UNOG - United Nations Office at Geneva

11/12/2024 | News release | Distributed by Public on 11/12/2024 10:43

L’UNRWA n’a pas eu accès au nord de Gaza depuis un mois

Aucune aide transportant des vivres n'a été autorisée à entrer dans le nord de la bande de Gaza « depuis un mois » alors que les besoins sont énormes dans cette partie de l'enclave palestinienne, a alerté mardi l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Selon l'UNRWA, l'accès humanitaire à Gaza est insuffisant face à la situation « catastrophique ». D'une manière générale, l'accès humanitaire a été extrêmement limité. Deux missions d'aide ont été annulées ces derniers jours.

En octobre, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a enregistré 98 tentatives de coordination des mouvements vers le nord via le point de contrôle le long de Wadi Gaza. Près de 85 % des demandes ont été refusées ou entravées.

« L'accès au Nord assiégé devient donc presque impossible, et l'a toujours été. nous sommes confrontés à un scénario répété de refus de nos missions et de nos convois. Dans ces zones, les habitants de Jabalia et du nord assiégé sont maintenant déplacés et hébergés », a déclaré depuis Gaza, Louise Wateridge, porte-parole de l'UNRWA, lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève.

© UNICEF/Eyad El Baba
Des enfants jouent dans une tente de fortune à Rafah, dans le sud de Gaza.

Les Gazaouis ont besoin de tout et de de plus

« Nous n'avons eu qu'un accès très limité aux zones assiégées du nord au cours du dernier mois. Cela fait maintenant plus d'un mois. Vous savez, dans toute la bande de Gaza, il y a environ 1,7 million de personnes en octobre. Cela représente 80 % de la population qui n'a pas reçu ses rations alimentaires mensuelles. Les cas de malnutrition aiguë sont dix fois plus nombreux qu'avant la guerre », a-t-elle ajouté.

Les témoignages de collègues encore sur place ou du personnel de santé montrent une situation « horrible », alors que cette partie du territoire est proche de la famine. « Les gens ici ont besoin de tout. Ils ont besoin de plus. Ce n'est pas suffisant », a-t-elle déclaré.

Selon la porte-parole de l'UNRWA, les gens perdent espoir. « Avec l'arrivée de l'hiver et des pluies, 13 mois de guerre et de malnutrition, les gens souffrent vraiment. Et alors que nous recevons des témoignages de personnes sur le terrain qui demandent, mendient des morceaux de pain ou de l'eau, les Nations Unies se voient toujours refuser l'accès à cette zone », a-t-elle déploré.

Plus largement, l'aide entrant dans la bande de Gaza est à son niveau le plus bas depuis des mois. Dans un nouveau rapport publié hier lundi, l'OCHA indique qu'en octobre, les organisations humanitaires ont soumis 50 demandes aux autorités israéliennes pour entrer dans le gouvernorat nord de Gaza. Trente-trois de ces demandes ont été rejetées d'emblée, et huit ont été acceptées dans un premier temps, mais se sont heurtées à des obstacles en cours de route.

Israël indique avoir ouvert le point de passage de Kissoufim

« Toutes les demandes d'accès à cette zone formulées par les Nations Unies ont été rejetées. Depuis, il y a eu des tentatives limitées, des évacuations médicales par l'Organisation mondiale de la santé. Mais je peux vous dire que, même cette semaine, deux missions dans le Nord auxquelles je devais participer ont été refusées ».

L'annonce de ces restrictions intervient alors que l'armée israélienne a annoncé mardi l'ouverture d'un nouveau point de passage pour l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, à la veille d'une date-butoir fixée par les Etats-Unis aux autorités israéliennes pour qu'elles permettent l'augmentation de l'aide aux Palestiniens. « Le point de passage de Kissoufim a été ouvert aujourd'hui (mardi) pour les camions d'aide humanitaire », a indiqué l'armée dans un communiqué conjoint avec le COGAT, l'organisme israélien chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens.

Interrogée sur l'avertissement américain, Louise Wateridge, n'a pas souhaité commenté mais elle a rappelé que « la situation dans la bande de Gaza est tout simplement catastrophique ». « 37 camions par jour pour une population de 2,2 millions de personnes qui ont absolument besoin de tout. Ce n'est pas suffisant. Ce ne sera jamais suffisant », a regretté la porte-parole de l'UNRWA.