CBC/Radio-Canada

10/09/2024 | Press release | Distributed by Public on 10/09/2024 09:06

« Nous sommes plus forts ensemble » : l’allocution d’ouverture de Catherine Tait à la conférence Public Broadcasters International

Le 9 octobre 2024, au Centre national des Arts, Catherine Tait, présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada, s'est exprimée sur l'enjeu de la désinformation, sur l'intelligence artificielle au service du bien commun, sur le rapport de proximité des médias publics avec leurs auditoires, et sur les avantages de la collaboration entre médias publics.

(LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI)

Good morning. Bonjour. Bienvenue à PBI!

C'est un immense bonheur pour moi de vous accueillir à Ottawa. J'ai très hâte de vous entendre, et de trouver avec vous des pistes pour relever ensemble les nombreux défis auxquels nous devons tous faire face.

Parce que nous sommes plus forts ensemble. Nous servons des centaines de millions de téléspectateurs et d'auditeurs, aux quatre coins de la planète et dans nos pays respectifs. Notre voix compte et résonne partout dans le monde. Ensemble, nous travaillons à la réalisation d'un même objectif : servir le bien commun et l'intérêt public, tout en assurant le bon fonctionnement de nos démocraties.

J'aimerais d'abord vous parler d'un enjeu qui m'empêche de dormir la nuit.

Plus tôt cette année, Policy Horizons Canada, un laboratoire d'idées ici à Ottawa, a recensé 35 événements possibles ayant le potentiel de perturber profondément la société canadienne.

La perturbation la plus probable? Pas le changement climatique, ni l'effondrement des systèmes de santé, mais bien un monde où « les gens ne peuvent pas dire ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas ».

Nous l'avons vécu durant la pandémie. La mésinformation et la désinformation sur la COVID-19, ses origines, les traitements possibles et l'innocuité des vaccins se sont répandues à la vitesse grand V.

Maintenant que la pandémie est derrière nous, il serait facile de penser que les pires dangers de la mésinformation le sont aussi. Malheureusement, ce n'est tout simplement pas le cas.

Prenons les propos incendiaires sur le Proche-Orient, la guerre en Ukraine, les élections américaines. Il est souvent difficile de discerner la vérité des opinions, les faits de la fiction - particulièrement dans un monde où crier le plus fort possible, et surtout plus fort que ses opposants, est devenu un nouveau mode de communication.

La contamination de notre écosystème par la désinformation sape la confiance des auditoires envers le journalisme. C'est pourquoi, de plus en plus, les gens n'arrivent plus à distinguer le vrai du faux

Alors que pouvons-nous faire?

D'abord, j'aimerais rappeler que nous sommes au front de cette bataille contre la désinformation. De nombreuses études démontrent que les pays dotés de médias publics forts résistent mieux à la désinformation.

Nous parlerons beaucoup d'IA à PBI cette année, à cause de la menace existentielle et du potentiel que présente cette technologie pour chacun de nous et pour nos institutions. Je suis persuadée qu'en tant que médias de service public, nous pouvons montrer l'exemple en utilisant l'IA de manière éthique, afin d'endiguer la mésinformation au lieu de l'alimenter.

Je suis impatiente d'entendre Tim à ce sujet plus tard ce matin, ainsi que la table ronde qui suivra.

Notre présence sur le terrain comme médias publics, au plus près de la population, est notre plus grande force. Nous devons l'exploiter pour consolider notre lien de confiance avec le public dans chacun de nos pays, et unir nos forces contre la désinformation.

La journée d'hier était consacrée aux approches des médias publics pour servir les auditoires autochtones.

Cette journée nous a rappelé que l'une des grandes forces des médias publics est notre proximité avec ces auditoires. D'ailleurs, nous étions ravis d'annoncer la coproduction CBC-ABC d'un balado sur l'artiste anishinaabe Norval Morrisseau et sur la plus importante enquête criminelle au Canada liée au milieu des beaux-arts, déclenchée par la découverte d'œuvres contrefaites lui étant attribuées. Voilà le genre d'histoire incroyable que les médias publics sont en mesure de raconter.

C'est pourquoi cette conférence PBI est si importante. Faire bouger les choses seul, ce n'est pas évident, mais ensemble, nous pouvons y arriver. Voilà ce qui fait de PBI une rencontre si inspirante.

Merci.