11/19/2024 | Press release | Distributed by Public on 11/20/2024 05:26
La Commission européenne a invité les AES et la BCE à évaluer l'impact sur le secteur bancaire et les secteurs des fonds d'investissement, des fonds de pension professionnels et de l'assurance de l'UE de trois scénarios de transition intégrant la mise en œuvre du paquet « Ajustement à l'objectif 55 », ainsi que la possibilité d'effets de contagion et d'amplification dans l'ensemble du système financier. Le paquet « Ajustement à l'objectif 55 » de l'Union européenne vise à stimuler l'investissement et l'innovation dans la transition vers une économie verte et joue un rôle essentiel dans l'objectif de l'UE de parvenir à une réduction de 55 % des émissions d'ici 2030 et à la neutralité climatique d'ici 2050. Il vise à mettre la législation de l'UE en conformité avec ces objectifs à l'aide d'un ensemble de politiques recouvrant, entre autres, le système d'échange de quotas d'émission de l'UE, le mécanisme d'ajustement du carbone aux frontières, des objectifs d'émissions par secteur, ainsi que des révisions de la directive sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.
Le test de résistance climatique a été réalisé sur la base de trois scénarios développés par le Comité européen du risque systémique (CERS), avec le soutien de la BCE. Les scénarios intègrent les risques de transition ainsi que des facteurs macroéconomiques, dans l'hypothèse où le paquet « Ajustement à l'objectif 55 » est mis en œuvre comme prévu.
• Dans le scénario de référence, le paquet « Ajustement à l'objectif 55 » est mis en œuvre dans un environnement économique qui reflète les prévisions de juin 2023 du SEBC, tout en restant confronté à des coûts supplémentaires liés à la transition verte.
• Dans le premier scénario défavorable, les risques de transition se matérialisent sous la forme de chocs « Run-on-Brown », lors desquels les investisseurs se désengagent des actifs des entreprises à forte intensité en carbone. Cela freine la transition verte, car les entreprises « brunes » ne disposent pas du financement nécessaire pour verdir leurs activités.
• Dans le second scénario défavorable, les chocs « Run-on-Brown » sont amplifiés par d'autres facteurs de tensions macrofinancières classiques.
Afin de mesurer l'impact des scénarios sur les secteurs financiers respectifs (les « effets dits de premier tour ») et d'évaluer la possibilité d'effets de contagion et d'amplification dans l'ensemble du système financier (les « effets dits de second tour »), les AES et la BCE ont utilisé des modèles descendants (top-down models). Les estimations sont établies à l'aide de données granulaires et portent sur un horizon temporel de 8 ans (de 2022 à 2030). Les modèles des AES et de la BCE couvrent les prêts aux sociétés non financières (SNF), les actions, les titres de créance (y compris les obligations d'État) et les participations dans des fonds détenues par un échantillon d'institutions financières composé de 110 banques, 2 331 assureurs, 629 institutions de retraite professionnelle (IRP) et environ 22 000 fonds domiciliés dans l'UE.
Les résultats de l'exercice montrent que les pertes estimées dans un scénario de type « Run on-Brown » ont une incidence limitée sur le système financier de l'UE. Sur l'horizon de 8 ans, les pertes totales de premier tour s'établissent entre 5,2 % et 6,7 % des expositions de départ, dans chaque secteur. Les pertes de second tour sont principalement pertinentes pour les fonds d'investissement et s'élèvent à 11,2 % des expositions de départ.
L'interaction entre les évolutions macrofinancières défavorables et les facteurs liés au risque de transition pourrait perturber l'évolution de la transition et accroître sensiblement les pertes des institutions financières, compromettant ainsi leur capacité de financement. Cette situation est évaluée dans le second scénario défavorable dans lequel les chocs « Run-on-Brown » sont associés à des conditions macroéconomiques défavorables. Dans ce scénario, les pertes de premier tour enregistrées par les banques, les assureurs, les fonds de pension professionnels et les fonds d'investissement s'établissent entre 10,9 % et 21,5 % en fonction du secteur. Bien qu'important, l'impact de ces pertes sur les fonds propres des institutions financières devrait être atténué par des facteurs tels que les revenus des banques, les passifs des assureurs et des fonds de pension professionnels, et les liquidités détenues par les fonds d'investissement qui n'ont pas été inclus dans l'évaluation.
Compte tenu de la nouveauté des approches méthodologiques et des difficultés liées aux données, les résultats sont entourés d'une grande marge d'incertitude.
Cet exercice est le résultat d'une collaboration fructueuse entre les institutions et les autorités de surveillance de l'UE et a offert une occasion concrète d'évaluer les risques climatiques dans une perspective conjointe qui aligne les méthodologies et les outils analytiques tout en exploitant l'expertise sectorielle. Ses conclusions peuvent aider les décideurs à élaborer des mesures qui garantissent des ressources financières suffisantes à l'économie réelle pour faire progresser la transition verte, tout en réduisant les risques au sein du système financier.
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