WHO - World Health Organization Regional Office for Europe

10/29/2024 | Press release | Archived content

Déclaration – Une unité d’action pour une meilleure santé – notre promesse, aujourd’hui et pour toujours

 
Monsieur le Président du Comité régional, Pr Alexandru Rafila, Monsieur le Vice-président exécutif, Monsieur le Vice-Premier ministre de Belgique, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs,

Je tiens à vous remercier chaleureusement d'être présents parmi nous aujourd'hui, 1 an après la splendide session du Comité régional organisée dans la jolie ville d'Astana, au Kazakhstan. Je tiens à exprimer ma gratitude au Kazakhstan pour l'incroyable hospitalité du Président Tokayev, du gouvernement et surtout, bien sûr, des collègues du ministère de la Santé. Rakhmet ! Je suis sûr que nous garderons tous à jamais des souvenirs de ce merveilleux Comité régional.

Mesdames et Messieurs, le Comité régional de cette année est vraiment spécial car demain marque la fin symbolique d'une période pour laquelle vous m'avez élu il y a 5 ans, et le début symbolique d'une nouvelle séquence quinquennale pour le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe.

Je reconnais que cela peut paraître un peu artificiel, puisque je suis le seul candidat à ma succession. Mais, comme je l'ai indiqué le 17 juin au Groupe d'évaluation régional, présidé avec diligence par Mme Ewa Nowacka de Pologne, je prends cette réélection très au sérieux, comme une occasion unique de renouveler mon contrat avec vous tous, les 53 États membres, animé par la même détermination et la même modestie qu'il y a 5 ans.

En tant que marathonien moi-même, je sais que votre adversaire le plus redoutable dans la vie est en fin de compte vous-même. Alors, Mesdames et Messieurs, cette année, j'ai pensé commencer par une courte vidéo pour vous présenter plusieurs réalisations de mon mandat. Et, bien sûr, un rapport d'activité détaillé figure dans le rapport du directeur régional qui se trouve devant vous.

Mesdames et Messieurs, ces 5 dernières années, nous avons assisté à de profonds changements qui ont eu un impact sur la santé dans le monde et dans cette Région. De nouvelles priorités urgentes sont apparues, comme le manque d'accès aux médicaments et la pénurie de personnels de santé. L'OMS estime en effet que d'ici 2030, il manquera 10,2 millions de personnels de santé dans le monde.

Les systèmes de santé sont confrontés à des crises d'une ampleur sans précédent - la COVID-19, des séismes dévastateurs et, de plus en plus, les conséquences tangibles du changement climatique, à savoir les incendies de forêt et les périodes de sécheresse. Rien que dans cette Région, 175 000 personnes meurent chaque année à cause de la chaleur.

L'équilibre géopolitique est aussi bouleversé par des guerres dévastatrices. Nous n'aurions jamais pu imaginer que, depuis notre réunion à Astana l'année dernière, l'OMS aurait signalé 444 attaques contre les soins de santé, soit plus de 1 par jour. Le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus et moi-même continuerons à dénoncer avec la plus grande fermeté toute attaque contre les personnels et les établissements de santé - une violation flagrante du droit humanitaire international.

Le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe a donc dû s'adapter très rapidement. Je peux affirmer avec fierté que nous y sommes parvenus grâce au Programme de travail européen (PTE) que vous avez immédiatement approuvé après ma désignation. Le PTE s'est avéré être un outil particulièrement souple et efficace pour surmonter les crises actuelles.

La vision que je propose pour ces 5 prochaines années en matière de santé et de bien-être s'inspirera de ces profonds changements, mais aussi des enseignements tirés par le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe et par moi-même en ma qualité de directeur régional.

Le principal enseignement qui en a été tiré est que les États membres et l'OMS doivent opérer selon le principe de ce que j'appelle une double approche. Il s'agit de pouvoir gérer les crises actuelles et de mieux se préparer à la prochaine, tout en assurant la prestation des services de santé essentiels au quotidien.

Ma vision est que, grâce au succès du niveau 3 de l'Académie paneuropéenne de leadership de l'OMS, qui débutera le 6 décembre et s'adressera aux directeurs généraux de la santé et aux dirigeants des ministères de la Santé de notre Région, nous améliorerons d'abord les compétences nécessaires pour gérer les systèmes de santé en période de permacrise, puis nous instaurerons une communauté de pratique, un environnement sûr où les directeurs généraux de la santé et les dirigeants pourront échanger en permanence leurs réussites, leurs conseils et même leurs échecs. Je voudrais remercier le professeur Walter Ricciardi d'Italie, de l'Université catholique du Sacré-Cœur à Rome, d'être mon codirecteur.

Avec le recul, nous avons progressivement mis au point, avec vous tous les États membres, 5 méthodes de travail. Je m'engage fermement à les renforcer à l'avenir.

La première consiste à maintenir des contacts étroits et permanents avec chacun des 53 États membres, que ce soit à titre individuel ou sous-régional. L'Initiative des petits États constitue un excellent exemple de mode de fonctionnement au niveau sous-régional. Je voudrais remercier le ministre chypriote de la Santé, M. Michael Damianos, pour la dernière réunion ministérielle des petits États, au programme particulièrement chargé, notamment en ce qui concerne la prévention et la lutte contre le cancer chez l'enfant.

