Mouvement des caisses Desjardins

01/24/2024 | Press release | Distributed by Public on 01/24/2024 13:16

Nouvelle année, nouveaux signaux accommodants de la part de la BdC 24 janvier 2024

Comme on s'y attendait, la Banque du Canada (BdC) a maintenu le taux des fonds à un jour à 5,00 % aujourd'hui. La dernière hausse de taux de la BdC remonte à juillet 2023.

Plus important encore, le ton adopté dans le communiqué de presse d'aujourd'hui est le plus conciliant depuis un bon moment. La référence à une éventuelle hausse additionnelle au besoin, incluse dans le texte depuis le début 2022, a été retirée. En décembre, le conseil de direction avait indiqué qu'il restait « prêt à augmenter de nouveau le taux directeur si nécessaire ». Même si la BdC continue d'exprimer des préoccupations quant aux risques liés aux perspectives d'inflation, ces craintes ne s'accompagnent plus d'un biais haussier explicite dans le communiqué de presse. Cela dit, dans la déclaration préliminaire à la conférence de presse accompagnant le Rapport sur la politique monétaire (RPM), le gouverneur Tiff Macklem a clairement indiqué que cela « ne veut pas dire que nous avons éliminé la possibilité de relever le taux directeur ».

Pour appuyer ce changement de cap, la BdC a revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB réel d'un bout à l'autre. Selon la banque centrale, « l'économie stagne depuis la mi-2023, et la croissance va probablement demeurer près de zéro au premier trimestre de 2024 ». Le pessimisme de la BdC se reflète dans la révision à la baisse de la croissance annualisée au deuxième semestre de 2023, à environ -0,2 %, comparativement à 0,6 % dans le RPM d'octobre. Cela se traduit par un acquis de croissance plus faible pour 2024. La BdC s'attend également à un début d'année plutôt modeste, avec un PIB réel qui devrait augmenter d'environ 0,5 % seulement (annualisé) au premier trimestre. Ainsi, la prévision de croissance du PIB réel pour 2024 est passée de 0,9 % à 0,8 % (graphique 1). La prévision pour 2025 a également été révisée à la baisse, passant de 2,5 % dans le RPM précédent à 2,4 %. Si ces changements ont entraîné une nouvelle révision à la baisse de son estimation de l'écart de production, la BdC continue de croire que l'économie canadienne évitera une récession « profonde ».

En partie en raison de la détérioration des perspectives économiques dans le RPM de janvier 2024, la BdC a aussi légèrement revu à la baisse ses prévisions d'inflation de l'IPC pour 2024. Elle l'estime maintenant à 2,8 % cette année, comparativement à 3,0 % dans le RPM d'octobre. Cela reflète également le fait que l'inflation globale de l'IPC a été légèrement inférieure aux prévisions précédentes de la BdC pour le quatrième trimestre de 2023 (à 3,3 %, comparativement à 3,4 %). La banque centrale prévoit maintenant que l'inflation se refroidira davantage au premier trimestre de 2024, quoique modestement, pour s'établir à 3,2 %. Cependant, les perspectives d'inflation pour 2025 sont demeurées inchangées à 2,2 %, et l'on s'attend toujours à un retour à la cible de 2 % en 2025. La BdC a aussi indiqué clairement dans le RPM que l'inflation de la composante logement est un important moteur de l'inflation globale sur l'horizon des perspectives et a associé la croissance de la population à l'accélération de l'inflation des loyers. La croissance des salaires demeure également élevée, malgré les signes de refroidissement du marché du travail.