Frappes en Israël et au Yémen : l’ONU souligne le « réel danger » d’une escalade régionale

Le 19 juillet, un drone a frappé un bâtiment résidentiel à Tel Aviv, tuant un civil israélien et en blessant dix autres. Les houthistes ont revendiqué la responsabilité de l'attaque, affirmant qu'il s'agissait de « représailles » à la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Le Secrétaire général de l'ONU a condamné cette attaque meurtrière et s'est inquiété d'une « nouvelle escalade dans la région ». « Depuis, nous avons assisté à de nouveaux échanges, rendant la situation plus précaire », a souligné, lundi, la cheffe des affaires politiques des Nations Unies, Rosemary DiCarlo, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.

Frappes ayant visé le port de Hodeïdah

Le 20 juillet, Israël a mené plusieurs frappes aériennes sur et autour du port yéménite de Hodeïdah, qui, selon Israël, était utilisé par les houthistes comme principale voie d'approvisionnement pour le transfert d'armes iraniennes de l'Iran vers le Yémen. Les frappes auraient fait 9 morts et des dizaines de blessés. L'armée israélienne a déclaré que ces frappes étaient une réponse aux précédentes « attaques terroristes » des houthistes contre Israël au cours des neuf derniers mois.

« L'étendue des dégâts causés au port reste incertaine et les incendies font toujours rage. Cependant, les autorités locales ont indiqué que le port fonctionnait avec une capacité limitée », a souligné Mme DiCarlo, rappelant que le port d'Hodeïdah est une « planche de salut » pour des millions de personnes au Yémen.

Le Yémen dépend fortement des importations de produits essentiels tels que la nourriture, les médicaments et le carburant, la majorité de ces produits arrivant via Hodeïdah.

« Il est essentiel que le port soit ouvert et opérationnel », a estimé la cheffe des affaires politiques, notant que le port de Hodeïdah se trouve dans un centre urbain densément peuplé où vivent des milliers de personnes. « Toute campagne militaire dans son voisinage risque d'avoir des conséquences dévastatrices pour les civils », a-t-elle dit, soulignant que le Secrétaire général de l'ONU continue d'appeler à un maximum de retenue.

Le 21 juillet, l'armée israélienne a déclaré que son réseau de défense aérienne avait réussi à intercepter un missile sol-sol qui s'approchait du territoire israélien depuis le Yémen.

Echanges de tirs de part et d'autre de la Ligne bleue

La cheffe des affaires politiques a également indiqué que les échanges de tirs de part et d'autre de la Ligne bleue qui sépare Israël du Liban, se poursuivaient, risquant de provoquer une nouvelle conflagration régionale. Le 20 juillet, les Forces de défense israéliennes ont déclaré que 40 roquettes ainsi que des drones avaient été tirés à travers la Ligne bleue, blessant deux soldats et déclenchant des incendies.

La semaine dernière, Israël a mené des frappes qui, selon le gouvernement syrien, ont touché des sites militaires dans le sud de la Syrie et une zone résidentielle à Damas. Israël a déclaré qu'il s'agissait d'une réponse au lancement de deux drones depuis la Syrie.

D'autres frappes attribuées à Israël au cours du mois dernier ont été signalées à Tartous, Damas, dans la campagne de Damas et près de la frontière libanaise.

Attaques en mer Rouge

En mer Rouge, les houthistes continuent de lancer des attaques contre des navires commerciaux. À ce jour, l'Organisation maritime internationale (OMI) a vérifié 42 attaques houthistes.

Dans le même temps, les opérations militaires israéliennes se sont intensifiées à travers Gaza ces dernières semaines, entraînant de nouvelles victimes civiles, des déplacements et la destruction d'infrastructures civiles. Et les groupes armés palestiniens à Gaza ont continué de lancer des roquettes sans discernement vers les centres de population israéliens.

« Ces derniers développements montrent le réel danger d'une escalade dévastatrice à l'échelle de la région », a estimé Rosemary DiCarlo.