La Feuille de route pour la santé et le bien-être dans les Balkans occidentaux, la première du genre, approuvée en 2021 dans la jolie ville de Budva, au Monténégro, par les 5 Premiers ministres des pays des Balkans occidentaux, en est un autre excellent exemple.

Une autre initiative innovante est l'approbation de la feuille de route pour les 5 pays d'Asie centrale, approuvée pour la première fois par les 5 chefs d'État, les 5 Présidents. Je tiens à vous remercier, mon cher frère du Tadjikistan, le ministre Abdullozoda Jamoliddin Abdullo. Rahmati kalon, cher frère, parce que c'est votre Président Emomali Rahmon qui a vraiment fait en sorte que cette initiative soit possible, et vienne ensuite contribuer au premier Forum international d'investissement pour la santé en Asie centrale dans la belle ville de Bichkek, au Kirghizistan, à nouveau sous le patronage du Président Sadyr Japarov. Je tiens à vous remercier, cher ministre kirghiz de la Santé, le docteur Alymkadyr Beishenaliev, pour l'autorité dont vous avez fait preuve à cette occasion.

La deuxième méthode de travail consiste à renforcer la gouvernance participative, en gardant toujours à l'esprit que l'OMS est une organisation dirigée par les États membres. Telle est ma philosophie, écouter les États membres et honorer mes engagements, toujours sous l'égide du Comité permanent du Comité régional. Merci, Pr Adriana Pistol, pour être toujours là, et pour vos conseils avisés. Merci aussi au docteur Thomas Dentzer du Luxembourg, président du sous-groupe sur la gouvernance, et au docteur Olivia Wigzell, présidente du sous-groupe sur les activités dans les pays.

Nous sommes particulièrement impatients, Dr Björn Eriksson, de continuer à travailler avec vous, et nous nous alignons toujours sur les membres européens du Conseil exécutif pour veiller à ce que votre contribution régionale soit prise en compte dans la gouvernance mondiale.

La désignation du docteur Cathrine Marie Lofthus à la présidence du Comité du programme, du budget et de l'administration nous offre désormais une formidable opportunité. Je me souviens très bien de la première fois que j'ai rencontré Cathrine ; elle m'a dit : « Hans, je ne suis pas seulement médecin, je suis aussi économiste, donc vous ne pouvez pas manipuler les chiffres ». Alors maintenant, si Cathrine affirme que le rapport est solide et qu'il peut être présenté au Conseil exécutif et au Siège de l'OMS à Genève, nous en sommes très fiers.

La troisième méthode de travail consiste à contribuer à l'harmonisation et à l'unité de l'organisation, à une OMS toujours guidée par mon grand frère, le docteur Tedros. Merci encore, Dr Tedros, d'être ici plutôt qu'au G20. C'est un grand honneur pour nous et un grand soutien pour moi, personnellement, qu'on ne saurait sous-estimer. Avec les bureaux de pays et, surtout, avec les autres directeurs régionaux, nous croyons en la collaboration horizontale.

En fait, 2 nouveaux directeurs régionaux se sont déjà rendus au Bureau [régional], et le docteur Faustine Engelbert Ndugulile, directeur régional élu de la Région africaine de l'OMS, est en route - parce que je dis toujours que la fonction de directeur régional (il n'y a pas de description de poste) est l'une des plus complexes, donc quelles que soient les erreurs que j'ai pu commettre, ils n'ont pas à les commettre.

Nous nous alignons également sur les Nations Unies. Les 21 et 22 novembre, j'aurai l'honneur d'accueillir dans cette salle le 25e séminaire-retraite annuel des directeurs régionaux des agences des Nations Unies œuvrant pour le développement durable en Europe et en Asie centrale. Il s'agit d'une formidable opportunité de donner suite au Pacte pour l'avenir qui vient d'être adopté par les chefs d'État à New York, et, bien sûr, de contribuer à l'élaboration du deuxième PTE (PTE2).

La quatrième méthode de travail consiste à faire preuve d'une tolérance zéro à l'égard du harcèlement sexuel ainsi que du harcèlement et des intimidations de toute nature. J'ai lancé l'Initiative spéciale du directeur régional sur la santé et le bien-être du personnel. J'ai désigné une coordinatrice au sein de mon cabinet. Nous avons lancé le plan d'action, et nous avons été le premier grand bureau de l'OMS à mener une enquête annuelle sur la santé et le bien-être du personnel.

Enfin, la cinquième méthode de travail est un engagement personnel de ma part envers le docteur Thomas Steffen d'Allemagne lorsque nous sommes allés faire campagne avec l'ambassadeur de Belgique, M. Willem van der Voorde, à savoir la mise en place d'une gestion financière rigoureuse. Je suis très fier que nous ayons épongé la dette de 15 millions d'USD dont j'ai hérité au sein de ce Bureau. Pour la deuxième période biennale consécutive, notre bilan financier est sain.

Quel que soit mon successeur, j'aimerais qu'il ou qu'elle hérite d'une organisation financièrement saine. Néanmoins, nous avons renforcé la Division des fonctions institutionnelles de 30 effectifs avec le même budget en établissant le centre d'appui à Istanbul. Teşekkür ederim, un grand merci à la Türkiye et à son Président d'avoir offert des conditions aussi favorables, car cela nous permet, malgré tous les défis, malgré l'augmentation massive de la demande des pays, de dispenser des services opérationnels de première qualité aux bureaux de pays et aux États membres. Mon cher ami, le docteur Steffen, nous pouvons dire que nous avons réussi.

