Unifor

12/10/2024 | Press release | Distributed by Public on 12/10/2024 15:01

« J’EN AI ASSEZ D’ATTENDRE EN SILENCE ET D’ÊTRE RÉDUITE AU SILENCE » La lutte pour mettre fin à la violence entre partenaires intimes était au cœur de la première journée du[...]

Le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le syndicat a tenu un symposium à Windsor, au cours duquel 150 femmes de l'Ontario se sont rassemblées pour discuter de cette question cruciale et manifester leur soutien à cette cause.

« Lorsque nous racontons nos témoignages et parlons ouvertement de nos expériences, nous créons un espace où les victimes se sentent en sécurité pour demander de l'aide et fuir les cycles qui se terminent trop souvent de façon tragique, a déclaré Samia Hashi. La loi mène à la prise de conscience, la prise de conscience mène à l'action et l'action permet de sauver des vies et de protéger les victimes de violence. »

Du soutien pour les victimes de violence entre partenaires intimes en Ontario est l'une des six recommandations formulées par la directrice régionale de l'Ontario, qui demande instamment au gouvernement de Doug Ford d'adopter immédiatement le projet de loi 173 et de déclarer officiellement que la violence entre partenaires intimes est une épidémie.

Lors d'un moment fort, 60 dirigeantes et dirigeants, déléguées et délégués d'Unifor se sont à tour de rôle approchés d'une table éclairée d'une chandelle, devant l'estrade, pour y déposer une rose pourpre, chaque rose symbolisant l'une des 60 victimes de violence conjugale décédées en une année seulement, que le gouvernement avait abandonnées en ne prenant pas les mesures nécessaires.

La conférencière d'honneur, Fartumo Kusow, une militante infatigable contre la violence fondée sur le sexe, a raconté les circonstances entourant la perte de sa fille de 36 ans, Sahra Bulle, assassinée tragiquement en mai 2023.

Le mari de Sahra, dont elle était séparée depuis 18 ans, a été accusé de meurtre au premier degré, ce qui a renforcé l'engagement de Fartumo Kusow envers le militantisme et la prévention. Fartumo a déclaré que, pendant les 18 ans qui ont précédé la mort de sa fille, elle s'était sentie au sein d'un système qui les avait abandonnées toutes les deux, sa fille et elle. Sahra a essayé à maintes reprises de quitter cette relation de violence en allant vivre dans un refuge local à Windsor.

Sahra a été déclarée disparue le 26 mai 2023, et son corps a été retrouvé plus d'une semaine plus tard.

Comme Fartumo était la mère d'une femme adulte, les renseignements qu'elle essayait de transmettre au sujet de la relation de sa fille à des médecins, des thérapeutes, aux policiers et aux gardes-frontières canadiens n'étaient pas acceptés. Elle a déclaré que ces systèmes accordaient chaque fois plus d'importance à la protection de la vie privée qu'à la sécurité physique et financière. Elle croit que sa fille serait vivante aujourd'hui si elle avait réussi à se faire entendre.

« J'étais aux côtés de ma fille dans un train qui déraillait, et je savais que ce n'était pas bon », a-t-elle ajouté.

Fartumo a supplié les déléguées et délégués de trouver le courage d'agir s'ils sont mis au courant d'une situation violente.

« J'ai compris qu'il ne faut pas attendre qu'un héros vêtu d'une cape vienne sauver les personnes en danger. Et cela est vrai, surtout lorsque le gouvernement de l'Ontario dit que la violence entre partenaires intimes n'est pas une épidémie. J'en ai assez d'attendre en silence et d'être réduite au silence... Ensemble, nous pouvons créer un monde où personne ne sera obligé d'attendre. »

Le Conseil régional de l'Ontario, qui s'est déroulé sur deux jours, a débuté par une cérémonie d'accueil autochtone célébrée par l'Aîné Gilbert Sunday et le groupe All Nations Junior Drummers.

La santé mentale et la prévention du suicide étaient un autre thème central du Conseil.

Les membres du comité permanent du Programme d'aide aux employés et à leur famille (PAEF) ont rendu hommage à Mike Kemp, représentant national d'Unifor, qui s'est suicidé plus tôt cette année.

