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07/22/2024 | News release | Distributed by Public on 07/22/2024 12:37

La Syrie reste dans un état de conflit profond, prévient l’envoyé de l’ONU

L'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie a prévenu lundi le Conseil de sécurité que ce pays reste dans un état profond de conflit et de division avec la menace d'un conflit régional qui ne s'est pas atténuée.

Dans un exposé sur la situation en Syrie, Geir O. Pedersen, a rappelé que le pays est rempli d'acteurs armés, de groupes terroristes, d'armées étrangères et de lignes de front. « Les civils sont toujours victimes de violences et soumis à de nombreuses violations des droits humains, à un état de déplacement prolongé et à des conditions humanitaires désastreuses », a-t-il ajouté.

Selon l'envoyé de l'ONU, « la menace d'un conflit régional en Syrie ne s'est pas atténuée, notamment avec la recrudescence des frappes israéliennes contre la Syrie ». La semaine dernière, Israël a procédé à des frappes qui, selon le gouvernement syrien, ont touché des sites militaires dans le sud de la Syrie et un immeuble résidentiel à Damas. Israël a déclaré que ses frappes étaient une réponse au lancement de deux drones depuis la Syrie vers Israël. D'autres frappes israéliennes ont été signalées à Tartous, Damas, dans la campagne de Damas et près de la frontière libanaise.

« Il existe un risque important que cette dynamique s'aggrave encore - en particulier si la situation au Liban s'aggrave », a prévenu M. Pedersen.

En outre, la menace d'une escalade de la violence à l'intérieur des frontières syriennes reste intacte, avec des hostilités sur les lignes de front dans tout le nord, entraînant des pertes civiles. Le sud a vu des affrontements éclater à Deraa, déplaçant des civils.

« La nécessité d'une désescalade menant à un cessez-le-feu à l'échelle nationale demeure plus aiguë que jamais », a dit Geir O. Pedersen, notant qu'après plus de 13 ans de conflit, les gens descendent toujours dans la rue pour exprimer leurs griefs et sont souvent confrontés à des mesures répressives.

UN Photo/Eskinder Debebe
Geir Pedersen (à l'écran), envoyé spécial du secrétaire général pour la Syrie, informe le Conseil de sécurité de l'ONU de la situation dans le pays.

Inquiétude concernant les réfugiés syriens

L'Envoyé spécial a en outre exprimé son inquiétude concernant le sort des réfugiés syriens, qui sont confrontés à des tensions croissantes dans les pays d'accueil.

Il a signalé des « informations alarmantes faisant état d'attaques contre des réfugiés syriens déclenchant d'importantes violences ». « Les réfugiés sont inquiets à l'idée d'être renvoyés de force ou poussés à rentrer par des mesures de plus en plus restrictives », a-t-il souligné.

Il s'est dit pleinement conscient de la situation difficile dans laquelle se trouvent les pays hôtes et a appelé à leur apporter un soutien encore plus soutenu. « Nous continuons également de souligner l'importance de soutenir les Syriens qui choisissent de rentrer volontairement », a-t-il déclaré.

Solution politique négociée

Compte tenu de l'ampleur et de la complexité du conflit, Geir O. Pedersen a souligné qu'il n'existe « pas de solution simple ou de miracle ».

Selon lui, un processus dirigé et pris en charge par les Syriens et facilité par les Nations Unies est essentiel. « Les Syriens restent profondément divisés, politiquement et territorialement, et des millions de personnes vivent toujours hors du contrôle du gouvernement. Les rassembler et réconcilier leurs visions n'est possible que grâce à une solution politique négociée », a-t-il dit.

Enfin, l'envoyé de l'ONU a estimé que toutes les principales parties prenantes internationales doivent être impliquées et leurs préoccupations pertinentes devraient être prises en compte dans le cadre d'une approche globale de mise en œuvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité.

« Une approche est nécessaire qui n'exclut aucun des acteurs militaires, politiques ou économiques - dont beaucoup détiennent des clés essentielles de la solution ou des moyens de la gâcher - et qui aborde l'ensemble des questions qui continuent d'alimenter le conflit ou sont directement liées à sa résolution », a-t-il expliqué.

Il a noté que ce mois-ci, les gouvernements syrien et turc ont fait de nouvelles déclarations sur la possibilité de reprendre des contacts diplomatiques entre eux. Il y a eu aussi des déclarations des gouvernements russe et iraquien sur leurs efforts pour soutenir cela. Les discussions se poursuivent également sur la prochaine étape des travaux du Groupe de contact arabe.

« Nous continuons de mobiliser tous les partenaires qui cherchent à participer aux efforts visant à faire avancer les dossiers », a souligné M. Pedersen. « Et nous continuons d'appeler tous les acteurs, qu'ils aient ou non des contacts avec les parties syriennes, à agir de manière à contribuer à débloquer les efforts de mise en œuvre de la résolution 2254, au point mort depuis longtemps ».

Selon lui, un effort dirigé et contrôlé par la Syrie ne peut réussir sans une diplomatie internationale coopérative entre les principales parties prenantes pour soutenir le processus politique facilité par l'ONU.