Sur le plan thématique, et concernant la vision que je propose, si vous examinez les initiatives que je prévois de mettre en œuvre si je suis réélu demain, il sera mis en place un processus de consultation très innovant et participatif avec les 53 États membres afin d'élaborer le PTE2.

De toute évidence, il sera conforme au Quatorzième Programme général de travail de l'OMS, en accord avec les objectifs de développement durable. Je suggère une continuité de 70 % du travail en cours et 30 % d'innovation, ce dont nous avons discuté au cours de l'été avec le président du CR74, le ministre Rafila. Il va sans dire que nous allons impliquer tous les partenaires, les personnels de santé, les patients, les universitaires, les centres collaborateurs de l'OMS et surtout, bien sûr, la société civile et les jeunes, afin de garantir dès le début une participation sociale.

Commençons par l'innovation. Si je me base sur nos échanges quotidiens, et en essayant d'être un auditeur attentif, 4 domaines potentiels pourraient bénéficier de l'innovation.

Le premier de ces domaines est la sécurité sanitaire nationale. Ces 5 dernières années, au moins 25 des 53 États membres ont été confrontés à une situation d'urgence sanitaire suffisamment importante pour compromettre la sécurité nationale. Si l'on tient compte de la guerre, de la pandémie de COVID-19, de la crise des migrants et, bien évidemment, de la résistance aux antimicrobiens, on peut affirmer que la sécurité nationale de l'ensemble des 53 États membres est mise à l'épreuve.

Comment un pays peut-il être en sécurité sans stocker des médicaments et des vaccins ? Comment un pays peut-il être en sécurité s'il ne dispose pas de capacités suffisantes de soins de traumatologie pour faire face à un événement inattendu faisant un grand nombre de victimes, ou s'il ne teste pas les plans d'urgence des hôpitaux ? En 2024, la sécurité sanitaire nationale n'est plus une option. C'est un impératif, car si la sécurité sanitaire est absente quelque part, la sécurité sanitaire nationale est immédiatement compromise partout.

Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs, j'ai la ferme intention d'alléger les souffrances de millions de personnes causées par la guerre dévastatrice. Je voudrais ici exprimer mon plus grand respect et mon admiration pour le ministre ukrainien de la Santé, le docteur Viktor Liashko. Je vous prie d'en faire part à mon ami Viktor, pour renforcer la détermination des responsables du ministère de la Santé. Il y a quelques semaines à peine, j'étais pour la sixième fois avec Viktor et le docteur Sergey Dubrov sur la ligne de front. Aucun autre dirigeant d'une agence des Nations Unies ne s'est rendu, depuis 2022, 6 fois en première ligne pour encourager les médecins et les personnels infirmiers qui font un travail remarquable.

Nous travaillons sur les 3 R : la riposte, le relèvement et le réforme. Bien sûr, je suis très inquiet. La crise sanitaire de ce troisième hiver sera aussi la plus difficile car, comme vous le savez, j'ai pu constater que 80 % du réseau énergétique civil est endommagé ou détruit. Le système de santé ukrainien ne peut tolérer aucune lassitude de notre part ; il mérite tout notre soutien.

Comme toujours, ce fut un grand honneur pour moi de me rendre en Ukraine afin de rencontrer la Première Dame, Mme Olena Zelenska, qui est la protectrice de la santé mentale. Avec Viktor, nous avons formé plus de 100 000 agents de santé non spécialisés à la prise en charge de la santé mentale. Comme Mme Zelenska le dit toujours, nous devons tous être psychologues.

Nous travaillons sur la réadaptation, comme vous avez pu le constater ici avec cette jeune fille qui a magnifiquement dansé. J'ai observé plus de 20 000 enfants et personnes qui ont dû être amputés d'un membre.

Quand on s'adresse, comme je l'ai fait, aux enfants et qu'on leur demande : « Quel est ton souhait ? Quel est ton rêve ? », parce qu'ils ont des rêves. Ils ne parlent pas de la guerre. Ils ne parlent pas de vengeance. Ils ne parlent que d'une seule chose : que le bruit des drones et des bombes au-dessus de leurs maisons s'arrête, qu'il y ait la paix, la paix, et encore la paix. C'est la seule chose que désirent les enfants d'Ukraine. Chère Madame, dites à Viktor, que même si je suis réélu demain avec un mandat fort, l'Ukraine restera en tête de mes priorités politiques.

Mesdames et Messieurs, concernant le conflit dévastateur entre Israël, le Hamas et le Hezbollah, je continuerai à me faire l'écho de l'appel lancé par le directeur général de l'OMS à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et à l'accès aux soins médicaux pendant leur captivité. Je me suis rendu en Israël après Astana jusqu'à la frontière de Gaza, et je me suis entretenu avec les familles des otages. Je me ferai l'écho de l'appel lancé par le directeur général de l'OMS en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et, surtout, d'une augmentation radicale de l'aide humanitaire aux populations civiles, que ce soit à Gaza ou au Liban.

J'œuvre en coordination quotidienne avec ma sœur, le docteur Hannan Balkhy, directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, sous l'égide du docteur Mike Ryan, directeur exécutif du Programme de gestion des situations d'urgence à Genève et directeur général adjoint de l'OMS, et avec le soutien, avant tout, de la Türkiye, mais aussi de la Suisse et de 5 pays de l'Union européenne (UE), à savoir mon pays d'origine, la Belgique, ainsi que l'Espagne, la France, l'Italie et la Roumanie, à travers le mécanisme de protection civile de l'UE. Nous avons facilité l'évacuation vers plusieurs pays européens de 600 enfants atteints de cancer ou ayant subi de lourds traumatismes de guerre.

