11/13/2024 | News release | Distributed by Public on 11/13/2024 04:46
En octobre 2024, l'assemblée générale de CLIMOS, organisée par l'Istituto Superiore di Sanità à Rome, a marqué une nouvelle étape dans la lutte contre les maladies transmises par les phlébotomes, grâce aux efforts de la recherche. L'université de Reims Champagne-Ardenne (URCA), partenaire de CLIMOS via l'unité de recherche ESCAPE, a participé activement aux échanges de cette réunion qui marque la fin de la deuxième année du projet.
CLIMOS, un projet international réunissant 29 partenaires, s'engage dans une approche collaborative impliquant chercheurs, établissements de santé et communautés vulnérables, avec pour but de comprendre l'impact des changements climatiques et environnementaux sur les maladies transmises par les phlébotomes (MSTP). Ce projet vise le développement de solutions de gestion en santé publique, incluant une plateforme interactive pour adapter les stratégies sanitaires face aux MSTP.
Depuis la dernière réunion, des avancées significatives ont été accomplies :
Plus de 35 000 phlébotomes ont été collectés et analysés, permettant l'identification de 93 % d'entre eux au niveau de l'espèce ou du sous-genre, avec 19 taxons (groupes d'espèces similaires) répartis sur sept sous-genres.
La détection du parasite Leishmania a été réalisée dans plusieurs pays européens, et des publications sur les compétences vectorielles de différentes espèces de phlébotomes sont en cours.
Un piège adhésif sémiochimique innovant pour attirer les phlébotomes a été mis au point, et des recherches sont en cours pour identifier des antigènes salivaires recombinants, utiles comme marqueurs d'exposition.
Le déploiement d'un système d'Alerte Précoce (SAP) a également commencé pour fournir aux autorités locales les informations nécessaires à une réponse rapide. Ce système prometteur est possible grâce à sa base de données constamment alimentée par les derniers résultats de la recherche.
Grâce aux efforts conjugués des partenaires, CLIMOS se positionne comme un projet majeur pour la santé publique internationale, répondant aux enjeux de l'adaptation aux maladies émergentes dans un contexte de changement climatique.
Le phlébotome est un petit insecte, mesurant entre 2 et 3 mm, appartenant à la famille des Psychodidae. Malgré sa petite taille, il joue un rôle crucial dans la transmission de maladies parasitaires, notamment la leishmaniose. Les phlébotomes femelles se nourrissent de sang, nécessaire à la maturation de leurs œufs, et c'est à cette occasion qu'elles peuvent transmettre le parasite Leishmania à leurs hôtes, y compris les Hommes. Contrairement à la femelle du moustique, celle du phlébotome ne pique pas, elle coupe les chairs, comme le fait le taon. D'où son nom de « phlébotome », dérivé du préfixe phlébo- (« veine »), avec le suffixe -tome (« coupure »), le « coupe veine ».
Le genre Leishmania est un groupe de parasites unicellulaires microscopiques responsables de la leishmaniose, une maladie qui peut se manifester sous plusieurs formes, allant des lésions cutanées (leishmaniose cutanée) à des formes plus graves affectant les organes internes (leishmaniose viscérale). La transmission du parasite se fait presque essentiellement par la piqûre des phlébotomes infectés. La lutte contre cette maladie nécessite à la fois des efforts de surveillance des vecteurs et des avancées dans les traitements médicaux. En France, on recense environ 15 cas par an, mais certaines personnes peuvent être des porteurs sains. En effet, le parasite ne se manifeste qu'en cas d'immunité faible.