« J'ai pu voir le travail qu'il faisait auprès des membres de la collectivité, a déclaré John D'Agnolo, président de la section locale 200. J'ai vu qu'il souffrait. Vers la fin de son combat avec la maladie mentale, il était évident qu'il se battait de toutes ses forces. Je veux que tout le monde le sache parce que c'est une maladie qui ne guérit pas toute seule... Nous ne l'oublierons jamais. »

Shaun Taylor, un ambulancier paramédical de première ligne membre de la section locale 302 d'Unifor, a expliqué dans son allocution qu'il avait cofondé il y a dix ans #IveGotYourBack911 - une campagne de sensibilisation aux problèmes de santé mentale des premières et premiers intervenants, notamment le trouble de stress post-traumatique et d'autres traumatismes psychologiques subis dans le cadre de leur travail.

Il a expliqué qu'en Amérique du Nord une personne ordinaire subit de trois à cinq traumatismes pendant la durée de sa vie, tandis que les premières et premiers intervenants en subissent en moyenne entre 300 et 500 durant leur carrière.

Cette campagne est devenue un mouvement mondial et une communauté virtuelle où les premières et premiers intervenants peuvent mettre en commun leurs ressources et se soutenir les uns les autres dans leurs défis de tous les jours. Depuis sa fondation, ce mouvement a recueilli près de un million de dollars en vendant des marchandises au profit d'organisations qui aident les premières et premiers intervenants qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Shaun Taylor a ajouté qu'en 2016 son organisation a fait pression sur le gouvernement de l'Ontario en faveur du projet de loi 163, qui a créé une présomption selon laquelle l'état de stress post-traumatique diagnostiqué chez les premières et premiers intervenants était lié à leur travail, sauf si le contraire était démontré. Cette présomption aide les intervenantes et les intervenants à recevoir plus facilement des prestations de santé mentale.

« Avant l'adoption de ce projet de loi, parce que je suis un ambulancier paramédical et que j'ai un diagnostic de trouble de stress post-traumatique, je devais prouver à quel appel j'avais reçu mon diagnostic, a expliqué M. Taylor. Les 15 ans passés à faire ce travail ou les centaines de milliers de traumatismes dont j'avais été témoin ne comptaient pas d'emblée. »

Dans son allocution, la directrice régionale de l'Ontario, Samia Hashi, a parlé des autres victoires remportées par Unifor cette année, notamment la syndicalisation des travailleuses et travailleurs de l'entrepôt Walmart à Mississauga, l'adoption d'une loi fédérale anti-briseurs de grève et la poursuite des efforts pour que toutes les provinces adoptent leur propre loi anti-briseurs de grève.

Elle a parlé de l'annonce du gouvernement fédéral concernant le financement de nouvelles rames de métro pour la Commission de transport de Toronto, et la probabilité que ces rames soient construites par les membres d'Unifor à l'usine Alstom de Thunder Bay, ainsi que les pressions exercées par le syndicat sur le Centre Shaw, à Ottawa, pour permettre aux chauffeuses et chauffeurs de taxi d'avoir accès aux toilettes.

Samia Hashi a déclaré qu'elle continuera de lutter pour l'amélioration du système de santé et insisté sur l'importance pour les membres de voter aux prochaines élections.

« En travaillant ensemble, nous réussirons à éliminer les soins de santé de couloir, a-t-elle déclaré. Nous mettrons fin à l'époque où les employeurs se croyaient au-dessus des lois... Je ne vous dirai pas pour qui voter, mais je serai sur le terrain avec vous, chaque jour, pour que les enjeux des travailleuses et travailleurs figurent sur ce bulletin de vote. Parce que nous avons besoin que les femmes et les hommes politiques sachent que nous ne plaisantons pas. »

La deuxième recommandation de la directrice régionale de l'Ontario était de remettre l'accent sur la défense des soins de santé publics en Ontario.

Le secrétaire-trésorier national d'Unifor, Len Poirier, a parlé de l'importance de l'œuvre internationale du syndicat, qui a, entre autres, envoyé une représentation au Congrès mondial de la Fédération internationale des ouvriers du transport, qui s'est déroulé au Maroc.

Unifor peut prendre appui sur les campagnes mondiales existantes, dont Ramenez-moi à la maison en toute sécurité, la Journée mondiale des toilettes, et la campagne pour des taux de rémunération sécuritaires, afin d'accroître la solidarité et de renforcer les stratégies en matière d'éducation et de négociation.

« Les travailleuses et travailleurs n'ont jamais eu un plus grand besoin de se rassembler pour accroître la solidarité internationale, alors qu'un aussi grand nombre de nos secteurs, surtout celui des transports, sont contrôlés par des multinationales qui contrôlent la richesse et qui ont une grande influence sur les gouvernements et les réglementations du monde entier, a déclaré Len Poirier. Certaines initiatives d'Unifor pavent la voie et nous avons déjà été reconnus pour cette grande œuvre et nous sommes heureux de partager notre travail. »