À la lumière du dialogue humanitaire que je maintiens toujours avec tous les partenaires, je tiens à vous remercier, Dr Ashi Salomon d'Israël, d'avoir été présent 24h/24 et 7j/7, et d'avoir aidé à ouvrir toutes les portes pour apporter davantage d'aide humanitaire. Israël s'est fermement engagé à ce que 1 000 enfants supplémentaires soient évacués d'ici le mois prochain.

Mais, chers Ministres, il n'y a pas assez de places offertes. Pourquoi seulement 5 pays de l'UE ? Il y en a 27. Pourquoi seulement 7 pays parmi les 53 États membres de la Région européenne de l'OMS ? Peu en importe le nombre, 1 enfant, 10 enfants ou 100 enfants, n'hésitez pas à vous manifester.

Je tiens à remercier du fond du cœur mon autre sœur, Mme Stella Kyriakides, avec qui nous avons eu une réunion bilatérale hier, et qui a gentiment et généreusement proposé de soumettre ce problème lors de la prochaine réunion sur la sécurité sanitaire.

Et souvenez-vous de ce que nous disent à la fois le Coran et la Bible : sauver 1 enfant, c'est sauver l'humanité. Travaillons ensemble pour sauver l'humanité.

Quand je fais allusion à la sécurité sanitaire nationale, je fais aussi allusion à la préparation et la riposte face aux pandémies. Je serai prêt à renforcer mon équipe, à soutenir avec vigueur, comme l'a mentionné le docteur Tedros, la conclusion du traité sur les pandémies, tout en améliorant la résilience continentale.

Qu'entend-on par résilience continentale ? Il s'agit tout d'abord de solliciter et de fédérer le leadership politique ; ensuite, d'appliquer la nouvelle stratégie Préparation 2.0 et le tout premier plan d'action régional pour les équipes médicales d'urgence, que vous adopterez, je l'espère, mercredi ; et enfin, d'harmoniser les systèmes de surveillance et d'affiner les systèmes d'alerte grâce au Réseau paneuropéen pour la lutte contre maladies récemment mis en place qui regroupe désormais 30 institutions de santé publique de 17 pays. Il s'agit d'un réseau ouvert et itératif.

Merci beaucoup au professeur Chris Witty et à Dame Jenny Harris pour le rôle moteur qu'ils ont joué dans le lancement du réseau. Je pense que nous avons pris un très bon départ. Nous le faisons de manière très inclusive, en veillant à ne pas faire double emploi. Je tiens également à remercier la nouvelle directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, chère Dr Pamela Rendi-Wagner, pour sa contribution, ainsi que la Commission économique eurasienne.

Enfin, la résilience continentale implique de prévoir des scénarios et d'anticiper l'inégalité d'accès aux contre-mesures médicales lorsque se déclarera la prochaine pandémie. Je tiens ici à remercier M. Laurent Michel, directeur général de l'Autorité [européenne] de préparation et de [réaction] en cas d'urgence sanitaire (HERA). Pour la première fois dans l'histoire, mon Bureau envoie un haut responsable de la direction à l'HERA dans le cadre d'un détachement - en général c'est l'inverse - afin de garantir l'adoption d'une approche paneuropéenne conformément à ma devise, qui est de ne laisser aucun pays de côté.

En fait, il se passe beaucoup de choses. Je voudrais remercier ici la ministre Dubravka Bošnjak de Bosnie-Herzégovine. Nous avons travaillé en étroite collaboration pour améliorer les capacités de diagnostic moléculaire pendant la pandémie de COVID-19.

Chers collègues, nous devons prendre la menace croissante de la résistance aux antimicrobiens, notamment la tuberculose multirésistante, mais aussi le VIH et l'hépatite, comme un signal d'alarme urgent. Je voudrais ici remercier le ministre maltais de la Santé, M. Jo Etienne Abela, pour son rôle de chef de file au niveau mondial. Je sais que nous attendons demain l'arrivée du ministre, qui a dirigé la réunion conjointe de haut niveau qui s'est tenue récemment à New York.

Il s'agit avant tout de rendre opérationnelle l'approche multisectorielle « Une seule santé », conformément à l'alliance quadripartite que j'ai conclue avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'Organisation mondiale de la santé animale et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (et je tiens ici à remercier nos collègues), qui reflète l'alliance quadripartite conclue par le docteur Tedros à l'échelle mondiale. Demain, lors d'un déjeuner pour les chefs de délégation, nous lancerons le premier guide opérationnel sur « Une seule santé » ainsi que le premier centre collaborateur de l'OMS pour « Une seule santé ».

Nous nous préparons déjà à lancer la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose l'année prochaine, ainsi que l'initiative « Sans tuberculose » en Asie centrale. Je tiens ici à remercier mon frère, le docteur Asilbek Khudayarov, de l'Ouzbékistan, pour la fantastique réunion que nous avons tenue à Tachkent en juillet avec le Partenariat Halte à la tuberculose. Je vous prie de transmettre mes meilleurs vœux au ministre.

