Festival de Cannes 2023 : le palmarès complet

Deux ans après Julia Ducournau et le choc Titane, Justine Triet est la deuxième réalisatrice française - et la troisième femme cinéaste, après Jane Campion en 1993 pour La Leçon de piano- à soulever la Palme d'or pour son long métrage Anatomie d'une chute. Porté par l'actrice allemande Sandra Hüller, ce drame relate le procès de Sandra, accusée d'avoir tué son mari. L'occasion pour Justine Triet d'explorer la dynamique complexe de ce couple, entre rapports de force et de domination. « Ce film, c'est comme rentrer dans le cerveau de cette femme, essayer de comprendre qui elle est comme femme, comme mère, comme artiste », a expliqué la réalisatrice.

Le palmarès de cette 75^e édition a également couronné le réalisateur britannique Jonathan Glazer du Grand Prix pour The Zone of Interest, adapté du roman éponyme de Martin Amis. Le nouveau long métrage du réalisateur d'Under the Skin montre l'horreur d'Auschwitz de façon détournée, à travers le quotidien du commandant Rudolf Höss et de sa femme aux abords du camp. Aki Kaurismäki, déjà récompensé sur la Croisette pour L'Homme sans passé (2002), est reparti avec le Prix du Jury pour Les Feuilles mortes, comédie mélancolique sur deux âmes en peine ballotées par la vie.

Le prix du meilleur réalisateur a été attribué au metteur en scène français d'origine vietnamienne, Tran Anh Hùng, pour La Passion de Dodin Bouffant. Benoît Magimel y campe le rôle de Dodin, un gastronome épris de sa cuisinière (Juliette Binoche), une passion réciproque née de leur amour pour la création culinaire. Yuji Sakamoto a, quant à lui, raflé le Prix du meilleur scénario pour Monster d'Hirokazu Kore-Eda. Une histoire d'amitié fusionnelle entre deux garçons de 11 ans abordée selon plusieurs points de vue, à la manière du Rashômon d'Akira Kurosawa.

Célèbre pour ses rôles dans Cure (1997) et L'Anguille (1997), l'acteur japonais Koji Yakusho a reçu le Prix d'interprétation masculine pour son rôle dans Perfect Days de Wim Wenders. Il y incarne Hirayama, un quinquagénaire optimiste chargé de nettoyer les toilettes publiques de Tokyo. Le Prix d'interprétation féminine est revenu à Merve Dizdar pour sa partition dans Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan. La comédienne turque, qui a dédié son trophée «aux femmes qui luttent», y interprète le rôle d'une jeune enseignante dans un coin rural de l'Anatolie orientale.

La Caméra d'or a été attribuée à L'Arbre aux papillons d'or, troisième film du réalisateur vietnamien Thien Am Pham, présenté lors de la Quinzaine des Cinéastes. Côté courts métrages, la Palme d'or a été remise à 27 de Flóra Anna Buda, film d'animation sur le passage à l'âge adulte, avec une mention pour Fár de l'Islandaise Gunnur Martinsdóttir Schlüter.

Le Palmarès de la Compétition officielle

Palme d'Or
Anatomie d'une chute de Justine Triet (Avance sur recettes avant réalisation, Aide à l'édition vidéo)
Producteurs français : Les Films de Pierre, Les Films Pelléas
Distributeur France : Le Pacte

Grand Prix
The Zone of Interest de Jonathan Glazer

Prix de la mise en scène
La Passion de Dodin Bouffant de Tr?n Anh Hùng

Prix d'interprétation féminine
Merve Dizdar dans Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan (Aide aux cinémas du monde avant réalisation)
Producteur français : Memento Production
Distributeur France : Memento Distribution

Prix d'interprétation masculine
Koji Yakusho dans Perfect Days de Wim Wenders

Prix du scénario
Sakamoto Yuji pour Monster de Hirokazu Kore-eda

Prix du jury
Les Feuilles Mortes d'Aki Kaurismäki (Aide à l'édition vidéo)
Distributeur France : Diaphana distribution

Palme d'Or du Court Métrage
27 de Flóra Anna Buda (Aide au programme de production de films de court métrage)
Producteur français : Miyu Productions

Mention spéciale Palme d'or Court Métrage
Fár de Gunnur Martinsdóttir Schlüter

Caméra d'Or
L'Arbre aux papillons d'or d'An Pham Thien