Agence régionale de santé d'Ile-de-France

12/18/2024 | Press release | Distributed by Public on 12/18/2024 02:56

Journée internationale des migrants : l’ARS Île de France soutient la santé des personnes migrantes et réfugiées

Journée internationale des migrants : l'ARS Île-de-France soutient la santé des personnes migrantes et réfugiées

Actualité
18 décembre 2024
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À l'occasion de la journée internationale des migrants, l'Agence régionale de santé Île-de-France réaffirme son engagement pour améliorer la santé de tous. L'objectif de cette journée est de lutter contre les préjugés et les discriminations.

Les personnes migrantes et réfugiées présentent souvent un état de santé particulièrement altéré, conséquence de la précarité et des violences subies dans leurs parcours lors de l'exil. L'ARS Île-de-France intervient pour améliorer l'accès et la continuité des soins des personnes migrantes primo-arrivantes et demandeuses d'asile. Cela se traduit par différentes actions, en commençant par le repérage et la prise en charge, de manière précoce, de la santé physique et mentale des personnes vulnérables.

Des dispositifs spécifiques

Les pôles de soins au sein des Centres d'Accueil et d'Examen des Situations (CAES)

Depuis 2015, l'ARS Île-de-France accompagne la présence de pôles de soins installés dans les CAES destinés au premier accueil des personnes migrantes primo-arrivantes. Au sein de ces structures, des bilans infirmiers d'orientation, organisés sur une base de volontariat, sont réalisés selon un protocole standardisé, afin de repérer les besoins de soins les plus urgents, d'organiser les orientations nécessaires vers les ressources de santé de proximité et de fournir aux personnes un dossier sanitaire pouvant leur être utile par la suite. De tels bilans sont aussi proposés lors d'opérations de mise à l'abri de campement de rue. Ils peuvent être réalisés par toutes les équipes mobiles médico-sociales déployées en Île-de-France.

Un dispositif de prise en charge des troubles psychiques

En parallèle, l'ARS Île-de-France déploie un autre dispositif d'offre spécifique pour les personnes migrantes (demandeurs d'asile ou non), par le soutien du Centre d'accompagnement en psychiatrie auprès de jeunes adultes en souffrance, situations de rupture, précarité psychique (CAPSYS). Elle finance en parallèle des associations dont l'action est articulée autour de prestations d'accueil, d'écoute et de soins somatiques et psychiques (Centre Primo Levi, Parcours d'Exil, Psychologie Dessinatoire, TRACES, COMEDE…).

Quelques chiffres des associations soutenues par l'ARS en 2023 :

  • La Consultation et Accompagnement Psychiatrique et Social (CAPSYS) du Pôle psychiatrie précarité du GHU Paris reçoit des migrants en situation d'instabilité administrative ou d'hébergement de toute l'Île-de-France (demandeurs d'asile, refugiés, situation irrégulière, MNA). Avec en moyenne 15 demandes de suivis par semaine, la consultation a pris en charge, en 2023, 620 patients, pour la plupart allophones, qui bénéficient d'une prise en charge intégrative avec coordination somatique et sociale et la présence d'interprètes-médiateurs dans l'équipe.
  • L'association Parcours d'Exila proposé en 2023 un suivi pluridisciplinaire pour 498 patients avec son équipe de médecins et psychologues, ainsi que des ateliers visant à renforcer le lien social. Elle a accompagné 82 intervenants grâce à son centre de formation autour des questions d'accompagnement des personnes exilées souffrant de psychotraumatisme, et près de 550 professionnels avec le dispositif Résonances, en soutien aux travailleurs du dispositif national d'accueil (groupes de parole, entretiens individuels, webinaires).
  • Le Centre Primo Levi, association dédiée aux soins et au soutien des personnes exilées victimes de la torture et de la violence politique, a reçu 335 patients et délivré 4 562 consultations pluridisciplinaires en 2023, dont 30% avec interprètes, avec une prédominance des consultations psychologiques (2247) et médicales (700).

Un dispositif de « médiation sanitaire » assuré par les équipes mobiles médico-sociales

L'ARS a également mis en place un dispositif appelé « médiations sanitaires ». Ce dispositif est assuré par des équipes mobiles médico-sociales, lors des opérations de mises à l'abri de personnes installées en campement de rue. Cette médiation sanitaire permet de procurer des premiers soins et d'orienter les personnes dont l'état de santé nécessite une prise en charge en urgence. Ils assurent aussi un rôle de veille sanitaire.

Les équipes mobiles médico-sociales peuvent intervenir aussi dans des structures d'hébergement, dans des habitats très dégradés ou auprès des personnes en situation de rue. L'ARS doit veiller à la meilleure prise en charge, en pensant la (ré)intégration, quel que soit son statut administratif ou juridique, dans le dispositif de santé de droit commun.

Ces interventions en lien avec les associations permet aussi de faire remonter un suivi épidémiologique. En effet, des informations sociodémographiques et sanitaires sont collectées à travers un certain nombre de bilans de santé, puis analysées de façon anonyme par l'Observatoire du Samusocial de Paris. Cela permet de mieux connaître la situation sanitaire et sociale des migrants primo-arrivants en Île-de-France et d'aider l'ARS dans son rôle de veille sanitaire et épidémiologique. Au cours de l'année 2023, des données de plus de 3800 bilans de santé ont ainsi été recueillies et étudiées.

D'autres dispositifs de santé publique peuvent accueillir ces publics

L'ARS Île-de-France mobilise d'autres dispositifs de santé publique pour répondre aux besoins d'accès à la santé de tous, au-delà des dispositifs classiques de médecine ambulatoire et hospitalière. Par exemple :

  • Les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) des infections par les virus de l'immunodéficience humaine (VIH), des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles permettent de recevoir une information sur ces infections et de réaliser des dépistages de façon anonyme et gratuite.
  • Les Centres de planification ou d'éducation familiale (CPEF) délivrent une information sur les droits en matière de santé sexuelle et de sexualité. Ils proposent notamment des consultations sur la contraception et la délivrance de contraceptifs pour les personnes non-assurées. Le recours à l'interruption volontaire de grossesse est également possible via ces centres.
  • Les Centres de Lutte Anti Tuberculeuse (CLAT) installés dans le département dispensent des soins gratuits afin de diminuer l'incidence de la tuberculose.
  • Les centres de vaccination.
  • Les structures d'addictologie, comme les centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) et les centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), sont des établissements médico-sociaux destinés à accueillir des usagers de drogues et à assurer les actions de prévention et de soins aux personnes atteintes d'addiction à ces drogues. L'accueil y est inconditionnel, quel que soit le statut administratif de la personne désirant être prise en charge.
  • Enfin, les 23 Equipes Mobiles Psychiatrie Précarité (EMPP) ou les 68 Permanences d'Accès aux Soins de Santé (PASS).

La prise en charge de la santé des migrants est un défi complexe. Ce défi nécessite la mise en place de politiques et de programmes de santé adaptés, de renforcer la coordination entre tous les acteurs impliqués, notamment pour mieux faire connaître les ressources en santé existantes dans les territoires et de sensibiliser les professionnels de santé à la diversité culturelle et aux besoins spécifiques des personnes migrantes. L'Agence régionale de santé Île-de-France est partie prenante des actions de lutte contre la discrimination et son impact en santé des personnes migrantes et réfugiées.