Chers collègues, toutes ces actions sur la sécurité sanitaire nationale mettent en avant l'importance de l'organisation, par notre bureau à Bruxelles, des Dialogues sur la diplomatie de la santé au niveau mondial. La deuxième édition vient de s'achever pour les responsables des ministères de la Santé et des Affaires étrangères ainsi que le personnel de l'OMS. Nous préparons la troisième édition qui se déroulera entièrement en russe, car nous avons besoin de davantage de diplomates de la santé.

Qu'entend-on par diplomates de la santé ? Les diplomates de la santé sont des champions dans la délicate chorégraphie des relations politiques pour ouvrir la bonne porte au bon moment afin de placer la santé au centre des choix d'investissement et des décisions politiques.

J'ai moi-même eu récemment l'occasion de mettre en valeur ou de tester mes compétences diplomatiques en matière de santé mondiale lors du Sommet du Processus de Berlin en 2024. Je voudrais remercier le professeur Karl Lauterbach d'Allemagne pour avoir facilité l'invitation du chancelier allemand Scholz aux chefs d'État.

J'y ai participé l'année dernière. J'ai d'ailleurs eu l'honneur de faire une intervention de 2 minutes. Cette année, j'ai eu le grand honneur d'en faire une de 1 minute. Je dois avouer que disposer de 1 minute, c'est bien utile : on réfléchit plus attentivement à ce que l'on va dire. J'étais le seul représentant d'une agence des Nations Unies et le seul porte-parole de la santé.

En fait, en regardant en toute modestie autour de la table, à travers le contact visuel avec toutes les personnes présentes, je pense que notre message est bien passé. Nous avons établi un lien entre la santé et la sécurité nationale. Nous avons établi un lien entre la santé et le fait de jouer un rôle moteur du programme vert. Nous avons établi un lien entre la santé et les chiffres relatifs à la productivité du travail et à l'emploi. Croyez-le ou non, tout cela en 55 secondes. Entre-temps, j'ai même eu l'occasion de souhaiter au Premier ministre Edi Rama un bon rétablissement après une intervention chirurgicale mineure.

Le deuxième domaine ouvert à l'innovation est [l'agenda] inachevé de la lutte contre les maladies non transmissibles et de la santé mentale. Mesdames et Messieurs, chaque jour, dans notre Région, 7 400 personnes meurent parce que le même scénario est appliqué par 4 secteurs industriels, à savoir les secteurs du tabac, de l'alcool et des combustibles fossiles et les fabricants d'aliments nocifs pour la santé.

Nous sommes les champions du monde de la consommation d'alcool. Si nous ne prenons pas des mesures plus énergiques, on nous remettra bientôt aussi la médaille olympique du tabagisme. Vingt pour cent des jeunes vapotent déjà. Mais il y a aussi beaucoup de raisons de se réjouir. Vous savez que je suis un incurable optimiste.

La France et l'Espagne ont enrayé la progression rapide de l'obésité. Dix pays ont déjà atteint les objectifs de mortalité prématurée fixés à 2025 pour les maladies non transmissibles, et 16 autres sont en passe d'y parvenir d'ici la fin de l'année prochaine. Mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Nous devons accélérer les progrès pour atteindre les objectifs en matière de maladies non transmissibles d'ici à 2030. C'est pourquoi nous proposons de lancer 2 pistes d'actions. La première est à plus court terme et vise la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les maladies non transmissibles qui se tiendra en 2025.

Ce que je veux dire, c'est que nous avons toujours été les champions des maladies non transmissibles, et nous ne pouvons pas y aller en tant que pire élève de la classe. C'est la raison pour laquelle nous avons mis au point un ensemble de mesures nationales baptisées les « meilleurs choix », à savoir des actions rentables et fondées sur des données probantes qui, en moins de 5 ans, procurent des bénéfices aux populations, en mettant l'accent sur les maladies cardiovasculaires, la première cause de mortalité prématurée en Europe de l'Est.

Je tiens à remercier mon bon ami le docteur Peter Takács, de Hongrie, d'inscrire cette thématique parmi les grandes priorités, ainsi que le cancer, dont la charge s'alourdit rapidement dans le monde. Je tiens ici à féliciter très sincèrement le docteur Anahit Avanesian, ministre arménienne de la Santé. Je sais à quel point vous avez réussi à accroître le taux de dépistage du cancer du col de l'utérus après avoir introduit le vaccin contre le papillomavirus humain en instaurant un climat de confiance entre les jeunes filles, les parents et les professionnels de santé. Félicitations !

La deuxième piste d'actions sur les maladies non transmissibles est à plus long terme. Il s'agit de Vision 2050. Cette stratégie cherche à créer une Région européenne résiliente aux maladies non transmissibles. Elle est tournée vers l'avenir et associe la prévention des maladies non transmissibles aux enjeux plus vastes que sont le changement climatique, la paix et la sécurité. Fondamentalement, cela signifie tout d'abord qu'il faut agir sur les déterminants commerciaux de la santé.

À cet égard, je dois vraiment exprimer mon plus grand respect au Vice-Premier ministre belge, M. Frank Vandenbroucke, pour avoir lancé avec nous le rapport sur les déterminants commerciaux de la santé dans le cadre de la très fructueuse présidence de l'UE. Quel courage. Quelle réussite. Merci, Monsieur le Vice-Premier ministre.

Cela signifie également qu'il faut inclure la lutte contre les maladies non transmissibles dans les plans d'urgence. Merci, cher Jonas. Dans cette salle, nous avons accueilli avec le Danemark la réunion mondiale sur les maladies non transmissibles dans les situations d'urgence.

