UNOG - United Nations Office at Geneva

08/20/2024 | News release | Distributed by Public on 08/20/2024 11:21

Le Mpox n’est pas le nouveau Covid-19 mais le monde doit lutter contre lui ensemble sur tous les continents (OMS)

Alors que pour la deuxième fois en deux ans, le Mpox est considéré comme une urgence de santé publique de portée internationale, l'agence sanitaire mondiale de l'ONU (OMS) a indiqué mardi que « le Mpox n'est pas le [nouveau Covid-19] ».

Qu'il s'agisse de la nouvelle ou de l'ancienne souche, la variole simienne n'est pas le nouveau coronavirus, car les autorités savent comment contrôler sa propagation, a souligné un haut responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Ce n'est pas la même chose que le Covid-19 et le Mpox peut être maîtrisé », a affirmé lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève, Hans Kluge, le Directeur régional de l'OMS pour l'Europe, appelant également à une action mondiale pour éliminer la variole simienne et éviter que ne se répètent des cycles de panique et de négligence.

Un combat à mener ensemble sur tous les continents

L'OMS se veut rassurante.

« Nous en savons déjà beaucoup sur le clade II. Il nous reste à en apprendre davantage sur le clade I. D'après ce que nous savons, la variole simienne se transmet principalement par contact cutané avec les lésions de la variole, y compris lors des rapports sexuels ».

Pour l'OMS, le monde peut et doit « lutter ensemble contre le Mpox dans toutes les régions et sur tous les continents ».

« Alors, allons-nous choisir de mettre en place les systèmes nécessaires pour contrôler et éliminer la variole à l'échelle mondiale ? Ou entrerons-nous dans un nouveau cycle de panique et de négligence ? La façon dont nous réagissons aujourd'hui et dans les années à venir constituera un test critique pour l'Europe et le monde », a ajouté le Dr Kluge.

Cette précision de l'OMS intervient alors que « chaque mois une centaine de nouveaux cas de clade II du Mpox sont signalés dans la région européenne ». Le cas de la variante a été confirmé la semaine dernière en Suède et est lié à une épidémie croissante en Afrique. « Cependant, l'état d'alerte actuel dû au clade I donne à l'Europe l'occasion de se recentrer sur le clade II », a précisé le Dr Kluge.

© WHO/Guerchom Ndebo
Un agent de santé examine un enfant de deux ans traité pour la variole simienne au nord de Goma, en République démocratique du Congo.

Une lutte fondée sur la science et non sur la peur ou la stigmatisation

Il s'agit ainsi de renforcer la surveillance et le diagnostic. Cela passe aussi par des conseils de santé publique, notamment aux voyageurs, fondés sur la science et non sur la peur, la stigmatisation et la discrimination.

« Acheter des vaccins et des antiviraux pour ceux qui en ont besoin, sur la base d'évaluations stratégiques des risques. En résumé, même si nous renforçons notre vigilance à l'égard du clade I du Mpox, nous pouvons - et devons - nous efforcer d'éliminer une fois pour toutes le clade II en Europe ».

Une façon pour la branche européenne de montrer qu'elle sait comment lutter contre la variole, en adoptant « les mesures nécessaires pour éliminer complètement sa transmission ». Pour y arriver, l'OMS entend adopter le même dispositif qu'il y a deux ans, quand elle a « maîtrisé la variole simienne en Europe grâce à l'engagement direct des communautés les plus touchées, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes».

L'Europe doit d'agir avec solidarité avec l'Afrique

Dans ce combat, l'OMS avait aussi misé sur une surveillance « rigoureuse » et « des enquêtes approfondies sur les nouveaux cas contact ». « Les changements de comportement, les actions de santé publique non discriminatoires et la vaccination contre la variole ont contribué à maîtriser l'épidémie.

« Tirant les leçons de notre succès, nous avons exhorté les gouvernements et les autorités sanitaires à maintenir ces mesures, afin de contribuer à l'élimination de la variole en Europe », a souligné le Dr Kruge.

Selon la branche européenne de l'OMS, c'est sur le continent africain que la nécessité d'une réponse coordonnée se fait le plus sentir. « L'Europe doit choisir d'agir avec solidarité » avec la région africaine de l'OMS et ses États membres touchés, à la fois en ce moment critique et à long terme.

D'autant qu'en 2022, la variole avait montré qu'elle pouvait se propager rapidement dans le monde entier.

La recrudescence du Mpox en République démocratique du Congo (RDC), portée par le clade 1b qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, a incité l'OMS à décréter le 14 août une urgence de santé publique de portée internationale, l'alerte sanitaire le plus élevé.

© WHO/Eugene Kabambi
L'Afrique connaît une augmentation sans précédent des cas de mpox depuis le début de 2024.

Pas de restrictions générales sur les voyages

Cette mise au point de la branche européenne de l'OMS survient au lendemain de la publication d'une note le lundi 19 août, dans laquelle l'OMS a émis de nouvelles consignes pour les pays en proie à une épidémie de Mpox. Il est notamment demandé de renforcer la coordination entre pays.

L'Agence sanitaire mondiale de l'ONU a ainsi recommandé aux pays touchés par le variant de lancer des plans de vaccination dans les zones où des cas sont apparus. L'objectif est de cibler « les personnes à risque d'infection élevé (par exemple, les contacts des cas, y compris les contacts sexuels, les enfants, les travailleurs de la santé et le personnel soignant) ».

dans ce pays où la maladie a déjà fait au moins 570 morts, a déclaré le ministre de la Santé.

Concernant le transport international, l'OMS recommande d'«établir ou renforcer les accords de collaboration transfrontalière concernant la surveillance et la gestion des cas suspects de Mpox, la communication d'informations aux voyageurs et aux entreprises de transports ».

Mais cela doit être mis en œuvre « sans recourir à des restrictions générales sur les voyages et le commerce qui auraient un impact inutile sur les économies locales, régionales ou nationales », souligne l'OMS.