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UNOG - United Nations Office at Geneva

10/07/2024 | News release | Distributed by Public on 10/07/2024 10:19

A Goma, les équipes médicales soutenues par l’OMS se mobilisent face à l’épidémie de mpox

Dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), la vie a changé depuis le début de l'année 2024. Une épidémie de mpox (variole simienne), une maladie autrefois peu connue, sévit dans cette région déjà fragilisée par les conflits armés et les déplacements de populations.

Le Dr Stéphane Hans Bateyi, Coordonnateur provincial du Programme élargi de vaccination (PEV), décrit une situation préoccupante.

Depuis le début de l'année, 753 cas suspects ont été recensés dans le Nord-Kivu, avec 229 cas confirmés et malheureusement deux décès. La ville de Goma, en particulier, subit de plein fouet cette épidémie, qui s'ajoute à une situation humanitaire déjà critique.

Des dizaines de patients ont été guéris

ONU Info
Dr Stéphane Hans Bateyi, Coordonnateur du programme de vaccination dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo.

Malgré ces défis, les efforts des équipes médicales locales portent leurs fruits. Des dizaines de malades ont pu guérir après avoir été pris en charge dans des hôpitaux comme l'hôpital provincial du Nord-Kivu et celui de Nyiragongo. Le rapport de septembre de la division provinciale de la santé fait état de plus de 225 guérisons.

« Nous sommes en pleine épidémie de mpox depuis le début de cette année. Jusqu'à la semaine trente-huit nous avons notifié 753 cas suspects, néanmoins on a eu 229 cas confirmés et malheureusement il y a eu deux décès », déclare le Dr Hans Bateyi.

« Alors pour les cas qui sont malades ils sont pris en charge gratuitement dans les hôpitaux généraux notamment l'hôpital provincial du Nord-Kivu, l'hôpital des Virunga et celui de Nyiragongo. Jusque-là on a eu des dizaines de guéris, de gens qui sont venus à l'hôpital et qui sont guéris », ajoute-t-il.

Témoignage d'une mère

Gisèle Kahindo, une déplacée de guerre qui vit dans le camp de Kanyaruchina à quelques kilomètres de Goma, raconte son expérience.

Mère de trois enfants, elle a dû faire face à l'apparition de gales sur leurs corps. Inquiète, elle les a conduits à l'hôpital où ils ont été pris en charge. Après une semaine de traitement intensif, les médecins ont observé des améliorations et la famille a pu rentrer au camp. Cependant, la guérison n'est pas complète, et Gisèle garde une vigilance constante, prête à retourner à l'hôpital si les symptômes réapparaissent.

« Je vis avec mes enfants, mais un certain matin on s'est réveillé et j'ai découvert des gales sur eux. Quand j'ai vu cela je les ai conduits à l'hôpital. A l'hôpital ils ont dit qu'ils vont les soigner là parce qu'il y avait déjà trop de gales. J'ai fait une semaine à l'hôpital. Après le test sanguin à l'hôpital ils ont vu un changement positif et on nous a libéré pour rentrer à la maison », raconte-telle.

« On m'a aussi donné des médicaments à continuer à appliquer et d'autres à boire. Mais ils m'ont dit que si les gales réapparaissaient encore je dois les ramener à l'hôpital. J'ai demandé comment les protéger des autres. Les médecins m'ont dit que je ne dois pas les interdire de fréquenter les autres enfants. Voilà que nous sommes ici au camp bien que les gales ne soient pas totalement terminées », ajoute-t-elle.

Rôle de l'OMS dans la riposte contre l'épidémie

Le Dr Bateyi souligne le rôle crucial de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans cette lutte contre l'épidémie de mpox. Avec ses directives internationales, l'OMS supervise les efforts pour contenir la propagation de la maladie et assurer une prise en charge appropriée des malades. La vaccination, la surveillance épidémiologique, et la sensibilisation communautaire font partie des stratégies mises en place pour freiner l'épidémie.

« Ce qu'il faut savoir c'est que c'est l'OMS qui est le patron de la santé sur le plan mondial et elle réglemente tout ce que nous faisons sur le plan sanitaire. Cette maladie a été déclarée d'urgence à portée internationale, c'est comme ça que nous devons respecté le règlement sanitaire international pour ne pas propager la maladie », précise le Dr Bateyi.

« C'est dans ce cadre là que l'OMS fait le suivi de la mise en oeuvre de toutes les activités et interventions. Ce n'est pas seulement les interventions de la vaccination mais il y a aussi tout ce que nous avons comme prévention de maladie, enterrement digne et sécurisé, la surveillance épidémiologique, la communication de risque, l'engagement communautaire et la prise en charge holistique nutritionnelle et zoosanitaire de tous les cas de malades », ajoute-t-il.

À Goma, l'espoir subsiste malgré les défis. L'engagement des équipes médicales, soutenues par des organisations internationales, redonne espoir aux habitants qui continuent à se battre pour une vie meilleure, malgré les épreuves multiples qu'ils traversent.