Il s'agit également de renforcer l'innovation nationale conformément au tout premier plan de création d'écosystèmes dans cette Région pour l'innovation en matière de santé publique, que nous soumettrons à votre avis mercredi.

Enfin, il s'agit de renforcer considérablement la participation des jeunes, des personnes ayant une expérience vécue des maladies ainsi que des associations européennes de médecins et de personnels infirmiers. En ce qui concerne la santé mentale, je pense que le groupe House of Swag a été très clair ce matin. Nous avons constaté une augmentation de 25 % des cas de dépression et d'anxiété à la suite de la pandémie de COVID-19.

Notre dernière enquête réalisée dans 44 pays sur le comportement des enfants d'âge scolaire en matière de santé montre que parmi les jeunes de 15 ans, 28 % des filles et 14 % des garçons déclarent se sentir seuls la plupart du temps, voire toujours. Je ne le répéterai jamais assez : la solitude tue, que ce soit chez les jeunes ou chez les personnes âgées. Le taux de suicide est aujourd'hui plus élevé chez les seniors que chez les jeunes.

Il y a 3 ans, nous avons lancé la Coalition paneuropéenne pour la santé mentale avec la Reine Mathilde de Belgique et la commissaire européenne Stella Kyriakides, 2 grandes championnes de la santé mentale. Forts de ce succès, nous prévoyons de poursuivre et de développer notre action dans les 42 pays où nous travaillons sur la santé mentale, et même d'aller au-delà, pour inclure l'impact néfaste du temps passé devant les écrans et sur les médias sociaux sur la santé mentale des jeunes.

Le troisième domaine d'innovation est le changement climatique et la santé. La crise climatique est aussi une crise sanitaire. Les facteurs de risque environnementaux, notamment la pollution de l'air et le bruit, sont responsables d'au moins 1,4 million de décès évitables dans notre Région.

Nous disposons heureusement d'un instrument très puissant. La Déclaration de Budapest, adoptée lors de la 7e Conférence ministérielle sur l'environnement et la santé, énonce un engagement politique et des objectifs sans précédent pour faire face à la triple crise du changement climatique, de la pollution de l'air et de l'appauvrissement de la biodiversité.

Je suis particulièrement résolu à renforcer les partenariats lancés à Budapest, notamment en ce qui concerne l'action climatique dans le secteur de la santé. Nous avons entamé des dialogues politiques transatlantiques avec le Département américain de la santé et des services sociaux et mon frère Jarbas Barbosa, directeur régional de l'Organisation panaméricaine de la santé.

Bien sûr, nous travaillons main dans la main avec vous, cher Dr Teymur Musayev, ministre azerbaïdjanais de la Santé, pour que la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (la COP29) de 2024, qui se tiendra bientôt à Bakou, soit couronnée de succès et que la plus grande priorité possible soit accordée à la santé. Mes plus grands remerciements.

Mais pour maintenir l'élan politique dans le domaine du changement climatique et de la santé, je propose non seulement de faire du changement climatique un pilier central du PTE2, mais aussi de le renforcer par une nouvelle initiative audacieuse.

Si ma désignation est approuvée par le Conseil exécutif de l'OMS en février 2025, nous nous envolerons vers la jolie ville de Reykjavik, en Islande, pour lancer la Commission paneuropéenne sur le changement climatique et la santé afin de stimuler le leadership du secteur de la santé. Je suis très heureux que la charismatique ex-Première ministre islandaise, Mme Katrín Jakobsdóttir, ait accepté de présider la Commission. Elle est également présidente du Conseil des femmes leaders dans le monde, qui regroupe 88 Présidentes et Premières ministres. Takk fyrir à l'Islande.

Je profite de l'occasion pour remercier le professeur Dirk Ramaekers, secrétaire général du Service public fédéral Santé publique de Belgique, et le professeur Elias Mossiallos de la London School of Economics and Political Science, qui m'ont constamment conseillé sur les mesures très pragmatiques à prendre, ainsi que sur l'équilibre à atteindre entre l'atténuation, l'adaptation et ce qu'il convient de faire en termes de gouvernance. Merci beaucoup.

Le dernier domaine proposé pour l'innovation est le vieillissement en bonne santé. La démographie de notre Région se caractérise par une baisse de la fécondité et un vieillissement rapide de la population. Franchement, que ce soit au nord, au sud, à l'ouest ou à l'est, nos systèmes de santé ne font pas face à la situation. Ils vont s'effondrer si l'on n'opère pas un virage radical en faveur de la prévention, de la littératie en santé, de l'amélioration des soins auto-administrés et du vieillissement en bonne santé, en commençant par la santé prénatale, qui détermine en grande partie la santé future.

Mais cette approche ne se concrétisera que si nous encourageons vivement les pouvoirs publics et les sociétés à placer le bien-être des personnes au cœur de toutes les politiques et priorités politiques, ce qui constitue de facto la définition d'une économie du bien-être.

C'est pourquoi je m'engage à diriger, avec vous tous, l'élaboration d'une stratégie et d'un cadre d'action pour bien vieillir dans des sociétés vieillissantes, complétés par des stratégies spécifiques pour certaines périodes de la vie - en commençant par la préparation d'une nouvelle version de la Stratégie européenne pour la santé et le développement des enfants et des adolescents, bien entendu en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance.

