CFIA - Canadian Food Inspection Agency

10/18/2024 | Press release | Distributed by Public on 10/18/2024 12:08

Déclaration commune des donateurs sur l’accès humanitaire au Soudan

Le 18 octobre 2024 - Ottawa (Ontario) - Affaires mondiales Canada

« Le peuple soudanais connaît l'une des pires crises humanitaires au monde. La moitié de la population soudanaise, soit environ 25 millions de personnes, a besoin d'une aide d'urgence. En raison des combats entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR), environ 11 millions de personnes ont été forcées de quitter leur foyer, fuyant la violence et la faim il y a de ça 18 mois. Les femmes et les filles sont confrontées à de graves risques de protection, y compris des violences sexuelles généralisées et d'autres graves violations des droits de la personne.

« En août, la famine a été confirmée dans le camp de Zamzam pour personnes déplacées à l'intérieur du pays, qui abrite plus de 500 000 personnes. Il s'agit de la troisième détermination officielle de la famine au 21e siècle. Le 9 octobre, outre le risque permanent de famine dans les régions du grand Darfour, nous avons été informés que les zones urbaines et rurales du Kordofan du Sud sont désormais exposées à un risque élevé de famine en raison de la poursuite du conflit et des conditions semblables à celles d'un siège.

« Le conflit entre les FAS et les FSR ainsi que l'obstruction systématique des 2 parties aux efforts humanitaires locaux et internationaux sont à l'origine de cette famine. La guerre a chassé les civiles et les civils de leurs foyers. De plus en plus de personnes sont contraintes de recourir à des stratégies d'adaptation dangereuses, les exposant davantage au risque de traite des personnes. Elle a endommagé la production agricole et perturbé les flux commerciaux et le fonctionnement des marchés, ce qui a entraîné une grave détérioration de la production alimentaire et de l'accès à la nourriture.

« Au Darfour, seule une fraction de l'aide nécessaire pour nourrir 7 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë a été autorisée à entrer depuis le mois d'août. Un nombre incalculable de personnes en sont mortes, et de nombreuses autres personnes en mourront. Une augmentation immédiate et coordonnée de l'aide, ainsi qu'un accès humanitaire complet, sûr et sans entrave aux populations dans le besoin sont nécessaires de toute urgence pour atténuer les pertes de vies humaines à grande échelle. Nous condamnons le fait que, malgré l'urgence absolue, les FAS et les FSR persistent à entraver la réponse humanitaire.

« En outre, les obstacles bureaucratiques rencontrés par la Commission d'aide humanitaire, et par l'Agence soudanaise pour les secours et les opérations humanitaires continuent d'entraver l'acheminement de l'aide à l'échelle nécessaire. Les autorités soudanaises doivent reconnaître qu'il est essentiel de travailler en partenariat avec les acteurs humanitaires au Soudan, en leur permettant de répondre aux besoins les plus urgents de manière indépendante et sans entrave. Les obstacles qui visent principalement à faire obstacle à la prestation de l'aide, comme les retards dans la délivrance des visas et des permis de voyage, continueront d'empêcher l'apport d'une aide vitale aux collectivités les plus vulnérables, y compris celles qui cherchent à se mettre à l'abri de l'assaut des FSR à El Fasher, dans le nord du Darfour. Le traitement récent de la mission inter organismes est inacceptable et met en évidence ce modèle de comportement obstructif. Les Nations Unies et leurs partenaires doivent être en mesure de collaborer avec toutes les parties au conflit afin de s'assurer que l'aide vitale parvienne aux personnes qui en ont besoin de toute urgence, où qu'elles se trouvent.

« Les parties ont le devoir de se conformer à leurs obligations au titre du droit humanitaire international afin de protéger les civiles et civils et le personnel humanitaire. Concrètement, cela signifie la levée de toutes les restrictions arbitraires au poste-frontière d'Adré depuis le Tchad, y compris le délai de 3 mois, l'ouverture de tous les itinéraires transfrontaliers possibles sans entrave et l'adoption d'itinéraires pour l'aide humanitaire au-delà des lignes de conflit. À cet égard, nous rappelons l'engagement clair du président du Conseil souverain, le général Al-Burhan, d'atténuer et d'éliminer tous les obstacles auxquels se heurtent les actions humanitaires.

« Nous saluons les récents progrès accomplis lors de la Conférence de Paris pour le Soudan et les pays voisins du 15 avril dernier, ainsi que ceux du groupe Aligned for Advancing Lifesaving and Peace in Sudan dans l'amélioration de l'accès transfrontalier. Nous appelons les FAS et les FSR à collaborer et à respecter leurs engagements et obligations existants pour le bien du peuple soudanais.

« Le mois dernier, les dirigeantes et les dirigeants mondiaux se sont réunis à l'Assemblée générale des Nations Unies pour appeler à la cessation immédiate des hostilités et à une action urgente en soutien au Soudan. Cette action est plus nécessaire que jamais, alors que l'escalade des combats provoque des déplacements, de la destruction et des morts. »

Pays signataires par ordre alphabétique : Allemagne, Canada, la Commission européenne, États-Unis, France, Irlande, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse.