région de Koursk. C'est la raison pour laquelle nous avons convoqué le délégué général de la Corée du Nord à Paris, le 28 octobre dernier, pour lui passer des messages de fermeté. Et nous lui avons notamment indiqué que la présence de troupes nord-coréennes en Russie et potentiellement en Ukraine, sur le théâtre d'opération, serait une nouvelle escalade de la Corée du Nord dans le soutien qu'elle apporte à la guerre d'agression menée par la Russie. Et ça, c'est un point extrêmement important. Et nous lui avons surtout rappelé que la présence de soldats nord-coréens sur le théâtre d'opérations constituerait une menace directe pour la sécurité de l'Europe et la sécurité internationale. Et enfin, nous lui avons dit que c'est une internationalisation du conflit qui est inédite, puisque c'est la première fois qu'il y aurait des troupes étrangères qui seraient présentes sur ce théâtre d'opérations, et que cela constituerait une extension assez préoccupante du conflit vers le continent asiatique. Encore une fois, l'implication de la Corée du Nord d'une manière générale, en appui à la Russie, est quelque chose que nous condamnons. Nous l'avons fait quand il s'agissait de soutien matériel, et nous le condamnons à nouveau et de manière assez ferme quand il s'agit d'appui en termes de troupes.

Q - Je me permets de revenir sur vos propos sur la catastrophe en Espagne. Vous avez mentionné 250 pompiers français prêts à partir. Ils sont près de Paris, de quelle région de France ?

R - Je n'ai pas de détails, exactement, sur la localisation de ces pompiers. Ce qui est certain, c'est qu'on a des équipes de pompiers spécialisés dans ces situations qui sont prêts à être déployées si l'Espagne le demande. C'est une proposition qui a été faite aux autorités espagnoles, en disant que nous serions tout à fait disposés à leur apporter notre appui si elles le souhaitaient.