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11/18/2024 | News release | Distributed by Public on 11/18/2024 11:14

Soudan du Sud : les rapatriés fuyant la guerre et les enfants sont les plus durement touchés par la crise de la faim

Près de 60 % de la population du Soudan du Sud sera en situation d'insécurité alimentaire aiguë pendant la période de soudure de 2025, ont indiqué lundi des agences des Nations Unies, relevant que les rapatriés fuyant la guerre au Soudan et les jeunes enfants sont confrontés à des niveaux de faim et de malnutrition parmi les plus élevés, alors que les pressions économiques, les extrêmes climatiques et les effets de la guerre au Soudan aggravent la faim.

Il est probable qu'environ 7,69 millions de personnes se trouveront en phase 3 ou supérieure. Ce chiffre inclut 2,53 millions de personnes susceptibles d'être en phase 4 et 63.000 personnes susceptibles d'être en phase 5 (catastrophe).

Ces nouvelles données alarmantes montrent que l'insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition se détériorent en raison de la crise économique, des chocs climatiques répétés - principalement des inondations généralisées - ainsi que du conflit et de l'insécurité. L'afflux de rapatriés et de réfugiés fuyant le conflit au Soudan exacerbe la situation et accroît la pression sur un pays déjà fragile.

Une faim catastrophique menace les rapatriés fuyant le Soudan

Selon la dernière classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC), plus de 85 % des rapatriés fuyant le Soudan seront en situation d'insécurité alimentaire aiguë au cours de la prochaine période de soudure, qui débutera en avril. Ils représenteront également près de la moitié des personnes confrontées à une faim catastrophique.

Le conflit et la crise climatique sont le principal moteur de l''insécurité alimentaire au Soudan du Sud.

« Année après année, nous constatons que la faim atteint des niveaux parmi les plus élevés que nous ayons connus au Soudan du Sud et, lorsque nous examinons les zones où les niveaux d'insécurité alimentaire sont les plus élevés, il est clair qu'un cocktail de désespoir - conflit et crise climatique - en est le principal moteur », a déclaré Mary-Ellen McGroarty, la Représentante du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) dans le pays.

Entre septembre et novembre 2024, l'ONU estime que 6,3 millions de personnes (47 % de la population analysée) sont classées dans la phase 3 de l'IPC ou dans une phase supérieure (crise ou pire). Sur ce total, 1,71 million de personnes sont confrontées à des niveaux critiques d'insécurité alimentaire aiguë - classés dans la phase 4 de l'IPC (urgence) - et 41.000 autres personnes sont confrontées à des niveaux catastrophiques d'insécurité alimentaire aiguë ou phase 5 de l'IPC (catastrophe).

Près de 2,1 millions d'enfants menacés de malnutrition

La population en phase 5 (catastrophe) comprend 10.000 personnes dans le comté de Malakal (État du Nil supérieur) et environ 31.000 rapatriés du Sud-Soudan qui ont fui le Soudan en raison du conflit en cours. Par rapport à la même période de l'année dernière, cela indique une augmentation d'environ 500.000 personnes en phase 3 ou supérieure.

Par ailleurs, près de 2,1 millions d'enfants sont menacés de malnutrition, contre 1,65 million auparavant. Les enfants retournent dans les centres de nutrition plusieurs fois par an, car ils continuent de souffrir d'un accès insuffisant à l'eau potable et à l'assainissement. La maladie est un facteur majeur de malnutrition et près de la moitié des enfants inclus dans les données collectées avaient été malades au cours des deux semaines précédentes.

« La malnutrition est le résultat final d'une série de crises, dont la plus notable pour le Sud-Soudan est le manque d'assainissement et la prévalence des maladies d'origine hydrique, ainsi qu'une grave insécurité alimentaire. », a déclaré Hamida Lasseko, Représentante de l'UNICEF dans ce pays d'Afrique de l'Est.

L'UNICEF s'est dit profondément préoccupé par le fait que le nombre d'enfants et de mères exposés au risque de malnutrition va continuer à augmenter à moins que les efforts pour prévenir la malnutrition. Il s'agit ainsi de s'attaquer à ces causes profondes, parallèlement à « l'apport d'un soutien nutritionnel immédiat pour traiter la malnutrition chez les enfants qui risquent davantage de mourir ».