Ministry of Europe and Foreign Affairs of the French Republic

09/25/2024 | Press release | Distributed by Public on 09/26/2024 03:13

Liban – Intervention au Conseil de sécurité de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (New York, le 25 septembre 2024)

Madame la Présidente,

J'ai tenu à demander au nom de la France cette réunion d'urgence. La situation au Liban menace aujourd'hui d'atteindre un point de non-retour. Nous sommes en effet au-delà de l'escalade.

Les frappes israéliennes ont fait de trop nombreuses victimes et le Hezbollah continue de cibler des centres de populations en Israël. Depuis le début de la semaine, les frappes israéliennes ont déjà causé plusieurs centaines de morts civiles, dont des dizaines d'enfants. Ce n'est pas acceptable et je veux dire au nom de la France toute ma solidarité à la population civile libanaise.

Je rappelle que le respect du droit international humanitaire n'est pas une option. Les civils, qu'ils soient libanais ou israéliens, ne doivent jamais être pris pour cibles. Aujourd'hui les tensions entre le Hezbollah et Israël risquent de précipiter la région dans un conflit généralisé. Les conséquences en seraient incalculables. Le Liban, déjà considérablement affaibli, ne se relèverait pas d'une telle guerre. Il est donc urgent que tous les acteurs impliqués s'engagent résolument dans la voie d'une désescalade. Ils doivent enfin mettre pleinement en œuvre la résolution 1701 de notre Conseil. C'est le cadre fixé par le Conseil et agréé par les parties. L'objectif est clair : la fin des hostilités le long de la ligne bleue. Il faut donc que les attaques de part et d'autre cessent. La France est attachée à la sécurité du Liban comme à celle d'Israël.

Je veux saluer ici la contribution décisive des casques bleus engagés au sein de la FINUL. Leur rôle est essentiel. Avec près de 700 soldats, la France y prend toute sa part. Et je rappelle que la protection des casques bleus est également une obligation qui s'impose à toutes les parties à un conflit. La France est mobilisée dans cette perspective, mobilisée pour éviter une guerre régionale.

Mesdames et Messieurs,

Profitons de la présence de nombreux dirigeants à New York cette semaine pour imposer une solution diplomatique et inverser le cycle de la violence.
La guerre n'est pas inéluctable. Une solution diplomatique est possible.
Ces derniers jours, nous avons travaillé avec nos partenaires américains à une plateforme de cessez-le-feu temporaire de 21 jours pour permettre les négociations. Cette plateforme va être rendue publique très rapidement et nous comptons sur les deux parties pour l'accepter sans tarder afin de protéger les populations civiles et permettre qu'une négociation diplomatique s'engage.

Nous avons travaillé avec les parties à définir les paramètres d'une sortie de crise diplomatique sur la base de la résolution 1701.

C'est un chemin exigeant mais c'est un chemin possible. Je le répète : la guerre n'est pas inéluctable.

Nous sommes pleinement mobilisés pour y travailler et je me rendrai dès la fin de semaine à Beyrouth pour y travailler avec les acteurs concernés.

Je vous remercie.