11/06/2024 | Press release | Distributed by Public on 11/06/2024 09:18
Excellence Monsieur le Ministre chargé du Secrétariat Général du Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie,
Monsieur le Ministre de l'Élevage de la République Islamique de Mauritanie,
Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de délégation,
Monsieur le Secrétaire Exécutif du CILSS,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations régionales,
Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires au développement,
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
Avant tout propos, je souhaite exprimer mes sincères remerciements aux autorités de la République Islamique de Mauritanie pour l'accueil chaleureux et leur hospitalité. La présence de plusieurs membres clés du gouvernement ce matin, malgré le conseil des ministres, témoigne de l'importance accordée à ce Forum. Permettez-moi également de saluer le CILSS pour son soutien indéfectible au pastoralisme et pour son rôle fondamental dans l'organisation de ce Forum.
Mesdames et Messieurs
Nous nous retrouvons ici, 10 ans après les conférences historiques de N'Djamena et de Nouakchott, qui ont marqué en 2013 une nouvelle impulsion pour le pastoralisme dans le Sahel et l'Afrique de l'Ouest.
Cette décennie a permis d'avancer sur de nombreux fronts, mais aussi de mieux cerner les défis immenses auxquels fait face cette activité essentielle.
Aujourd'hui, le moment est venu de faire le bilan, mais aussi de nous projeter résolument vers l'avenir.
Ce Forum revêt une importance cruciale, car il nous invite à une réflexion collective, à l'élaboration d'une vision commune et renouvelée du pastoralisme dans un contexte en constante mutation.
En effet, les dynamiques démographiques, les aléas climatiques, les questions de sécurité sont autant de réalités qui transforment profondément les conditions de vie et de travail des communautés pastorales. Il est clair que pour avancer, nous devons bâtir sur les acquis de la dernière décennie tout en imaginant une trajectoire nouvelle, ambitieuse et résolument tournée vers la résilience.
Ce Forum est l'aboutissement d'un important travail préparatoire. Au cours des mois et des semaines qui ont précédé, des consultations, des analyses et des ateliers ont permis de tirer les leçons du passé et de recueillir les voix de toutes les parties prenantes. Ce Forum se veut non pas une finalité, mais un jalon sur un chemin plus long, un repère essentiel dans notre engagement à faire progresser le pastoralisme au Sahel et en Afrique de l'Ouest.
Notre mission collective est de valoriser le rôle stratégique des territoires sahéliens dans l'économie régionale, et de promouvoir l'élevage mobile non seulement pour ses produits - lait et viande - mais aussi pour les services qu'il rend à l'ensemble de la société. En effet, le pastoralisme contribue à la gestion durable des ressources naturelles, au maintien d'un bilan carbone positif et à la préservation d'un patrimoine unique qui constitue un atout majeur pour le Sahel et l'Afrique de l'Ouest dans son ensemble.
Ce Forum s'inscrit également dans le cadre des engagements de l'Union Africaine et de la stratégie post-Malabo, qui sera présentée lors du sommet extraordinaire en janvier prochain, à Kampala, en Ouganda. Il est essentiel que ce Forum adresse des messages forts à la Commission de l'UA, afin de renforcer la place du pastoralisme dans les politiques régionales et d'apporter un appui significatif à nos communautés pastorales.
Car malgré les difficultés croissantes, le pastoralisme et la mobilité demeurent au cœur du développement des territoires ruraux, qu'il s'agisse des pays sahéliens ou des États côtiers, par son adaptabilité aux différents contextes et sa capacité à tirer parti de façon optimale des ressources naturelles disponibles.
Chers participants
Répondre aux défis actuels exige de profondes réformes de gouvernance du secteur de l'élevage, dans toutes ses dimensions, notamment : économique, agricole, commerciale, sociale, environnementale et foncière mais aussi sécuritaire.
Pour ce qui nous concerne à la Banque mondiale, nous sommes fiers d'être partenaires de ce Forum et espérons que les discussions de ces trois jours déboucheront sur une vision renouvelée, des engagements forts et des actions concrètes pour l'avenir de l'élevage et du pastoralisme dans la région.
L'engagement de la Banque dans les projets PRAPS 1 et 2, ainsi que celui d'autres partenaires techniques et financiers, a donné lieu à des avancées significatives. Nous avons vu la création de plus de 560 puits et points d'eau, l'établissement de plus de 360 marchés pour le bétail, le développement de 4 200 km de corridors pour le déplacement des troupeaux, la vaccination de 600 millions d'animaux, et la gestion durable de plus de 11 millions d'hectares de zones pastorales.
Ces résultats illustrent des progrès notables et témoignent de la vitalité d'un partenariat que nous souhaitons renforcer.
Cependant, malgré ces avancées, les communautés pastorales continuent de faire face aux conséquences accumulées de la violence, des événements climatiques extrêmes et des pressions économiques. Il est donc essentiel de redoubler d'efforts pour soutenir le développement de ce secteur ainsi que de ses communautés.
Avant de clore mes propos, je tiens à rappeler que la question du pastoralisme au Sahel dépasse les frontières géographiques et les approches sectorielles. Il nous faut désormais aller au-delà de la « transhumance apaisée » pour envisager des « territoires apaisés ».
Dans cette perspective, la Banque mondiale continuera d'apporter son soutien à un partenariat ouvert et renouvelé, car seul un effort collectif et inclusif permettra d'assurer un avenir stable et prospère pour les communautés pastorales du Sahel.
Merci de votre aimable attention.