DDPS - Federal Department of Defence, Civil Protection and Sports of the Swiss Confederation

09/25/2024 | Press release | Distributed by Public on 09/25/2024 10:44

Discours de la présidente de la Confédération Viola Amherd au Conseil de sécurité de l'ONU

Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports

Berne, 25.09.2024 - Discours de la présidente de la Confédération Viola Amherd, cheffe du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), au Conseil de sécurité de l'ONU, débat ouvert « Leadership for Peace », New York, mercredi 25 septembre 2024.

Seule la version orale fait foi

Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Président du Conseil de sécurité,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Monsieur le Président, merci de nous donner l'occasion de débattre du thème « Leadership for Peace ». Cette discussion nous fait prendre conscience de l'importance d'assumer nos responsabilités, en particulier en tant que membres du Conseil de sécurité.

Lors de son élection au Conseil, la Suisse s'est donnée pour mission d'apporter une valeur ajoutée à la paix - d'être « Un plus pour la Paix ». Nous entrons maintenant dans les cent derniers jours de notre mandat. C'est le bon moment pour réfléchir à l'état du Conseil de sécurité et à la manière dont il peut s'acquitter au mieux de ses tâches. Je voudrais insister sur deux points en particulier :

Premièrement, le leadership consiste à établir des normes, à les faire respecter. A demander des comptes à ceux qui violent le droit.

Aujourd'hui, le droit international, y compris le droit international humanitaire, est très souvent et gravement violé ; que ce soit en Ukraine, au Moyen-Orient, au Soudan ou au Myanmar.

La communauté internationale ne peut pas rester les bras croisés face aux violations du droit dans ces différents contextes, et au désordre international qu'elles engendrent. Nous condamnons les conséquences désastreuses des hostilités sur la population civile, dont de nombreux enfants.

Le Conseil de sécurité doit s'exprimer d'une seule voix pour faire respecter le droit international et protéger les populations civiles.

Au vu de l'actualité, je voudrais souligner que mon pays est profondément préoccupé par les frappes aériennes d'Israël au Liban et les roquettes tirées par le Hezbollah sur Israël.

Je réitère notre appel à la cessation des hostilités et au retour à la diplomatie pour résoudre le conflit, ainsi qu'au plein respect de la résolution 1701 et du droit international humanitaire.

La population civile doit être protégée !

En tant que membre du Conseil de sécurité, la Suisse s'engage résolument en faveur de la paix et de la sécurité internationale.

La prolongation de l'opération de paix en Bosnie-Herzégovine, facilitée par la Suisse en 2023, et l'appel des dix membres élus du Conseil au cessez-le-feu à Gaza, en sont deux exemples.

Avec la résolution présentée par la Suisse sur la protection du personnel humanitaire et onusien, ainsi que la commémoration du 75ème anniversaire des Conventions de Genève, nous réaffirmons notre engagement en faveur des populations civiles vulnérables.

Nous avons été l'État hôte de discussions sur le Soudan. Nous défendons également des procédures équitables dans les régimes de sanctions de l'ONU. À cet égard, nous nous engageons à mettre en œuvre les exceptions humanitaires et à permettre aux acteurs humanitaires de poursuivre leurs activités qui sauvent des vies.

Quel que soit le contexte, la Suisse ne cesse de répéter son appel au respect du droit international. Nous sommes reconnaissants du fait, que beaucoup au sein du Conseil, partagent cette responsabilité.

J'en viens au deuxième point à savoir notre responsabilité : d'anticiper les défis, de prévenir les dangers et d'identifier les opportunités.

Les effets du changement climatique influencent et alimentent les crises et conflits existants. La Suisse s'engage tant au sein du Conseil de sécurité qu'en dehors, pour que la communauté mondiale relève ensemble ce défi.

Compte tenu des multiples défis, il faut s'attendre à ce que les missions de paix soient plus agiles à l'avenir. Nous estimons également qu'il est urgent que le travail pour la paix devienne plus inclusif. Les femmes apportent une contribution importante à la consolidation de la paix.

Cela implique notamment de s'attaquer de manière ciblée aux conséquences des conflits et des crises sur les femmes. Ce sera un honneur pour moi de présider dans un mois un débat du Conseil, sur le rôle des femmes dans les processus de paix.

La prévention revêt une importance toute particulière. Dans le Pacte pour l'avenir qui vient d'être adopté, les États se sont engagés à prévenir davantage les conflits, plutôt qu'à simplement en atténuer leurs conséquences. Le Nouvel Agenda pour la Paix est essentiellement axé sur la prévention des conflits. La prévention comprend les aspects de développement et de sécurité, mais surtout le respect des droits de l'homme. Il ne peut y avoir de paix durable sans protection et promotion des droits de l'homme universels.

Pour conclure, je dirais que nous ne pouvons diriger qu'ensemble. Ce principe s'applique tant au système multilatéral en général, qu'au sein du Conseil de sécurité : Personne ne peut réussir seul. Il faut des partenariats, du courage et de la confiance entre les États.

Le dialogue avec la société civile, l'économie et la science sont tout aussi important. La Genève internationale est depuis longtemps un lieu où la tradition humanitaire et l'innovation scientifique sont réunies dans « l'esprit de Genève ». La Suisse est fière de promouvoir cet esprit à travers les organisations présentes à Genève.

Les partenariats régionaux sont également précieux, comme le prouve par exemple l'Union africaine dans le domaine de la promotion de la paix. Je me réjouis ainsi que nous puissions accueillir le « Conseil de paix et de sécurité » de l'Union africaine à New York le mois prochain, durant la présidence suisse.

Monsieur le Président,
Excellences,

Les solutions durables nécessitent la volonté de toutes les parties concernées. La paix reste possible, surtout si les États et leurs responsables se souviennent des valeurs humaines communes. En acceptant de coopérer les uns avec les autres, on aide tout le monde. Y compris soi-même.

Je vous remercie.

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Palais fédéral Est
CH - 3003 Berne


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