Encore une fois, je tiens à souligner qu'il se passe beaucoup de choses. Hier, nous avons organisé une réunion bilatérale avec Mariella Mularoni, la ministre de la Santé de Saint-Marin. Félicitations ! Saint-Marin fait de l'intégration des services sociaux et de santé pour les personnes âgées une priorité, en mettant l'accent sur la dignité. Si je demande à des personnes âgées quel est l'aspect le plus important pour bien vieillir, elles répondent toujours la même chose : ne pas être rabaissées. Donnez-nous de la dignité. Félicitations, Madame la Ministre !

Nous commençons déjà à préparer l'exposition universelle qui se tiendra en Irlande en 2026 afin de montrer l'utilisation efficace des technologies d'assistance et des applications numériques pour vieillir en bonne santé et alléger le fardeau pesant sur la main-d'œuvre. Merci beaucoup aux ministres Donnelly et Rabbitte.

Chers collègues, j'ai évoqué les 4 domaines d'innovation affichés à l'écran. Mais il y a 1 domaine, si je suis réélu, sur lequel je vous demanderai conseil, et qui me préoccupe beaucoup. Il s'agit des conséquences sanitaires de la violence sexuelle à l'égard des femmes et des filles et, d'une manière plus générale, sur la manière de mieux protéger la santé des victimes de toutes les formes de violence, en particulier les enfants.

Un sur 4. En tant que médecin et père de 2 merveilleuses filles, Anastasia et Sofia, 1 sur 4 est une statistique qui m'effraie au plus haut point. Dans notre Région, 1 fille sur 4 sera confrontée au moins 1 fois avant son 20e anniversaire à la violence d'un partenaire intime ou à la violence sexuelle non infligée par un partenaire. Nous ne les entendons pas parce qu'elles vont dormir terrifiées à l'idée qu'on ne les croira pas, ou parce qu'elles sont terrifiées à cause des représailles.

Le secteur de la santé a un rôle très important à jouer en matière de sensibilisation, de recensement des victimes et de protection de ces dernières. Mais pour l'instant, nos systèmes de santé européens ne répondent pas aux attentes de ces femmes et de ces jeunes filles. Cela se produit à un moment où nous constatons une augmentation des inégalités entre les sexes dans la Région. Dans de nombreux pays, l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive reste lacunaire pour les filles et les femmes, y compris les réfugiées.

La stigmatisation et la discrimination existent dans tous les pays, que ce soit à l'égard des femmes ou des hommes issus de l'immigration, ou à l'égard des personnes d'orientation sexuelle différente. Tout pays dont les lois sont discriminatoires à l'égard des personnes sur la base de l'orientation sexuelle viole de facto le principe universel de la dignité inhérente à la personne humaine.

Je tiens à remercier chaleureusement le Premier ministre espagnol, M. Pedro Sanchez, que j'ai rencontré grâce à la ministre Monica Garcia. Tout d'abord, M. Sanchez a immédiatement accepté d'aider à évacuer 30 enfants de Gaza, après quoi il s'est engagé à être mon champion dans le domaine de l'égalité des sexes, ce qui est très important à l'heure où nous commémorons le 30e anniversaire du Programme d'action de Beijing.

En fait, j'étais à Genève la semaine dernière avec l'ambassadeur d'Espagne pour discuter des engagements de Pékin. Lorsque j'ai demandé naïvement à mes collègues pourquoi il n'y aura pas de grande conférence 30 ans plus tard, la réponse m'a fait réfléchir : si nous organisions une telle conférence aujourd'hui, la déclaration finale sera beaucoup moins forte qu'il y a 30 ans. Il s'agit d'une thématique très importante qui mérite notre attention.

Chers collègues, je viens d'évoquer l'innovation. Abordons brièvement la continuité de notre travail en cours. La continuité n'est pas synonyme de stabilisation. Il s'agit de consolider et de faire un grand pas en avant. Nous ne réussirons que si nous parvenons à la couverture sanitaire universelle et à la protection financière.

D'abord et avant tout, il faut assurer un accès abordable aux médicaments essentiels et innovants. Je tiens ici à remercier le ministre autrichien de la Santé, M. Johannes Rauch, pour le soutien très ferme qu'il apporte à la Plateforme [pour l'accès aux] nouveaux médicaments, qui reste particulièrement importante. Ce partenariat public-privé réunit pour la première fois les États membres, l'industrie, les patients et les payeurs.

Je félicite également, comme l'a déjà fait le docteur Tedros, mon bon ami le ministre letton de la Santé, le docteur Hosams Abu Meri. J'ai pu constater par moi-même que les habitants de votre pays paient désormais 15 à 20 % de moins pour les médicaments délivrés sur ordonnance. C'est incroyable. Félicitations !

Il en va de même pour mon nouvel ami le ministre de la Santé de Macédoine du Nord, le docteur Arben Taravari, qui a organisé ces excellents dialogues politiques sur la liste des médicaments remboursables avec votre Premier ministre, que j'ai félicité à Berlin.

Mesdames et Messieurs, le manque de professionnels de santé me préoccupe énormément, et c'est pourquoi je continuerai à plaider en faveur de l'investissement dans le personnel de santé, de la rétention, de l'amélioration des conditions de travail et de la formation continue.

