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12/17/2024 | Press release | Distributed by Public on 12/17/2024 13:04

Haïti a besoin de 1,34 milliard de dollars américains au cours des deux prochaines années pour répondre aux besoins immédiats liés à la crise sécuritaire, selon l’Évaluation[...]

Port-au-Prince, Haïti, 16 décembre 2024 - Le Rapport d'Evaluation Rapide de l'Impact de la Crise (en anglais RCIA : Rapid Crisis Impact Assessment) souligne que le pays nécessitera 1,34 milliard de dollars américains dans les deux prochaines années pour couvrir les besoins immédiats générés par la crise sécuritaire. Pour guider les efforts visant à répondre aux priorités immédiates de stabilisation et de redressement, la RCIA évalue l'impact de la crise pour la période (2021-2024) dans les régions les plus touchées, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l'Artibonite, sur la population, l'économie, les infrastructures physiques ainsi que les services et les institutions de base.

L'évaluation définit également le cadre de relèvement et un plan d'investissements pour les exercices 2025 et 2026, alignés sur les priorités définies dans la feuille de route du Premier Ministre pour la période de transition.

« Conscient de l'importance de la reprise économique dans la dynamique de la stabilité socio-politique recherchée, le Gouvernement haïtien a jugé bon de lancer le processus d'Évaluation rapide de l'impact de la crise en mai 2024, dans le but notamment de quantifier l'impact de la crise dans les zones les plus touchées par la crise sécuritaire et de définir les interventions urgentes et prioritaires à réaliser non seulement en vue de la stabilisation de la situation et de la relance de l'économie à court et moyen terme, mais aussi de paver la voie vers le relèvement post-crise » a déclaré le Premier Ministre, Alix Didier Fils Aimé.

Alors qu'Haïti traverse une crise profonde et multisectorielle, la transition politique offre une fenêtre d'opportunités pour sortir du cycle de la violence. En attendant les élections devant conclure la période de transition, des actions urgentes doivent être entreprises pour améliorer les moyens de subsistance des populations affectées par les actes des groupes armés. Sur le plan économique, le climat des affaires s'est progressivement détérioré depuis 2018, puis s'est fortement aggravé au début de l'année 2021, créant un environnement opérationnel difficile pour les entreprises. La RCIA estime que la production totale de l'économie (PIB) en 2024 est inférieure de 8,5 % de ce qu'elle était en 2015.

« Bien que la crise sécuritaire dépasse les limites des grandes villes de la capitale, nous avons priorisé les zones les plus touchées, car nous reconnaissons qu'une reprise économique, sociale et institutionnelle tangible doit accompagner les progrès dans la transition politique », a déclaré Alfred Fils METELLUS, Ministre de l'Économie et des Finances. « Ce processus de transition offre une opportunité unique pour mettre fin au cycle de violence et sortir de la fragilité. Nous collaborerons avec les partenaires de développement du pays pour garantir l'obtention d'un soutien technique et financier nécessaire à la mise en œuvre des principales recommandations de cette évaluation

La méthodologie du rapport s'inspire des approches post-conflit et post-catastrophe. Compte tenu des contraintes de temps et d'accès, les auteurs ont exploité des données et analyses existantes, ainsi que la modélisation et les consultations avec différents secteurs de la vie nationale. Face à l'urgence de couvrir les besoins immédiats de redressement dans l'ouest et une partie de l'Artibonite, la RCIA identifie et quantifie les dommages ainsi que les besoins prioritaires à court terme sur la base d'une méthode d'évaluation rapide. Elle élabore ensuite un plan d'investissements pour répondre aux priorités identifiées, en tirant parti des programmes existants lorsque cela est possible.

En termes d'actions urgentes pour stimuler la reprise après la crise de 2021-2024 qui a eu un impact dévastateur sur Port-au-Prince et le reste du pays, l'évaluation se concentre sur quatre axes prioritaires :

  1. Appui économique à la diversification économique et réformes institutionnelles pour renforcer la gouvernance économique ;
  2. Réhabilitation des infrastructures économiques et sociales et réduction de la vulnérabilité aux chocs naturels et climatiques ;
  3. Promotion de l'accès aux soins de santé, à l'éducation et aux autres services de base ; inclusion sociale ; et sécurité alimentaire ;
  4. Etat de droit, sécurité publique et réformes institutionnelles.

La mise en œuvre de la RCIA sera basée sur la vision globale du redressement telle qu'articulée dans l'accord politique du 3 avril 2024. Cette vision repose sur une double approche : confronter l'impact immédiat de la crise tout en faisant progresser les réformes et les changements structurels à plus long terme pour s'attaquer aux facteurs d'instabilité et de fragilité profondément enracinés. Au cours des deux premières années de mise en œuvre de la RCIA, l'objectif primordial est de soutenir le redressement des communautés les plus touchées par la crise sécuritaire en cours.

L'Evaluation Rapide de l'Impact de la Crise a été conduite entre juillet et octobre 2024 sous la direction du ministère de l'Économie et des Finances et avec le soutien de la Banque mondiale, des Nations Unies, de l'Union européenne et de la Banque interaméricaine de développement.

Le Gouvernement entend organiser une conférence des bailleurs de fonds, avec le support technique de la Banque Mondiale, à Washington DC, au premier trimestre de l'année 2025 en vue de mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre du plan d'investissement découlant de la RCIA.