WHO - World Health Organization Regional Office for Europe

11/05/2024 | Press release | Distributed by Public on 11/06/2024 17:56

Royaume-Uni : confirmation des premières transmissions locales de mpox de clade Ib dans la Région européenne de l’OMS

Copenhague, le 5 novembre 2024

Le Royaume-Uni a confirmé 2 cas supplémentaires de mpox de clade Ib. Les 2 patients vivent sous le même toit qu'une personne testée positive peu après un voyage dans plusieurs pays africains. Il s'agit donc des premiers cas de mpox de clade Ib transmis localement dans la Région européenne de l'OMS, et des premiers cas constatés en dehors de l'Afrique depuis qu'une urgence de santé publique de portée internationale a été déclarée pour la deuxième fois en août 2024.

« Le risque global pour la population générale du Royaume-Uni et de la Région dans son ensemble reste faible, mais la transmission locale du clade Ib de la mpox devrait inciter les systèmes de santé de notre Région à renforcer leurs mesures de surveillance et à se préparer à la recherche rapide des contacts de cas suspects et confirmés », déclare le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l'OMS pour l'Europe. « Par ailleurs, les personnes qui ont un doute et craignent d'être infectées doivent être encouragées à se présenter pour subir des tests, recevoir des soins et prévenir toute nouvelle transmission, sans stigmatisation ni discrimination. »

Le virus de la mpox se transmet principalement par contact physique étroit, notamment par contact sexuel. Le contact avec des objets contaminés par le virus, tels que du linge de lit ou des vêtements, entre également en ligne de compte, et la propagation de gouttelettes respiratoires aux personnes en contact étroit peut aussi se produire dans certaines circonstances, mais n'est pas considérée comme un mode de transmission courant.  

Les mesures visant à réduire le risque de contracter la mpox, en particulier lors de voyages dans des pays connaissant des flambées épidémiques, consistent à éviter tout contact étroit, peau à peau, notamment sexuel, avec une personne présentant des symptômes, à garder les mains propres et à se faire vacciner si le vaccin est proposé. À l'heure actuelle, les recommandations de l'OMS concernant la vaccination contre la mpox restent inchangées. Lorsqu'ils sont disponibles, les vaccins contre la mpox - efficaces contre les 2 clades - devraient être administrés en priorité aux groupes à risque, notamment à ceux qui sont le plus susceptibles d'être en contact étroit avec des personnes infectées, comme les professionnels de santé et les personnes ayant des partenaires sexuels multiples, dont les hommes ayant des relations homosexuelles.

Si vous avez contracté la mpox, quel que soit le clade, votre prestataire de soins de santé vous conseillera sur ce que vous devez faire pendant votre convalescence. Suivez les conseils communiqués dans votre pays pour savoir si vous devez vous rétablir à la maison ou si vous avez besoin de soins dans un établissement de santé. Si l'on vous conseille de vous isoler chez vous, protégez autant que possible les personnes vivant sous le même toit en vous isolant dans une pièce séparée, en évitant de porter les mêmes vêtements et d'utiliser la même literie, les mêmes serviettes et les mêmes ustensiles, en assurant une bonne ventilation dans la maison et en demandant à tous les membres du ménage de se laver les mains et de désinfecter les surfaces fréquemment.

Le clade II de la mpox est à l'origine de la flambée de 2022 dans la Région européenne de l'OMS, qui a principalement touché les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. Parallèlement, le clade Ib de la mpox a largement circulé en République démocratique du Congo ces derniers mois et a été signalé au Burundi, au Kenya, en Ouganda et au Rwanda, avec des cas importés en Allemagne, en Inde, en Suède et en Thaïlande.

L'émergence de nouveaux agents pathogènes est un sous-produit de notre monde interconnecté, et l'on peut s'attendre à ce que les personnes ayant été en contact rapproché et à haut risque avec une personne infectée puissent également contracter la mpox. Toutefois, comme pour toute flambée de maladie qui évolue, cette incertitude présente un risque.

Il est donc essentiel que nous restions vigilants afin de détecter les cas suspects et d'y réagir et que nous luttions contre la stigmatisation, les fausses informations et la peur, qui peuvent souvent entraver les efforts de riposte et décourager de se faire dépister ou soigner. En outre, les pays qui constatent l'apparition ou l'augmentation de cas doivent communiquer rapidement des informations complètes en toute transparence, afin de permettre aux autres pays de prendre les mesures nécessaires pour enrayer la propagation de la mpox.

« Je félicite le Royaume-Uni pour avoir promptement réagi afin de détecter et de maîtriser ce foyer d'infection, avec une communication claire et transparente pour assurer un signalement rapide, et un échange de données », poursuit le docteur Kluge. « Une fois de plus, j'exhorte les 53 États membres de la Région européenne de l'OMS à suivre les recommandations permanentes de l'OMS et à renforcer la surveillance afin de détecter les clades I et II de la mpox, à émettre des conseils de santé publique avisés et à renforcer l'accès aux vaccins et aux antiviraux. Il est également indispensable d'apporter un soutien aux membres proches du foyer des personnes infectées. L'OMS déconseille toute restriction aux échanges commerciaux ou aux déplacements motivée par la mpox. »

Sur la base de notre expérience avec la mpox, nous connaissons les mesures efficaces : une surveillance rigoureuse pour identifier les cas, l'isolement et le traitement des cas infectés, la recherche et l'étroite surveillance des contacts, une communication claire sur les risques qui désamorce la peur et la stigmatisation, et un échange régulier de données.

« Le moment est venu d'appliquer ces mesures à grande échelle, d'impliquer les communautés touchées et d'éviter une transmission ultérieure », conclut le docteur Kluge. « L'OMS/Europe se tient prête à soutenir les États membres, notamment par l'intermédiaire du Réseau paneuropéen pour la lutte contre les maladies, récemment créé et actuellement présidé par l'Agence britannique de sécurité sanitaire. Ensemble, nous pouvons stopper la propagation de la mpox. »