Je tiens ici à remercier la ministre luxembourgeoise de la Santé, Mme Martine Deprez. Félicitations pour votre très étroite collaboration à l'élaboration d'un plan très complet sur les ressources humaines pour la santé. Félicitations !
Je continuerai également à défendre toutes les stratégies qui optimisent la performance des personnels de santé en allégeant le fardeau inutile qui pèse sur eux et en comblant les lacunes grâce à l'apprentissage automatique, à la robotique, aux soins à distance et aux applications de santé numérique.

Nous allons collecter des données probantes pour élaborer des politiques, des normes et des orientations sur la manière dont les systèmes de santé européens peuvent adopter l'intelligence artificielle de manière sûre, éthique et digne de confiance, et nous serons les gardiens du principe de ne laisser personne de côté en élaborant un cadre européen pour mesurer l'équité en matière de santé numérique.

Mesdames et Messieurs, ma vision pour la Région consiste à collaborer avec vous pour instaurer des systèmes de santé résilients et durables, où vos citoyens ont confiance dans le fait qu'ils bénéficieront des bons soins au bon moment, au bon endroit, par la bonne personne, sans sombrer dans la pauvreté en raison de problèmes de santé, un principe au cœur du 15e anniversaire de la Charte de Tallinn. Merci beaucoup à la ministre Riina Sikkut pour cette célébration exceptionnelle. Nous avons placé la confiance et la transformation au cœur de la nouvelle vision des systèmes de santé, que je vous présenterai mercredi.

Il y a un manque évident de confiance, dans le personnel de santé, la population ou les responsables politiques. Les fausses nouvelles abondent, et la seule façon d'aller de l'avant est de trouver ensemble des solutions avec les personnes en première ligne, c'est-à-dire les agents de santé et les patients.

Il sera très important de mesurer les progrès accomplis pour parvenir à la transformation. C'est pourquoi nous avons l'intention de travailler avec vous tous pour réviser le cadre d'évaluation de la performance des systèmes de santé. De nombreux pays nous ont déjà contactés pour entamer la phase d'expérimentation. Avec vous tous, je m'engage à diriger cette Région avec toutes les ressources et les leviers dont je dispose pour mener à bien cette transformation.

Je tiens ici à remercier tout particulièrement le professeur Martin McKee, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, qui collecte les données avec l'Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé pour veiller à ce que notre Région reste à l'avant-garde du rétablissement de la confiance dans la science, tout en menant parallèlement un exercice visant à accroître l'excellence technique au sein de ce Bureau. L'excellence technique sera notre « étoile polaire » au Bureau régional de l'OMS pour l'Europe.

Chers amis, face à toutes ces ambitions et à tous ces défis, vous conviendrez qu'il serait particulièrement souhaitable de disposer d'une solution magique. En ma qualité de directeur des systèmes de santé, je pensais qu'il n'y en avait pas, mais en fait, je suis aussi devenu un peu plus sage. Il existe une solution miracle qui permet de relever tous ces défis en même temps, et même davantage. Elle est là, devant nous. Il s'agit des soins de santé primaires.

Si les soins de santé primaires occupent une place centrale dans nos politiques, sont bien dotés en personnel, bien financés, numérisés selon les normes modernes et reliés aux ressources communautaires, ils sont alors la porte d'entrée de toutes ces ambitions.

Encore une fois, il se passe beaucoup de choses. Je dois vous féliciter, cher Pr Arūnas Dulkys, ministre lituanien de la Santé. J'ai pu constater par moi-même comment vous renforcez le rôle des médecins de famille et des personnels infirmiers dans le modèle de soins intégrés au niveau municipal. Félicitations !

Il en va de même pour mon très bon ami le ministre Lončar de Serbie, que je peux désormais appeler, et nous sommes d'accord car nous sommes des amis très proches, Zlatibor. Cher Zlatibor, je vous félicite pour l'attention personnelle que vous portez aux services de prévention dans le cadre des soins de santé primaires, allant même jusqu'à appeler la population à se présenter pour des examens préventifs. C'est la première fois que je vois cela.

Ceci est pleinement conforme à la Déclaration d'Alma-Ata et à la Déclaration d'Astana. Merci encore, Dr Akmaral Alnazarova, d'avoir accepté de faire de notre bureau géographiquement dispersé dans le domaine des soins de santé primaires un centre d'excellence mondial, et merci pour la proposition de votre Président de créer une Coalition des amis des soins de santé primaires, en collaboration avec les docteurs Tedros et Bruce Aylward.

Chers collègues, alors que s'achève mon discours, j'insisterai sur le fait que pour relever les défis actuels et ceux que l'on ne peut prévoir, nous devons avant tout nous attaquer au scandale sous-jacent des inégalités de santé. La COVID-19 a mis en évidence le fossé entre les nantis et les démunis, soulignant l'importance de l'équité. L'équité doit être au cœur de toutes nos actions afin de ne laisser personne de côté.

C'est le principe central du PTE, et c'est dans ce contexte que je voudrais terminer mon discours par une citation de Hans Christian Andersen, le très populaire auteur danois de contes de fées : « il n'y a rien de plus merveilleux au monde que de rendre quelqu'un heureux ».

Dans un monde où les défis sont aggravés par l'intérêt personnel, la destruction et la guerre, Andersen nous rappelle l'incroyable pouvoir que chacun de nous a d'influencer positivement la vie d'autrui. Ne prenons jamais cet apanage unique pour acquis.

Mange tak, thank you very much, merci beaucoup, Danke schön, spasibo vam bolshoe !