10/31/2024 | Press release | Archived content
Q - Est-ce que, soit avec cette aide humanitaire que vous avez mentionnée, soit dans les prochains jours, il y aura des déplacements des officiels français au Liban pour continuer les négociations, ou en Israël, ou dans la région ?
R - Effectivement, je mentionnais l'aide humanitaire qui va arriver dans les prochaines heures à Beyrouth parce que c'est la première traduction concrète des engagements qui ont été pris lors de la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban qui s'est tenue le 24 octobre dernier à Paris. C'est le premier livrable de cette conférence. Bien évidemment, cette conférence avait un volet humanitaire mais avait aussi, et vous avez raison de le souligner, un volet plus diplomatique. Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères est très fortement impliqué depuis des semaines sur ce sujet. Il a déjà effectué une visite au Liban. Il a déjà effectué une tournée dans la région. Je n'ai pas d'indications particulières sur une éventuelle prochaine visite. Mais ce qui est certain, c'est que la mobilisation du Ministre reste pleine et entière, sachant que, sur le fond, il y a toujours des choses qui restent sur la table.
Je rappelle que l'initiative franco-américaine est toujours sur la table, celle qui avait été proposée fin septembre dans le cadre de la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies. Et cette initiative, encore une fois, est un point de départ pour obtenir un cessez-le-feu et, au-delà, arriver à un règlement diplomatique de la situation - règlement diplomatique qui, comme je l'ai indiqué à plusieurs reprises, doit permettre de garantir l'unité et la souveraineté du Liban, dans le cadre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. La pleine application de cette résolution passe évidemment par une cessation immédiate des hostilités de part et d'autre. C'est ce qu'a rappelé le Ministre lors de la conférence de presse à l'issue de la conférence sur le Liban le 24 octobre dernier. Ces objectifs sont toujours d'actualité et la mobilisation du Ministre est toujours entière sur ce sujet. Donc, pour répondre très précisément à votre question, nous reviendrons vers vous le moment venu, s'il devait y avoir une annonce d'un déplacement dans la région.
Q - J'avais une question sur Euronaval. Au vu de la décision hier par le tribunal de commerce de Paris, qui a ordonné aux organisateurs de suspendre l'exécution des mesures adoptées à l'encontre des sociétés israéliennes exposantes, je me demandais si vous aviez un commentaire ? Si j'ai bien compris, le gouvernement, le 15 octobre, avait validé la participation des délégations israéliennes au salon, sans stands ni exposition de matériels. Donc ça semble aller à l'encontre du souhait émis par le gouvernement…
R - La position de départ sur le sujet d'Euronaval, c'est qu'il n'était pas question d'interdire la participation d'entreprises israéliennes au salon Euronaval, que ce soit l'accès, la visite ou la tenue de réunions. Rien dans ce qui était la position du gouvernement ne pouvait être assimilé à un boycott à l'encontre des entreprises israéliennes qui souhaitaient participer à Euronaval. Il y avait simplement une mise en cohérence entre ce qui a toujours été le principe de la France, du soutien à Israël dans son droit à se défendre et qui n'a jamais souffert aucune exception - c'est la raison pour laquelle nous avons toujours continué à exporter des éléments pour le dôme de fer ; mais il était important pour le gouvernement français de prendre cette décision en cohérence avec les positions qui ont été rappelées par ailleurs, à savoir que la France a toujours appelé clairement à un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, en indiquant que c'était la seule manière d'enrayer l'escalade et de parvenir à la paix.
Dans ce contexte-là, il avait semblé cohérent de ne pas donner lieu à une quelconque promotion d'armes qui auraient été utilisées à Gaza et au Liban. C'était la restriction qui avait été posée. Donc toutes les entreprises israéliennes qui produisent de l'armement, qui ne sont pas des armements offensifs utilisés sur le théâtre des opérations à Gaza et au Liban, étaient les bienvenues. Nous avons bien pris note de la décision du tribunal de commerce de Paris du 30 octobre dernier, et comme pour toute décision de justice, nous nous conformerons à la décision qui a été rendue.
Q - Permettez-moi de revenir sur la question de ma collègue, et j'ai une autre question sur le Liban. Est-ce que vous pouvez être plus clair ? Le lundi, ce salon va s'ouvrir. Est-ce que le gouvernement français va autoriser les sociétés israéliennes à exhiber leurs produits ?
R - Je pense que je vous ai déjà exposé assez clairement quelle était la position du gouvernement, au regard notamment de cette décision du tribunal de commerce de Paris. Encore une fois, on s'y conformera. Pour de plus amples détails et explications, je vous renvoie vers le ministère des armées qui pourra vous donner les éclaircissements que vous souhaitez.
Q - Merci beaucoup. Au sujet du Liban, il y a comme un petit peu d'optimisme, malgré le fait que la guerre continue entre Israël et le Liban. Il y a des tractations diplomatiques, il y a, disons, une tentative américaine pour que cette guerre s'arrête le plus tôt possible. Hier ou avant hier, j'ai entendu un responsable israélien qui disait que d'ici quelques jours, la guerre contre le Liban, ça va s'arrêter. À quel point et à quel niveau la France participe à ces négociations pour qu'on mette fin à cette guerre israélo-libanaise ?
R - La France, comme j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, est très active, en tout cas sur le dossier. Elle est très active diplomatiquement dans les différentes enceintes où le sujet est abordé. C'est le cas aux Nations unies, puisque la France a notamment demandé des réunions du Conseil de sécurité sur ce sujet-là. La France est active avec l'ensemble des pays qui sont impliqués. Je vous rappelais tout à l'heure la déclaration franco-américaine et la proposition franco-américaine de cessez-le-feu.
La France a organisé cette Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui encore une fois avait un volet humanitaire, mais aussi un volet diplomatique et un volet de soutien à la souveraineté du Liban. La France essaie de faire œuvre utile et d'être la plus proactive possible pour pousser l'agenda qui est le nôtre, à savoir l'obtention d'un arrêt des hostilités et la promotion d'une solution diplomatique basée sur la résolution 1701. On essaie d'être le plus dynamique possible avec l'idée d'arriver à une solution qui soit basée sur l'arrêt des hostilités et l'application de la résolution 1701.
Q - Pardonnez-moi, je vais encore insister sur le même sujet, parce que vous avez dit plusieurs fois que la proposition de septembre est un point de départ. Pour vous, vous avez bien expliqué : c'est d'abord le cessez-le-feu, après le règlement. Or, la dynamique américaine maintenant, elle est complètement inversée : c'est d'abord le règlement, et après un cessez-le-feu. Donc là, je ne vois pas trop bien comment votre proposition est encore un point de départ et quel rôle vous jouez.
R - La proposition qui a été posée sur la table au mois de septembre est une initiative qui a été proposée conjointement avec les États-Unis. Les États-Unis sont aussi en faveur d'un arrêt des hostilités. Après, je ne vais pas faire de commentaires sur vos propos, mais simplement, il y a quand même, d'abord une nécessité de cessation des hostilités, avant de pouvoir envisager une solution qui serait l'application complète de la résolution 1701.